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Yannis Lehuédé

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Tours - 7 février : rassemblement pour la fermeture des centres de rétention

jeudi 7 février 2008

Rassemblement à Tours le 07/02/08 à 18 h devant le commissariat central

Libérez les sans-papiers !

Les raisons de la révolte

« Hier soir, à minuit, on a refusé d’être comptés et de rentrer dans les chambres. On a essayé de dormir dehors. Tout le monde criait L-I-B-E-R-T-É. » Mercredi 23 Janvier, paroles de sans-papiers.

En 2006, 31232 personnes (dont des multiséjours) dont 197 enfants ont vécu en Centre de Rétention Administrative. "C’est terrible d’entendre des enfants vous raconter qu’ils vivent dans une prison. Car il s’agit de ça ! Les ballades, le parloir, les cellules verrouillées la nuit, et le rythme de la vie en prison." (Lyon 03/12/07) Ces personnes sont enfermées par décision du Tribunal Administratif, du fait de l’irrégularité administrative de leur séjour sur le territoire français, dans l’attente de leur probable expulsion territoriale (certains sont libérés si leur pays de "destination" les refuse). Les CRA sont donc des lieux de parquages humains, des mise sous contrôle et de stockage (pour expulser par lots). Le premier de ces centres en 1975, le hangar d’Arenc à Marseille, était d’ailleurs lui-même... une "prison clandestine". Aujourd’hui légalisés et multipliés, les CRA peuvent enfermer une personne pendant 32 jours consécutifs. Un projet de directive européenne prévoit de faire passer cette durée à 18 mois ! ! !

Plus que jamais, les sans-papiers du centre de rétention de Vincennes mènent quotidiennement depuis la fin Décembre, des actes de révolte contre leur détention. Malgré le silence médiatique et l’indifférence de l’extrême-gauche, c’est une lutte des plus politique contre l’enfermement. L’opération « journée porte ouverte » (le 4 janvier) des centres de rétention aux médias, orchestrée par la préfecture, tentait de montrer que les murs n’étaient pas si sales, ni la nourriture si dégueulasse, ni l’accueil si désagréable. Les médias ont aidé l’administration répressive à faire croire aux gens que ces révoltes étaient dues aux mauvaises conditions de rétention. Certes, les conditions inhumaines de détentions poussent les sans-papiers à se révolter. Mais quand bien même ils pourraient être placés dans une prison 4 étoiles au guide Vauban, leur cri de révolte est L-I-B-E-R-T-É et non aménagement de l’enfermement. La vie en centre : "Ils disent que ce n’est pas une prison mais ils t’enferment dans une chambre de 6m2 à 4 personnes de 10h du soir à 8h du matin. [...] Les caméras sont plus nombreuses que les prisonniers. Ils te mettent la pression jour et nuit. [...] Ils parlent toute la journée avec des micros, le son est trop fort." (Lyon 28/11/06)

"On ne dort pas. On est constamment réveillé par le haut-parleur. Ils appellent pour le comptage, les visites, les expulsions, quand on passe devant le juge. Cela ne s’arrête jamais." (Vincennes 23/01/08)

Et il faut compter avec les fouilles, les incursions de CRS pour mater les récalcitrants, les mises à l’isolement et les transferts. Plus inquiétants encore les tentatives de suicides se multiplient (dernièrement : 3 le lundi 28 janvier, 2 le 29) ; et deux retenus emmenés par la police le 28/01 pour passer en comparution immédiate sont désormais introuvables ! ! ! Vendredi 25 janvier. Récit de l’intérieur : 21h. Un détenu raconte que Brard (député-maire de Montreuil) est venu dans le centre de rétention. [...]

"Les gens lui ont répondu qu’ils ne cherchaient pas à améliorer leurs conditions de détention, ils veulent la liberté."

Jeudi 24 janvier.

Récit de l’intérieur : « Aujourd’hui ils ont expulsé un algérien, demain ils expulseront des chinois. Le soir, ils inscrivent sur un tableau le nom, la destination, l’horaire de départ et l’aéroport des gens qui vont être expulsés le lendemain. Il arrive que des gens soient expulsés sans que leur nom ne soit inscrit sur le tableau. C’est souvent le cas pour ceux qui foutent le bordel. Le matin, la gendarmerie vient les chercher et les emmène à l’aéroport. »

Les gêneurs sont séparés les uns des autres et du reste de la troupe avant d’être envoyés au plus vite vers un pays où la barbarie, la misère ou la mort les attend. Cela n’empêche pas les départs de feu dans les locaux, les refus de rentrer dans les chambres, les refus d’être comptés (comme du bétail que l’on trie avant l’abattoir), les altercations avec la police, les grèves de la faim, les diffusions de témoignages et des revendications, l’appel à la solidarité du monde de l’extérieur. L’énergie et l’espoir de leur révolte dureront le temps qu’il faut si nous continuons de téléphoner et de visiter régulièrement les détenus et d’informer sur ce qu’il se passe à l’intérieur. Cela durera si nous continuons de manifester devant les centres. Cela durera si les initiatives se multiplient provenant de différents groupes, collectifs, individus (actions, affiches, stickers, etc). Cela durera si la révolte s’étend aux autres centres, aux autres villes, à la société toute entière. Cela durera et s’étendra si nous nous révoltons avec eux.

Libérez les sans-papiers ! Fermeture des locaux de détention ! Régularisation de tous les sans-papiers ! Liberté de circulation et d’installation !


Contre les Centres et Locaux de Rétention Administrative

En Indre et Loire, la préfecture n’autorise plus depuis 9 mois l’accès à toute association, dont la Cimade, aux cellules de rétention y compris pendant les heures de visite. La préfecture empêche ainsi l’exercice des droits des personnes placées en rétention ! Dans une école d’Amboise, la gendarmerie a effectué une enquête à caractère ethnique concernant les élèves. Est-ce le seul établissement scolaire qui a été ainsi "visité" ? Est ce que c’est une particularité tourangelle ? Espérons que les organisation syndicales d’enseignants, les associations de parents d’élèves et toutes les personnes, collectifs, réseaux se saisiront de cette affaire (rappelant Vichy) pour que toute la lumière soit faite et que ces pratiques soient condamnées et arrêtées.

Contre les Centres et Locaux de Rétention Administrative, Rassemblement devant le local de rétention tourangeau (commissariat central) jeudi 7 février à 18 h

Tours, le 04/02/08

Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers

0634196498

csdasp37@no-log.org