[ [ [ BIlan à la ZAD DU Testet - Yannis Lehuédé

Une semaine où les machines ont attaquées la zone humide du Testet et la police ses défenseurs. Une semaine où l’on en entend davantage parler dans les médias, une semaine où les défenseurs de la zone ont remarqué que la police n’évacue même pas le terrain avant travaux, et désormais que la police et les machines reviennent dangereusement dès que les journalistes sont partis...
Un appel à un moratoire entendu mais pour l’instant ignoré par les pouvoirs publics...

A suivre...

Sur le site du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du testet :

Mobilisation réussie !

Environ 1200 personnes ont participé au pique-nique festif !
C’est 5 fois plus que le dimanche d’avant 31 août. Cela donne beaucoup d’espoir sur la suite de la lutte. Après les interventions (grévistes, associations, syndicats, partis...), beaucoup sont allés constater les dégats de la semaine écoulée. Voir images terribles
Sur le Collectif Tant qu’il y aura des bouilles.
De nombreuses personnes sont restées sur place pour protéger la zone humide contre le déboisement qui est prévu pour recommencer lundi matin.
Les médias ont également estimé que la mobilisation était réussie, voir relais médias.

****************************************************************************
Lunidi 8 août: La journée aurait pu être belle…

Les gendarmes mobiles déboulent de bonne heure et en masse côté pont sur
le Tescou et chargent direct : face à eux des bagnoles de civils puis un
tripode puis 2 boeufs avec de belles cornes puis un tracteur et enfin
une barricade humaine avec 5 copains et copines enterrés jusqu’à hauteur
des seins. Ils la contournent pour entrer sur le site du chantier et
c’est alors escarmouches et lacrymos. Puis cela se calme un peu, on les
repousse et le point de fixation se fait au niveau des enterrés. Les
médias passent, les pompiers passent et le temps aussi et le temps,
c’est des arbres sauvés…Les machines sont alentours mais ralenties de
toute part par des blocages mobiles.

En début d’aprèm, certains enterrés doivent sortir de terre pour raison
médicale mais on arrive à remplacer ceux qui sortent !

Puis vers 16h, alors que l’orage gronde sur nos têtes depuis près de 2
heures, et que l’on pense les machines rentrées au bercail, les derniers
journalistes s’en vont et c’est le déchainement de violence : les GMs
chargent en passant SUR les copains enterrés, plusieurs blessé-e-s. Puis
nous sommes repoussés le long du Tescou et, horreur !, les machines
rappliquent pour bosser qques heures.

Il faut tenir bon alors que cela négocie en haut lieu. Demain, soyons
aussi nombreux, inventifs et combatifs qu’aujourd’hui. Pour ceux qui ne
savent pas encore quoi faire, passez à Barrat tôt (5h30, 6h) on vous
placera ! Et pour les autres téléphonez aux déboiseurs et aux décideurs
(Cf. articles précédents).

Résistance et sabotage !

[img]http://nantes.indymedia.org/system/photo/2014/09/09/14201/760x487_demonstrators-some-of-them-half-buried-gather-on-september-8-2014-to-block-one-of-the-entrances-of-medium.jpeg?1410225197[/img]
https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
********************************************************************************************

Sur le site de tant qu’il y aura des bouilles :

Une mission sans moratoire n’instaure pas un dialogue…

Lisle-sur-Tarn, 09 septembre 2014

Une mission sans moratoire n’instaure pas un dialogue…

Hier lundi 8 septembre, quinze minutes après que les journalistes soient partis de l’entrée de la vallée du Testet, les soldats ont sauvagement chargé les militants en sit-in pacifique autour de 4 autres volontairement entérrés. Volontairement démunis, pour empêcher de leur corps l’avancée des machines. Les opposants au projet ont été gazés et piétinés dont une militante "entérrée" menée d’urgence à l’hôpital. Militaires et déboiseurs ont alors repris leur sombre besogne pendant deux heures.

Hier soir, la Ministre ne répondait pas favorablement à la demande de moratoire. Elle nommait des experts rémunérés pour pondre un rapport(*). Tandis que M. Carcenac assurait que le projet « répond pleinement aux objectifs évoqués par Ségolène Royal »(**), il déclarait par ailleurs que « même si aucun agriculteur ne pompait dedans, je le ferais quand même pour améliorer la qualité de l’eau »(***). Détruire la zone humide du Testet pour « améliorer la qualité de l’eau », on se demande si l’eau dont il parle n’est pas celle mélangée à quelques boissons anisées qu’il aurait prises…

Alors Madame Royale pense pouvoir "favoriser le dialogue" tandis que les machines détruisent la zone humide du Testet aujourd’hui ? Nous la remercions pour ce divertissement ponctuel.

Nous invitons Madame la Ministre à lire le dossier d’enquête publique dans lequel il est écrit en toutes lettres : "la commission d’enquête considère que la déclaration d’utilité publique doit rester subordonnée à l’avis favorable de la commission nationale saisie de la demande de dérogation relative à la destruction d’espèces faunistiques et floristiques protégées".

Or, la-dite commission nationale a catégoriquement, et par deux fois, refusé la destruction de la zone humide.

Nous sommes la rage et la colère que le Conseil Général et la Préfecture engendrent à faire comme si les écologistes étaient des benêts. Les promoteurs-décideurs-bénéficiaires peuvent toujours faire leurs affaires et Monsieur Quevremont peut toujours constater que les experts des espèces protégées jugent complètement bidon le principe même de mesures de compensation. Ce matin, nous savons ce que nous avons à faire. Nous ne nous contenterons pas de décisions favorables en justice après le massacre. Que Madame la Ministre sache que ces affaires douteuses seront livrées à la publicité, ainsi que sa participation – en ne voulant pas suspendre les travaux.

(*) Barrage de Sivens : Ségolène ROYAL nomme une mission d’expertise pour favoriser le dialogue et vérifier les garanties d’une gestion durable de la ressource en eau 8 septembre 2014 – Énergie, Air et Climat
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Barrage-de-Sivens-Segolene-ROYAL.html

(**) http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/08/1947377-barrage-de-sivens-la-situation-se-tend.html
(***) http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/08/tensions-dans-le-tarn-ou-le-barrage-de-sivens-attise-la-guerre-de-l-eau_4483492_3244.html


****************************************************************************************************

Et dans la dépêche:

Sivens : Ségolène Royal veut revoir la copie du barrage

Publié le 08/09/2014 à 08:23
Lisle-sur-Tarn (81)

Un millier de personnes se sont rassemblées aux abords du site de la zone humide.

La ministre de l’Environnement a demandé, hier, au conseil général de revoir un peu sa copie pour le projet de barrage situé sur une zone humide. Depuis 15 jours, le site est le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et opposants.

Tandis qu’une importante manifestation se déroulait hier, contre le barrage de Sivens, pour la première fois, hier soir, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, s’est exprimée sur le sujet. Elle assistait à Rochefort au départ de la frégate l’Hermione.

«Je demande à ce que le Conseil général du Tarn vérifie que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution soient remplies. Les instructions du ministère sont d’encourager les retenues de substitution à condition de ne pas encourager l’agriculture intensive, a-t-elle rappelé. L’eau est un bien précieux et rare qui doit faciliter l’agriculture mais pas pour que certains pratiquent l’agriculture intensive dans des grandes exploitations en s’appropriant un investissement public.»

Elle a également appelé à ce que «le dialogue puisse se renouer avec les associations» et à voir si «on peut améliorer l’ouvrage et l’usage de l’ouvrage».

Le chantier va-t-il redémarrer ?

Cette intervention dans le dossier de la ministre de l’écologie était demandée depuis plusieurs jours par les opposants. Quelles seront les conséquences de cette demande de clarification ? Notamment ce matin où le chantier doit redémarrer après un week-end de pause. Les bûcherons sont censés revenir sur le site pour le déboisement avec l’aide des engins. Toujours escortés par les gendarmes mobiles. Hier, dans la soirée, la préfecture n’avait reçu aucune consigne particulière et renvoyait vers le conseil général. Que va décider le président Thierry Carcenac ? Jusqu’à présent, il a répondu négativement à toute demande de moratoire. Mais les propos de la ministre demandant des vérifications et souhaitant l’amélioration de l’ouvrage et de son utilisation sonnent comme un appel à stopper les travaux.

Hier, sur le site de la zone humide, près d’un millier de personnes — un record- réunis autour des collectifs anti-barrage et des élus opposés au projet ont pu apprécier l’avancée du déboisement qui a déjà grandement impacté la zone humide. Nombre de participants à ce pique-nique étaient venus chercher des réponses à leurs interrogations sur la pertinence du projet. Au centre des questionnements, le débat sur deux modèles d’agriculture et la préservation des milieux naturels.

Le représentant national de la Confédération paysanne a tenu à marquer son soutien aux anti-barrage et son refus d’un projet «destiné à de l’agriculture intensive qui détruit les sols, l’eau, les forêts.»

Le député européen, José Bové y est aussi allé de son attaque sur le modèle agricole dominant : «Aujourd’hui, cette région, avec le réchauffement climatique est rentrée dans les zones de climat méditerranéen. Cela veut dire que le maïs n’a pas d’avenir dans ce pays. S’obstiner à vouloir que le terrain se plie au modèle industriel plutôt que d’adapter l’agriculture à l’environnement, c’est le problème qui se pose ici.»

José Bové a accueilli favorablement la prise de position de la ministre de l’Écologie. Il a vu dans les déclarations de Ségolène Royal une demande de «réévaluation du projet». En conséquence, le député estime que «ce lundi, les bulldozers ne peuvent pas entrer en action». Reste donc à attendre la décision du conseil général du Tarn.

Tags sur l’Hôtel Dieu à Toulouse
La contestation du barrage tarnais s’exprime jusqu’au centre-ville de Toulouse. En effet, l’Hôtel-Dieu de Toulouse a été tagué avec une immense inscription «Non au barrage de Sivens».

Ce n’est pas la première fois que le mur de l’Hôtel Dieu est pris pour cible. En décembre 2012, les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) avaient tagué «non à l’Ayraultoporc»