Un
Afghan est décédé mercredi soir à Calais lors d’une rixe entre
migrants, dans un contexte de plus en plus tendu entre les candidats à
l’émigration vers l’Angleterre dont le nombre ne cesse d’augmenter dans
la région calaisienne, a-t-on appris de sources concordantes.
"Un
Afghan est décédé, apparemment des suites d’un coup de couteau. Il est
mort sur place", aux abords de la "jungle", une lande sablonneuse à
l’écart du centre de Calais où vivent dans des abris de fortune des
centaines d’Afghans, a indiqué à l’AFP un responsable des pompiers de
Calais. Selon l’association d’aide aux réfugiés Salam, la victime est un Afghan d’une trentaine d’années. "Il
y avait une trentaine d’Afghans impliqués dans une bagarre liée à une
question de territoire" et de rivalités ethniques, a indiqué à l’AFP
Sylvie Copyans, une responsable de Salam. "Ca s’est passé près
d’un passage à niveau surélevé où les camions sont obligés de
ralentir", permettant aux migrants de s’introduire dans les remorques
avant l’embarquement des véhicules sur les ferries transmanche,
a-t-elle précisé. La police et le parquet n’étaient pas immédiatement joignables. Selon
Salam, la situation est de plus en plus tendue entre les réfugiés, en
raison du froid, de l’augmentation régulière du nombre de réfugiés et
du récent retrait de plusieurs associations, qui estiment ne plus être
ne mesure de faire face. Le collectif C-Sur a ainsi cessé, fin
novembre, d’intervenir auprès des migrants de Calais et ces derniers ne
bénéficient plus depuis de douches quotidiennes —assurées jusqu’alors
par le Secours Catholique— et des repas du midi —distribués par
l’association La Belle Etoile. "L’arrêt des douches et des
déjeuners, conjugué au froid et aux opérations policières, énervent
tout le monde", affirme Sylvie Copyans selon qui des dizaines de
policiers et de CRS ont été dépêchés dans la "jungle" mercredi soir
après la rixe. "Les migrants sont de plus en plus nombreux. On
sert 500 repas chaque soir, nous sommes au maximum de nos capacités. Ce
soir (mercredi) ils sont à peu près 200" hébergés dans un local ouvert
par la mairie en décembre en raison du froid, a expliqué Sylvie Copyans. "Le
1er janvier, les Kurdes et les Afghans s’étaient affrontés avant
l’ouverture du local. On a choisi de ne pas prendre de risque, on a
décidé de ne pas l’ouvrir", a-t-elle ajouté. Depuis la fermeture
en novembre 2002 du centre de la Croix-Rouge à Sangatte, des centaines
de migrants (entre 300 et 700, Afghans, Erythréens, Somaliens,
Soudanais, Iraniens, Nigérians, Kurdes...) errent dans le Calaisis dans
l’espoir de gagner l’"eldorado britannique", notamment en montant à
bord de camions embarquant dans des ferries. Ils doivent
débourser dans la plupart des cas plusieurs centaines d’euros auprès de
passeurs —des migrants eux-mêmes— qui n’hésitent pas à faire usage de
la violence à l’encontre des récalcitrants. Les incidents mortels
n’en restent pas moins rares. En septembre 2006, une personne avait été
tuée et six autres ont été blessées dans des violences entre migrants.
En novembre 2008, trois migrants avaient été légèrement blessés dans
une bagarre.
[Source : zpajol]