[ [ [ Des nouvelles de Rome et de Bologne - Yannis Lehuédé

Rome

Dans la nuit du 6 au 7 mai, au CIE (Centre d’identification et d’expulsion) Ponte Galeria de Rome, Mabruka, une femme tunisienne s’est pendue.

Elle avait 49 ans, un mari et un fils.

Pendant plus de 20 ans elle a vécu et travaillé en Italie.

Il y a 2 semaines, la police l’a arrêtée alors qu’elle faisait la queue devant la préfecture pour renouveler son permis de séjour. Comme elle était momentanément sans travail, elle a été enfermée au CIE de Ponte galleria, un centre de rétention géré par la Croix rouge.

La veille, elle avait appris que son expulsion était imminente.
Depuis que son corps a été trouvé, les détenus du centre, choqués et en colère, ont entamé une grève de la faim.

Une manifestation réunissant environ 300 personnes, majoritairement des immigrés, a eu lieu samedi à Rome pour dénoncer ce suicide d’État (traduction littérale) et l’existence des centres de rétention. La manifestation s’est rendue au siège de la Croix rouge, organisme gestionnaire du CIE de Ponte galleria dont les manifestants ont dénoncé la complicité avec l’État pour enfermer les étrangers.

Dimanche, une autre manifestation a eu lieu devant le centre de rétention de Ponte galleria. Le centre a pu être approché de très près, la zone militaire entourant le centre qui est normalement interdire ayant pu être envahie par les manifestants qui ont été vus (fumigènes) et entendus (cris) par les prisonniers qui ont répondu bruyamment à cette manifestation de solidarité. Les retenus, ont été joints par téléphone et leurs témoignages retransmis en direct aux manifestants.

Bologne

Les retenus du centre de rétention de Bologne ont également initié un mouvement (sans rapport avec Rome car commencé avant) après qu’une retenue, Raya, ait été sévèrement bastonnée par un flic en civil à l’intérieur du centre, ce passage à tabac ayant eu lieu sous les yeux des gestionnaires du centre (la Misericordia).

Plusieurs tentatives de suicide et des automutilations ont été faites par les retenus. À l’extérieur un feu d’artifice de solidarité a été tiré, une banderole de solidarité a été mise et des poubelles enflammées ont barré la rue du centre.

Les retenus rentrent régulièrement en contact avec l’extérieur pour faire passer les infos. Une manif devrait avoir lieu jeudi 14 mai à l’extérieur de centre.

[Source : Rétention_l]

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