[ [ [ EXPULSION IMMINENTE du 124 ave Galliéni à Bagnolet - Yannis Lehuédé

On discutait au Parlement, sur proposition du communiste André Chassaigne, de rétablir l’interdiction d’expulser en hiver pour tous, y compris squatters. Ce serait depuis 2010 qu’une modification législative sarkozyste a restreint le bénéfice de la trêve hivernale obtenue de haute lutte par l’Abbé Pierre, en 1956, entérinant la dégénérescence des pratiques préfectorales.

Finalement, les députés ont adopté ces jours-ci un article de loi n’interdisant pas ces expulsions, mais les plaçant sous la responsabilité des juges plutôt que des Préfets. Mince avancée, dira-t-on, mais on pourrait espérer que les juges aient la bonté de prendre en considération le risque fou qui consiste à jeter dans le froid des enfants – aujourd’hui même un bébé –, des femmes ou des hommes, des adultes et des personnes pas si jeunes. Mais cette loi est trop récente, même pas encore promulguée, et le juge qui a osé ordonner cette expulsion n’avait pas la faculté de l’invoquer… En attendant, les Préfets ne pourraient-ils entendre la préoccupation du législateur qu’on ne fasse pas n’importe quoi ?

Est-il si difficile de prendre en compte l’évidence du désordre public qu’une telle expulsion provoque, surchargeant les structures d’hébergement d’urgence déjà surchargées, mettant en danger des gens dont on sait d’avance qu’on ne pourra les secourir ? N’y a-t-il pas nombre de principes, à commencer par l’interdiction de mise en danger d’autrui, qui devraient s’imposer ?

Mais non... Le cauchemar des expulsions en plein hiver atteint des records sous Valls. En décembre, le 6, c’était le Bloc, rue Mouzaïa, dans le 19ème, qui était frappé et 150 personnes mises à la rue. Parmi lesquelles un ami, pas tout jeune, qui après une semaine sans abri s’est retrouvé une semaine à l’hôpital en raison de la pneumonie dont les flics lui avaient fait cadeau.

Aujourd’hui, ce sont les Baras, ce nouveau collectif de sans-papiers montreuillois, qui se font expulser de l’immeuble qu’ils occupent, maliens et roms réunis, depuis novembre, pour se protéger du froid. 120 personnes parmi lesquelles y compris un bébé, donc.

QSP

Signez la pétition :
trève hivernale pour tous

Nous avons reçu le commandement de quitter les lieux, notre expulsion
est IMMINENTE !

Nous, 120 personnes dont des familles avec enfants et un bébé, nous
allons de nouveau nous retrouver à la rue dans le froid.

Appel à toutes les personnes, les associations et les élu-e-s pour nous
soutenir.

Contacts : 06 18 60 46 04 • 07 53 19 04 81 • 07 53 29 48 36

LE COLLECTIF DES BARAS

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