[ [ [ Indymedia propose aux internautes d’identifier les policiers en (...) - Yannis Lehuédé

L’abus manifeste de policiers en civils pour la gestion des manifestations politiques aura fini par provoquer un légitime intérêt de citoyens attachés à préserver leur droit de manifester – et leurs droits politiques de manière générale – dans cette phase d’instauration du nouvel État policier pour lequel tout espace démocratique devrait disparaître. La réaction d’Horteführer est typique à cet égard. Sur toute liberté, il fait le bond sourd de la bête féroce. À trop vouloir persécuter, il ne fait qu’inciter aux insultes méritées qu’il se dit déterminé à systématiquement poursuivre. Qu’il poursuive, qu’il poursuivre… Il est l’heure de faire montrer ses crocs à la bête. Il est surtout l’heure de bien clarifier le débat, et qu’on choisisse entre la liberté et la tyrannie.

Les syndicats de police avaient réclamé un signe fort. Ils l’ont eu. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé ce jeudi à Grenoble qu’il allait porter plainte contre le site Indymédia Paris accusé d’être "anti-flics".

La plateforme, qui propose aux internautes d’identifier les policiers en civil dans les manifestations parisiennes, a provoqué l’ire des syndicats de police, Alliance en tête.

"Ces procédés sont totalement inacceptables et irresponsables. Les propos tenus sur ce site sont injurieux et indignes et il n’était pas question de laisser faire", a ajouté le ministre en précisant que le dépôt de plainte pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.

"Je suis très satisfait de l’initiative du ministre, a réagi Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance. Brice Hortefeux protège ainsi ses officiers et l’institution."

"Il faut protéger les institutions"

Des plaintes individuelles auraient également été déposées par les policiers dont les portraits ont été diffusés sur le site incriminé, affirme le syndicaliste. "Nous avons demandé à l’administration qu’elle prenne en charge les frais d’avocats de ces officiers, ajoute-t-il. Notre requête devrait être satisfaite car elle fait partie de nos droits."

Brice Hortefeux n’a pas fait allusion à la cellule de lutte contre les sites et blogs "anti-flics" que réclamait Alliance dans son communiqué. "Il ne faut pas rêver... Nous demandons la création de ce service spécialisé dans la lutte contre cette forme de délinquance depuis 2008 !" Et d’ajouter: "Ce n’est pas un effet d’annonce ni une demande corporatiste puisque que nous souhaitons que cette cellule soit étendue à l’ensemble des corps de l’État, dont l’Éducation nationale. Il faut protéger les institutions en général", conclut-il.

"C’est stupide de menacer Indymédia"

Dans un communiqué publié sur Indymédia, des "Parisiens et Lillois" mettent en garde ceux qui voudraient attaquer le site. "La chose la plus stupide qu’il soit est de menacer Indymedia Paris et Indymedia Lille." "N’oubliez surtout pas qu’à n’importe quel moment nous pouvons radicaliser les articles et être bien plus dur dans la diffusion des documents", s’avancent les auteurs de l’article qui ont déjà publié des données retrouvées sur les profils Facebook d’officiers.

Au sujet de la cellule de lutte contre les sites "anti-flics" ils écrivent: "Les copwatcher [surveillants de flics, ndlr] traqueront cette unité de spotters [observateurs, ndlr]."

[Source : résistons ensemble]

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