[ [ [ L’Anafé dénonce les conditions de la zone d’attente de Roissy - Yannis Lehuédé

"Non-respect des droits fondamentaux" des étrangers, "des personnes malades qui ne reçoivent pas les traitements adéquats", "des violences policières", " des séparations de famille"...

L’association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) dénonce, dans son bilan 2008, les conditions d’accueil des étrangers dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy.
Dans ce rapport annuel publié début mai, l’Anafé, une association créée en 1989 qui regroupe 22 organisations et syndicats, parle d’une "inhumanité" de traitement dans ce lieu d’enfermement où les étrangers sont "souvent perdus et épuisés". Elle pointe plus particulièrement le sort "des mineurs isolés qui se retrouvent perdus au milieu d’adultes" et note que les conditions de leur maintien en zone d’attente "constituent en elles-mêmes une mise en danger des mineurs isolés".

LE DROIT D’ASILE À LA FRONTIÈRE, UNE "ILLUSION" À ROISSY

Ainsi, les mineurs âgés de plus de 13 ans ne sont pas séparés des adultes, "en violation" de la Convention internationale des droits de l’enfant, et les mineurs âgés de moins de 13 ans sont hébergés dans un hôtel éloigné "dans des conditions opaques", selon l’association. Ils y subissent, selon l’Anafé, "la menace de renvoi" mais aussi des "violences policières". L’association relève que les mineurs sont souvent refoulés avant d’avoir pu voir un juge des libertés, qui intervient seulement après quatre jours de maintien en zone d’attente.

Plus généralement, l’Anafé affirme que les droits de tout étranger maintenu en zone d’attente, soit parce qu’il n’est pas admis sur le territoire français, soit parce que son transit a été interrompu ou enfin parce qu’il est demandeur d’asile, lui sont "très rarement notifiés". L’association qualifie également le droit d’asile à la frontière "d’illusion", affirmant notamment qu’à Roissy "la police refuse tout simplement d’enregistrer" la demande d’asile de certains étrangers (au moins 39 refus en 2008).

Contactée par l’AFP, la direction de la police aux frontières n’avait pas réagi dimanche à ce rapport.

[Source : Le Monde]

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