[ [ [ La bataille d’Alep : l’aviation de Assad bombarde la plus vieille ville du (...) - Yannis Lehuédé

L’hypocrisie a atteint son comble. On laisse détruire là non seulement un peuple et sa liberté, mais le berceau de l’humanité, une des plus vieilles villes du monde, 5000 ans d’histoire. Le même savon s’y produit depuis 3000 ans... certainement l’entreprise humaine qui aura le plus duré. Et malgré les ambitions modernistes du père Assad, qui souhaitait raser cette splendeur pour bâtir à la place une ville moderne, Alep est restée quasiment intacte, classée au patrimoine mondial de l’humanité en 1986, prouvant une première fois que la tyrannie a ses limites...

Aujourd’hui, sous les bombes de son fils, ce joyau de la mémoire collective est en passe de disparaître en même temps que ses deux millions d’habitants sont exposés au plus effroyable massacre.

Mais, le plus choquant aujourd’hui, ce n’est pas tant la folie destructrice du tyran aux abois que le silence gêné de la une de nos journaux qui accompagne la démission internationale. Le Monde titre sur la bataille… des semences "entre paysans et industriels", sujet intéressant s’il en est dont l’actualité est certes indiscutable… Et la médaille d’or d’une judoka française nous vaut une grande photo en couleur. C’est en page 4, sous un article au sujet des problèmes qu’ont rencontré trois blogueurs vietnamiens, que ce journal évoque "la reprise des affrontements à Damas"! Deux ou trois paragraphes, en fin d’article, sont consacrés à la bataille d’Alep, dont on trouve néanmoins un compte-rendu plus extensif sur lemonde.fr [Voir ci-dessous, ainsi qu’un article du New York Times des plus complets quine fait pas non plus les gros titres de une].

C’est que les "rebelles", ainsi qu’on qualifie les révolutionnaires dans le journal du soir, contrôleraient "au moins 50% de la ville et la quasi totalité de la province d’Alep". Assad a envoyé ses avions de chasse contre son peuple, mais les médias du monde entier ont surtout répercuté ce qui a été présenté comme l’exécution sommaire de quatre miliciens. On apprend dans une brève, en gras — quand même – que parmi ces fusillés il y avait Zeino, le chef du clan des Berri "à qui le régime syrien a confié ses basses œuvres dans la grande ville du nord""Le clan Berri est connu pour son implication dans la répression du soulèvement anti-Assad, ainsi que dans une série de trafics". Le scandale réside dans le fait qu’il n’aurait pas bénéficié d’un jugement en bonne et due forme... Le Conseil national syrien a dû désavouer cette exécution pour ne pas s’exposer à l’opprobre universel...

C’est en page 6 que Libération, de même, titre sur Damas où "les chrétiens sont sous le feu"… Et comme nos journaux sont rigoureusement sous le même moule, c’est là aussi en cours d’article que sera enfin évoquée la situation d’Alep, pour citer "une source de sécurité syrienne" qui avoue qu’il s’agit d’une bataille décisive, ce que Assad lui-même a déclaré : "Le sort de notre peuple est de notre nation, son passé, son présent et son futur dépendent de cette bataille", a-t-il pu dire dans un message écrit, car il n’ose même plus ouvrir sa bouche.

Le fait que l’aviation syrienne soit intervenue, dénoncé par des observateurs de l’ONU, est soigneusement contrebalancé par l’information selon laquelle "les forces armées de l’opposition disposent maintenant d’armes lourdes, et même de chars". C’est que les défection de l’armée du dictateur se produisent en masse, et que parfois des soldats seront parvenus à passer dans le camp du peuple y compris avec des chars, plus d’un, peut-être deux ou trois. Mais ce sont "les troupes régulières qui ont bombardé pendant une grande partie de la nuit" la deuxième ville du pays. Avec des roquettes soviétiques Grad, autrement nommées Katioucha.

Amnesty international dénonce "les violations des droits humains perpétrées par les forces gouvernementales", mais Libé se sent obligé de préciser en contrepoint qu’"il semble que les atteintes aux lois de la guerre ne soit pas le fait du seul pouvoir". Et d’évoquer les fameuses exécutions qui ont fait un tabac sur youtube. Libé a connaissance d’un autre cas "scandaleux" : celui d’un sniper exécuté "après un procès expéditif".

C’est sur lemonde.fr qu’on apprend, en une brève placée en toute fin d’article (voir ci-dessous) que l’Assemblée générale de l’ONU s’est réunie ce jeudi pour débattre de la question syrienne.. Alors que le Conseil de sécurité est sous présidence française à partir de ce mois d’août, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, parle lui d’une réunion fin août… C’est les vacances, et on ne va pas se fâcher pour si peu…

Pendant que le gouvernement mondial tergiverse au lieu d’imposer immédiatement la nécessaire zone d’exclusion aérienne, le sanguinaire Bachar el Assad a envoyé non seulement son aviation mais une colonne de tanks en renfort pour exterminer le peuple récalcitrant. Un véritable massacre se prépare, et on préfère s’inquiéter de ce que les procédures judiciaires n’ont pas été respectées rigoureusement pour exécuter une poignée de salopards...

Se souvient-on de quand il était question d’exclusion de l’espace aérien en Libye ? C’était aux premiers temps du soulèvement contre Khadafi, et on pouvait craindre que celui-ci, fort dépourvu de moyens militaires, recoure à sa (petite) aviation pour s’en prendre à son peuple. La "communauté internationale" tergiversa alors assez longtemps pour que ceci n’ait plus aucun sens, les forces terrestres khadafistes ayant atteint les faubourgs de Benghazi. La dite exclusion aérienne, tardive, s’avérait alors terriblement insuffisante, et, pour sauver Benghazi, celle-ci se transforma en intervention militaire, où l’on se retrouvait à bombarder de façon quasi aveugle les deux camps, infligeant de lourdes pertes y compris à la population civile, inévitablement. Ce qui a laissé, et pour cause, un fort mauvais souvenir, au point où cette intervention, qui aura finalement permis de dégager le dictateur, reste comme un contre-exemple de ce qu’il ne faut pas faire.

Aujourd’hui, à Alep, l’aviation syrienne intervient contre la population. Dans le silence le plus assourdissant de la dite communauté internationale. Il n’est plus question là ni d’exclusion aérienne ni de quelque forme d’intervention, hormis la fourniture d’aide alimentaire, car, ça y est, la guerre civile a déjà commencé à provoquer de sérieux problèmes de famine pour une partie de la population syrienne. Barack Obama a annoncé avec force qu’il débloquerait douze millions de dollars à ces fins humanitaires… A noter que les secours alimentaires transitent par le Croissant rouge syrien, gouvernemental. Ainsi, l’aide pourrait bien… renforcer la dictature qui se retrouve pourvoyeuse de ces secours essentiels pour une partie de la population…

C’est qu’on tremble pour les chrétiens de Damas, pourtant nullement menacés, et qu’Israël préfère de loin des voisins soumis à des pouvoirs dictatoriaux plutôt que libres de s’exprimer, car, pour martyriser les Palestiniens des territoires occupés, c’est tellement plus pratique…

Depuis mercredi soir, le téléphone et internet ont été coupés à Alep, clairement afin que le crime puisse s’accomplir sans trop faire d’écho.

Depuis le début de cette crise, on nous fait valoir que le Conseil de sécurité ne pourrait se prononcer en raison des oppositions russe et chinoise. On a vu par le passé comment ces objections sont de peu de poids quand on veut.

Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU devenu le médiateur désigné à la fois par l’ONU et par la Ligue arabe, a démissionné de sa fonction pour dénoncer le fait qu’il ait reçu si peu de soutiens, ni même ceux qu’il attendait, pour accomplir sa mission. Une démission qui devrait prendre effet… à la fin de l’année.

En attendant, à Alep, c’est la liberté du monde qui se joue.

Paris s’éveille

A Alep, la rébellion dispose désormais d’armes lourdes

* A Alep, l’escalade de la violence

Les rebelles ont bombardé, jeudi 2 août au matin, l’aéroport militaire de Menagh, à 30 km au nord-ouest d’Alep, d’où décollent les hélicoptères et les avions qui mènent des raids sur la ville, ont indiqué des sources concordantes. "L’aéroport militaire de Menagh a été bombardé jeudi matin par un char capturé par les rebelles dans des opérations précédentes", a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

"Nous avons touché l’aéroport [militaire] grâce à un char que nous avons pris à l’armée d’Assad. Nous avons attaqué l’aéroport à plusieurs reprises mais nous avons décidé de nous retirer à cette heure", a déclaré à Reuters Abou Ali, combattant rebelle. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG favorable à l’opposition basée à Londres, les forces gouvernementales positionnées sur la base ont utilisé des canons et des lance-roquettes pour bombarder la ville de Tel Rifaat, située entre Menakh et Alep.

Un journaliste de l’AFP a entendu le bruit de bombardements et vu des tirs provenant de cette direction. Des rebelles lui ont affirmé qu’il s’agissait "d’une attaque pour prendre cet aéroport d’où partent les hélicoptères et les avions qui tirent sur Alep".

Le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a affirmé mercredi que, selon la mission de l’ONU en Syrie, les rebelles étaient en possession d’armes lourdes, dont des chars, à Alep, deuxième ville du pays où des combats sans précédent ont lieu depuis plusieurs jours entre forces gouvernementales et insurgés. Les observateurs ont également affirmé que les troupes régulières avaient eu recours à des avions de chasse pour tirer sur Alep.

"Ces dernières soixante-douze heures ont vu un accroissement important du niveau de violence dans le sud-est de la ville, autour du quartier de Salaheddine (bastion des insurgés) et il y a des informations sur des victimes et des déplacement de population", ajoutait mercredi une porte-parole de la mission de l’ONU, à Damas.

Un combattant rebelle dans le quartier de Salahedine a affirmé que "les soldats de l’armée régulière ont essayé d’entrer dans notre quartier mais sans succès". "Nous sommes 2 000 à Salaheddine, dont seulement 500 sont originaires d’Alep. Le reste vient d’Idib et de la province d’Alep et chaque jour des combattants viennent nous rejoindre", a déclaré "Abou Mossab".

Après la prise symbolique de trois commissariats à Alep, les rebelles semblent déterminés à s’emparer des sièges des services de renseignements. Pour le général rebelle Abdel Nasser Ferzat, un commandant de l’Armée syrienne libre (ASL), "le plus important, c’est la prise des sièges des moukhabarat [renseignements]. Si ces sites tombent, la victoire sera possible", a-t-il dit.

Des membres du clan progouvernemental des Berri ont eu de violents accrochages avec les rebelles dans le quartier Bab Nairab, dans l’est d’Alep, au lendemain de l’exécution d’un de leurs chefs, Zeino Berri, par l’ASL. Selon une source de sécurité, cet important clan sunnite a promis de se venger en envoyant dans la bataille "plusieurs milliers" de combattants pour lutter aux côtés de l’armée.

D’après l’ONG qui s’appuie sur un large réseau de militants, 110 personnes – dont 67 civils, 29 soldats et 14 rebelles – ont été tuées dans les violences à travers le pays dont la moitié à Alep, mercredi.

* Une répression généralisée dénoncée par Amnesty International

Dans un rapport publié mercredi, l’ONG dresse un tableau apocalyptique de la répression en cours à Alep. Orchestrées par les forces de sécurité et les chabihas (milices du régime), meurtres, tortures et disparitions touchent aussi bien les militants que de simples passants dont les familles sont obligées d’affirmer qu’ils ont été tués par des "groupes de terroristes armés".

Les professionnels de santé qui opèrent dans des centre de soins clandestins sont également visés. "Être capturés avec du matériel médical est plus grave que d’être pris avec des armes", explique l’un des médecins cités dans le rapport. Infirmiers et docteurs s’exposent dangereusement en soignant les blessés, qui évitent les établissements officiels de crainte d’être interrogés par les forces de sécurité. "Ils tuent les gens pour rien, simplement parce qu’ils réclament la liberté, témoigne l’un d’eux. Mais ceux qui ne sont pas tués, on est censé les laisser mourir ? Bien sûr que non, nous devons les soigner. Et si cela nous coûte la vie, qu’il en soit ainsi."

* "Exécutions sommaires" à Damas

Dans un village près de Damas, un raid des forces de sécurité mené mercredi a causé la mort de 43 personnes, dont certaines ont été exécutées, a affirmé jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme. "Les forces du régime ont pénétré mercredi dans la localité de Jdeidet Artouz [au sud-ouest de Damas], ont arrêté une centaine de jeunes et les ont enfermés dans une école où ils ont été torturés", a expliqué l’OSDH. "Jeudi matin, après l’opération, les corps de 43 personnes ont été retrouvés. Certaines ont été victimes d’exécutions sommaires", a précisé l’OSDH.

Des combats entre armée et opposants ont également éclaté mercredi pour la première fois aux abords de deux quartiers chrétiens de la capitale, Bab Touma et Bab Charqi, selon l’OSDH. Selon les comités locaux de coordination, qui animent la contestation sur le terrain, le grand quartier de Tadamoun, dans le sud, a également été visé par des tirs au mortier tôt mercredi matin.

Des accrochages limités à Damas avaient repris lundi, notamment à Kafar Soussé, après une attaque rebelle aux lance-roquettes contre un barrage de l’armée. Le front de Damas s’était calmé après que l’armée eut pris le dessus au terme d’une semaine d’affrontements inédits.

* Trois millions de Syriens ont besoin de nourriture

Au fur et à mesure de l’intensification des combats dans Alep et d’autres villes syriennes, la crise humanitaire gagne. Trois millions de Syriens ont besoin de nourriture et d’aide pour les cultures de céréales et le bétail, a annoncé jeudi l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui se fonde sur une étude réalisée par l’ONU et le régime syrien.

Sur ces trois millions de personnes, 1,5 million ont un besoin d’urgence d’aide alimentaire pour les trois à six prochains mois, particulièrement dans les zones touchées par le conflit en cours, selon la FAO. Près d’un million de personnes ont besoin d’assistance pour les cultures, le fourrage, les combustibles et la réparation des pompes d’irrigation.

Ce rapport indique que le secteur agricole syrien a perdu cette année au total 1,8 milliard de dollars (1,46 milliard d’euros) du fait de la crise que traverse actuellement le pays. Ce bilan inclut les pertes et dégâts occasionnés aux cultures, au bétail et aux systèmes d’irrigation. Des cultures stratégiques comme le blé et l’orge ont été sévèrement touchées, ainsi que les cerisiers, les oliviers et la production horticole.

* Première intervention de Bachar Al-Assad depuis deux semaines

Le président syrien a félicité mercredi les militaires pour leur lutte contre ce qu’il a qualifié de "bandes terroristes criminelles", à l’occasion du 67e anniversaire de l’armée. "Le sort passé, présent et futur de notre peuple et de notre nation dépend de cette bataille", déclare dans un communiqué le président, qui ne s’était pas exprimé publiquement depuis deux semaines.

"Nous pensons très franchement qu’il est lâche d’avoir un homme qui se cache et se tienne à l’abri tout en ordonnant à ses soldats de continuer à massacrer les civils de son propre pays", a réagi un porte-parole du département d’Etat américain, Patrick Ventrell.

* La rébellion rejette le gouvernement de transition en exil

La rébellion syrienne a estimé mercredi que le futur gouvernement de transition dirigé par un groupe minoritaire de l’opposition était "mort-né", car non représentatif. L’opposant syrien Haytham Al-Maleh, 81 ans, a annoncé mardi avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants sans affiliation politique" de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire. Selon un colonel rebelle et porte-parole de l’ASL, un gouvernement transitoire doit représenter le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, ainsi que l’ensemble des militants sur le terrain.

* Réunion jeudi à l’ONU

L’Assemblée générale de l’ONU se réunira jeudi pour évoquer la situation en Syrie. Elle pourrait, selon certains diplomates, voter en faveur d’une résolution saoudienne dénonçant les violations des droits de l’homme en Syrie et condamnant le Conseil de sécurité pour avoir échoué à prendre des mesures contre Damas.

[Source : lemonde.fr]

Syrian Fighting Intensifies in Battle for Control of Aleppo

BEIRUT, Lebanon — The battle for the Syrian city of Aleppo intensified on Wednesday as United Nations observers there reported that Syrian jets had fired rockets into contested neighborhoods and that rebels had commandeered tanks and other heavy weapons.

Opposition leaders — a few hours after President Bashar al-Assad urged his forces to step up the fight — also said that they had found dozens of bodies in a suburb of Damascus in the aftermath of the Syrian Army’s house-to-house search for rebel fighters and activists. This claim of a new massacre came as the rebels faced severe criticism themselves for what appeared to be their brutal summary execution, one day earlier, of suspected pro-government gunmen on the streets of Aleppo, recorded and uploaded on the Internet.

Videos purported to have been taken in the Damascus suburb, Jdeidet Artouz, showed bodies lined up under bloodstained sheets, as a narrator gave an estimated count that continued rising: 37, 42, and then even more.

“I counted 52 bodies,” said Abu Abdullah, a resident who said he had helped move the dead to a local mosque before burial. “I’m really shocked. Why here?”

The bodies were found near an area where rebels said fighting had flared in the past week. But analysts said the bodies appearing outside Damascus in a town also filled with refugees — along with reports of renewed fighting in the capital and an escalation of combat in Aleppo, Syria’s largest metropolis and commercial center — all suggested that the 17-month-old conflict was becoming increasingly intense and bitter, with more front lines and more bloodshed.

“It’s a rapid escalation,” said Andrew J. Tabler, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy. “Once you start using fixed-wing aircraft and you have a city under full revolt, it’s clear that the Assad regime is not going to stop and is not breaking. We’re entering a new phase of this conflict.”

Aleppo, which for much of the anti-Assad uprising had been relatively stable, now is the site of the most vicious fighting. For nearly two weeks, the Syrian Army has been battling rebel troops for control of the city, and for the first time, the United Nations said on Wednesday what rebels had been saying for days : the Syrian Army was using jet fighters in its arsenal of heavy weapons aimed at crushing the opposition. And they are not just flying, as in the past; now, according to the United Nations monitor mission in Syria and videos showing flashes of light bursting from dark jets, they are firing.

“Our observers confirmed fighter aircrafts firing rockets and cannons — heavy machine-gun fire,” said Sausan Ghosheh, a spokeswoman for the United Nations monitor mission.

Mr. Tabler noted that the Syrian warplanes were not yet dropping bombs. But the calculated escalation in the use of jets seemed to be part of a concerted effort by Mr. Assad to rally his supporters by making clear that he would not limit his military effort. In rare published remarks seemingly designed to marshal government forces and dissuade anyone thinking of defecting, he called on Syria’s military to show “more readiness and continued preparations” to confront “internal agents” seeking to destabilize his battered country, according to the official SANA news agency.

To commemorate the 67th anniversary of the founding of the Syrian Army, he also used his remarks to blame opponents for seeking to keep Syria from “improving our society to the level of developed countries.” And he said Syria’s “battle with the enemy takes multiple forms.”

This week, it has become increasingly clear to outside military analysts that the fighting is likely to drag on in Aleppo. Helicopters thwacked overhead Wednesday as clashes broke out around several more police stations, which have become a focal point for rebels seeking to hold neighborhoods or gain ground.

Taxi drivers skittered down streets charging four or five times the usual fare, while residents said water, food and electricity seemed ever scarcer.

Alarmed by the worsening deprivation, the United Nations World Food Program on Wednesday sent food assistance for 28,000 people in Aleppo, with plans to deliver the aid through partners like the Syrian Red Crescent. In July, United Nations officials said they provided food assistance to 541,575 people in Syria, falling far short of its goal of 850,000 people, because of fighting in several parts of the country.

With the rebels now possessing tanks — United Nations observers did not have information on how many, or where they might be deployed — the conflict seems to be moving ever further away from the six-point plan for peace outlined by Kofi Annan, the special Syria envoy, whose plan seems increasingly irrelevant. Instead of steps toward a cease-fire, both sides appear to be rushing into the breach of civil war.

Rebels and activists reported skirmishes in several parts of the country on Wednesday, including heavily Christian areas of Damascus that had been quiet, and the battle for public opinion also expanded.

Opposition figures drew special attention to the bodies in Jdeidet Artouz — sending an alert to reporters with a link to live-streaming video of a mass funeral procession and mass burial — just one day after rebels in Aleppo caused an outcry among rights groups and others over their videotaped public executions of men identified as pro-government militiamen.

Those executions attracted hundreds of thousands of views on YouTube, and were cited by Russia, the Syrian government’s most important foreign backer, as evidence of brutality by Mr. Assad’s armed adversaries, whom he calls terrorists.

“Bloody reprisal of the opposition forces over the government supporters in Aleppo proves that human rights are violated by both sides,” said Gennady Gatilov, the deputy Russian foreign minister, in a Twitter message.

Human Rights Watch described the killings as a “war crime,” and as it began to take on greater significance as a symbol of rebel street justice, the rebels and activists tried pivoting on Wednesday afternoon to an example of what they described as a regime “massacre.”

Susan Ahmad, a spokeswoman for the revolutionary council of Damascus, an anti-Assad group, argued in an interview that many of the victims in Jdeidet Artouz were civilians, and that the town had been a refuge for families fleeing the fighting in Damascus. “Almost all of the dead were extrajudicially executed,” she said.

Reporting was contributed by Hwaida Saad and Dalal Mawad from Beirut, Alan Cowell from London, an employee of The New York Times from Aleppo, Syria, and Rick Gladstone from New York.

[Source : New York Times]