[ [ [ La Dépêche rend hommage aux occupants du campement anti-loppsi - Yannis Lehuédé

Le campement de la Prairie aux filtres, c’est fini. Après plus de trois semaines d’agitation anti-loppsi, labourant la ville de Toulouse en long et en large, travaillant à lever les consciences, la centaine d’occupants des bords de la Garonne a plié bagage proprement, laissant un souvenir ébloui au jardinier, content de retrouver sa pelouse en si bon état – et au journal local, La Dépêche, qui leur rend un sympathique hommage. Et rappelle qu’"ils ont levé le camp et se sont divisés pour mieux se réunifier".

Publié le 10/02/2011

Ils ont nettoyé et laissé des fleurs et des sculptures en bois. Les anti-Loppsi 2 poursuivent leur combat

À l’image de leur séjour à la Prairie des Filtres, les manifestants ont levé le camp dans le calme. Dans la nuit de lundi à mardi ils ont plié tipis et yourtes, laissant les Toulousains se réveiller avec une prairie propre. Ils souhaitent poursuivre leur combat.

« Ils vous ont viré ? » Nicolas habite près de la Prairie des Filtres. À vélo, il se balade dans le jardin vide de yourtes, de tipis… mais aussi de débris. Vishnou, un des manifestants resté sur place répond : « Pas besoin d’expulsion ». Les manifestants qui ont choisi l’autogestion ont décidé de partir en catimini, pendant la nuit.

Thierry Cabrol, est jardinier pour la mairie. La brouette vide, il s’enthousiasme : « C’est impressionnant ! Ils ont respecté notre travail, comme rarement ». Les campeurs ont donné une partie du matériel récupéré à l’association des enfants de Don Quichotte qui aide à l’hébergement des sans-abris. Ils avaient précautionneusement gardé les mottes d’herbes creusées pour l’installation des yourtes et tipis. La mairie assure qu’il n’y aura pas de surcoût dû à la manifestation car il faut simplement semer de la pelouse dans les parties abîmées, chose qui est faite chaque année en mars. Selon le jardinier, les manifestants ont été plus respectueux que ceux qui viennent d’habitude. « Ils nous offraient le café tous les jours. Même s’ils avaient un look effrayant, il y avait un grand respect chez ces gens-là » ajoute le jardinier.

Vishnou contemple le travail accompli toute la nuit, le sourire vaguement nostalgique. « Il y a eu des heurts en interne, mais nous avons géré seuls. » Dans le camp tous cohabitaient. Chacun son style, chacun sa philosophie. La nuit, des tours de garde permettaient de préserver le calme et l’accueil de nouveaux campeurs. Le matin à 10 heures, les tâches quotidiennes étaient distribuées. Pas besoin de nettoyage du camp, chacun jette ses déchets et avec le tri sélectif ! Un membre d’association de riverains les a trouvés « très organisés ». Preuve d’un mouvement bien géré, la manifestation de samedi s’est déroulée dans le calme et la bonne humeur.

A bientôt ?

La loi de sécurité intérieure Loppsi 2 a été définitivement votée mardi soir. Pour eux, le combat continue, « les lois liberticides doivent être supprimées, nous allons garder la dynamique créée dans un climat respectueux et pacifiste » assure Loïc.

Ils ont levé le camp et se sont divisés pour mieux se réunifier. « Une équipe est restée à Toulouse et va continuer de mener des actions visibles. Une autre va construire des yourtes et des tipis en dehors de la ville » explique Anna. « Nous avons eu un accueil très positif à Toulouse et nous souhaitons revenir, et créer à nouveau des espaces de discussion. » Valentin, sur son vélo, regrette leur départ. Pour lui, « ça permettait d’ouvrir les yeux aux gens. »

Le chiffre : 2

2 containers à la prairie. Les manifestants ont rempli ces poubelles pendant la nuit. Les services de la mairie n’avaient plus qu’à les ramasser.

« Ils étaient d’une gentillesse que l’on ne rencontre pas si souvent » Thierry Cabrol, jardinier à la Prairie des Filtres.

[Source : Le dépêche]

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