[ [ [ La rétention des sans-papiers… illégale ? - Yannis Lehuédé

Mériadeck, commissariat central de Bordeaux. Plus de mille fonctionnaires de police travaillent derrière ces blocs de béton blanc. Le bâtiment est imposant. Orwellien peut-être. On passe sans trop le regarder, comme s’il allait nous avaler. Sous sa masse se trouve le centre de rétention de Bordeaux. Caché en sous-sol, peu de gens connaissent son existence. Portrait d’une rétention dite « administrative ».

27 novembre 2012 : cercle de silence à Bordeaux. Le mot d’ordre : ne plus enfermer les étrangers en situation irrégulière.

« Des conditions d’enfermement qui portent atteinte au respect de la dignité humaine »

Le centre de rétention avait brûlé en janvier 2009. Des retenus avaient allumé un feu pour tenter d’échapper à leur expulsion, et surtout, pour tenter de sortir de ce sous-sol. Refait à neuf, le CRA a rouvert ses portes en juin 2011 dans les mêmes locaux, après un débat épineux sur le lieu de reconstruction : Mérignac, plus près de l’aéroport, ou Mériadeck, plus près des juges. Deuxième choix préféré : il n’y a pas à Bordeaux, comme il peut y en avoir ailleurs, de salle d’audience judiciaire délocalisée à l’intérieur du CRA.

Il est loin d’être le plus grand de France, loin d’être une « usine », comme on entend qualifier parfois les grands centres de rétention de centaines de places. Mais il se distingue par ses conditions de détention. Au CRA (centre de rétention administrative) de Mériadeck, on ne voit pas le soleil. « Le vocabulaire lié au centre de rétention n’est pas celui de la prison. On parle de chambre plutôt que de cellule, mais il ne faut pas se tromper : il n’y a aucune différence », explique Laura Petersell, intervenante de la Cimade (association venant en aide aux migrants, notamment en centre de rétention) au CRA de Bordeaux. Ce dernier est un cube, en sous-sol. Sa seule source de lumière naturelle provient d’un patio : un puits de jour grillagé en son centre.

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