Énormément de monde dans les rues, pour ce mardi de mobilisation générale contre la réforme des retraites. Des millions de personnes, dans tout le pays. Le comptage varie toujours du simple au triple entre les évaluations de la police et celles des organisateurs. À noter que l’inénarrable Hortefeux prétendait ces derniers jours à la scientificité des méthodes policières. À Marseille, l’écart est de 1 à 10. L’union locale du syndicat de police majoritaire, le SGP, dénonce le fait que la Préfecture ""travesti" la réalité – et se plaint de ce qu’on ridiculise ainsi la police. Hortefeux, lui, n’a pas peur du ridicule. On rappelle à ce propos qu’en 1995, le premier ministre Alain Juppé avait déclaré qu’il ne partirait "que" s’il y avait 3 millions de personnes dans les rues. À ce prix là, ce qui est certain c’est que le gouvernement et son président à l’Élysée devraient d’urgence prendre la leur, de retraite.
À Lyon, la ville a vécu une émeute historique. On parle ce soir du retour précipité de son maire, Gérard Collomb, en voyage en Asie, et de la visite "coup de poing" de Nicolas Sarkozy qui fantasmerait de faire un discours sur fond de flammes – pour faire remonter son taux d’impopularité, peut-être ?
Beaucoup, beaucoup de lycéens dans les rues aujourd’hui. Toute une génération de lycéens. Le monde de demain leur appartient. À condition qu’on abatte l’État policier sarko-fasciste. Sarkozy démission.
En marge de la manifestation qui s’est déroulée de manière houleuse avec des casseurs en début de cortège, des affrontements ont eu lieu en centre-ville : trente voitures ont été retournées et au moins cinq brûlées. Treize personnes ont été interpellées à la mi-journée. De nombreux magasins de la rue Victor-Hugo ont également été ravagés et la gare de Perrache est fermée pour des raisons de sécurité.
La manifestation n’était pas encore arrivée place Bellecour que celle-ci était envahie de la fumée mélangée des gaz lacrymogènes des CRS et des fumigènes lancés par les jeunes. Les entrées de métro ont également été saccagées et la station a été fermées. Le kiosque Bellecour a également été vandalisé et partiellement détruit. Vers 12h50, deux lycéens ont été interpellés au niveau du 19 place Bellecour par la gendarmerie mobile et des CRS qui ont essuyés des jets de pierres par des jeunes venus soutenir leurs camarades.
Les jeunes se sont ensuite dirigés vers la place Carnot et ont détruit et saccagé de nombreux magasins de la rue Victor-Hugo. À noter que la gare de Perrache est fermée pour des raisons de sécurité.
Plus tôt ce matin, en parallèle à la manifestation, de nouveaux incidents provoqués par des groupes de jeunes ont éclaté ce matin dans le centre de Lyon. Un policier a été blessé à la rotule par un jet de pierre, ainsi qu’un photographe de presse par un jet de bouteille au visage. Un manifestant a également été légèrement blessé, selon un premier bilan. Treize personnes ont été interpellées, a indiqué à la mi-journée la préfecture du Rhône relevant des jets de projectile, des feux de poubelles et autres exactions.
Trente véhicules ont été retournés et au moins cinq incendiés par des petits groupes de jeunes très mobiles, venus de l’agglomération lyonnaise, qui se sont rendus directement sur la presqu’île où ils ont commis des exactions.
En fin de matinée, une voiture était en feu près de la Bourse, où les CRS avaient établi un périmètre de sécurité, et une autre dans le quartier de l’Opéra, où deux abribus et deux vitrines de magasin ont été brisés. Deux autres véhicules en stationnement ont également eu leur pare-brise brisé et leur carrosserie endommagée. Deux jeunes, le visage dissimulé par une écharpe, ont été interpellés par des policiers en civil. Dans tout le quartier, nombre de commerces ont fermé leur magasin. Rue de la République, envahie par la fumée des gaz lacrymogènes, les présentoirs d’un fast-food ont été saccagés et de nombreux bacs de fleurs retournés par les manifestants, extrêmement mobiles, qui narguent les forces de l’ordre.
[Source : leprogres.fr]
Scènes de pillage à Lyon en marge des manifestations lycéennes
La violence est encore montée d’un cran mardi à Lyon, où des scènes de guérilla urbaine ont été constatées en marge des manifestations lycéennes.
Des groupes de jeunes suivant les cortèges lycéens ont convergé en fin de matinée en direction du centre-ville et ont incendié des automobiles et des poubelles, renversé des camions et des voitures, détruit du mobilier urbain, brisé des vitrines de magasins et de banques à l’aide de chaises volées aux terrasses des cafés, et pillé des magasins.
Les forces de l’ordre, dépassées par la violence des événements, ont répliqué par des jets de gaz lacrymogène et procédé à 13 interpellations. La préfecture a recensé en fin de matinée cinq véhicules incendiés, trente véhicules renversés.
Les commerces du centre ville avaient baissé leur rideau à l’approche des
manifestants mais n’ont pu éviter les pillages.
Le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, en déplacement pour une dizaine de jours en Asie, a annoncé sa décision de revenir dès mercredi matin dans sa ville.
[Source : Reuters]