De la Place de la Bourse au Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale
Pour la suppression du Ministère de l’identité nationale et de l’Immigration
Le colonialisme et ses produits dérivés ont aujourd’hui de nouvelles formes et de nouvelles dynamiques, qui s’inscrivent dans la réaction mondialisée contre tous les acquis des luttes populaires de la deuxième moitié du XXème siècle.
En France, le ministère de l’identité nationale, de l’immigration et du codéveloppement, c’est le Ministère de la rafle et de la Honte, c’est le Ministère des colonies. En créant un « ministère de l’immigration et de l’identité française », puis en organisant avec le Ministre Besson un « Grand débat » sur l’identité nationale qui mobilise les moyens de l’Etat, Nicolas Sarkozy encourage et organise le racisme dont l’islamophobie et la stigmatisation d’une partie de la population.
Ouvertement ciblés, les musulmans, destinataires d’une loi annoncée sur la Burqa, en butte aux faux dérapages/vraies insultes d’un Hortefeux ou d’une Morano, ministres en exercice d’un gouvernement qui tombe le masque. Le Président de la République met aujourd’hui en cohérence ses idées développées dans les discours de Marseille, Toulon et Dakar avec ses actes. C’est tout simplement la réintroduction d’un « Ministère des colonies » qu’il impose à la France. Comme l’on déclaré les historiens et démographes qui ont démissionné des instances du musée de l’immigration : « Associer immigration et identité nationale, c’est inscrire l’immigration comme “problème” pour la France et les Français dans leur être même ». C’est utiliser sans vergogne la technique déjà éprouvée du « bouc émissaire », afin de dresser les gens les uns contre les autres et les détourner des vrais problèmes. C’est aussi permettre à un système toxique de perdurer en privilégiant les véritables responsables de la crise, bénéficiaires d’une mondialisation inhumaine.
Ce Ministère utilise des méthodes dignes du temps des colonies : rafles de sans papiers, contrôle d’identité au faciès illégaux, contrôle dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les hôpitaux, jusqu’aux administrations (centres de Sécurité Sociale, impôts, pôle emploi) cyniquement invitées à la délation. Il organise des centres de rétention surpeuplés avec miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de l’identité nationale on démantèle le droit d’asile, on renvoie des Afghans dans un pays en guerre après les avoir traqués, et on casse le droit au regroupement familial. La politique dite de « codéveloppement » n’est qu’un trompe l’œil permettant la continuation des politiques néo-coloniales. L’« immigration choisie » débouche sur un pillage des cerveaux qui renforce le pillage des ressources naturelles des pays d’immigration, rendu possible par la complicité des dictateurs africains « amis de la France ». Cette grande famille françafricaine sera d’ailleurs au complet pour le défilé du 14 juillet en cette année 2010, cinquantenaire hypocrite des indépendances africaines.
Cette politique anti immigré se double d’une stigmatisation et d’une ségrégation des quartiers populaires qu’il s’agit de quadriller à l’aide des BAC et des CRS. Lors des émeutes de novembre 2005, le pouvoir avait même été jusqu’à reprendre la loi sur l’Etat d’urgence utilisée durant la guerre d’Algérie.
Malgré les promesses faites à la suite des mouvements de protestation et de la grève générale contre la « Pwofitasyon », dans les territoires d’outre-mer, les pratiques coloniales perdurent comme le montre les révoltes sociales actuelles.
Au mois de février le Ministre Besson rendra son rapport sur l’identité nationale. A un mois des élections régionales, le pouvoir veut utiliser la haine contre les immigrés et leurs descendants pour siphonner les voix du Front national. Nous devons refuser cette politique qui sème la division et nous appelons à une manifestation pour la suppression du ministère de l’Immigration. ` Cette manifestation est organisée 5 ans après le vote de la loi sur la colonisation positive et dans le cadre de la 5eme semaine anticoloniale du 19 au 28 février 2010
Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait un amendement qui consacrait "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » alors que pendant plus de quatre siècles le colonialisme français a participé activement à la traite négrière, au pillage et à l’oppression violente de peuple dont elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.
Nous avons fait reculer le pouvoir il y a 5 ans qui a du supprimer l’article 4 de la loi colonialiste du 23 février 2005. Nous pouvons le faire reculer aujourd’hui en exigeant et en obtenant la suppression du Ministère de l’Immigration. Participons à la création d’un ministère de la décolonisation et de l’égalité réelle. Obtenons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit de vote des immigrés. Construisons et préparons dès maintenant les changements et propositions permettant de sortir du colonialisme !
Tous ensembles exigeons, la suppression du Ministère de l’Immigration !
Tous ensembles pour sortir du colonialisme !
Premiers signataires :
ACCA, Afaspa, ATMF, CAAC-Comores, CCIPPP, Cedetim, Cercle Frantz Fanon, Conscience Musulmane, CMF, Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), CREF, Droits Devant, ENAAC, FETAF, Fondation Frantz Fanon, FTCR, Generation Diversité, Identité Plurielle, Ishtar, Les Indivisibles, Les Oranges, Les Verts, MCD, MJKF,Mrap, NPA, Peace Breather, PCF, Pôle Ethique, Respaix, Réveil des Consciences, Survie, UJFP, USTKE, ZEP, 93 au cœur de la république, Union syndicale Solidaires
Document au format PDF:
SOURCE : Démosphère
Source : http://www.solidaires.org/article28857.html
Source : liste de diffusion Anticolonial, reçu le 31 décembre 15h
Source : http://www.anticolonial.net/spip.php?article3...
Source : message reçu des organisateurs le 23 janvier 16h