[ [ [ Manifestations pour une démocratie réelle interdites en France, comme en (...) - Yannis Lehuédé

C’est à Sud-Ouest qu’on devrait le meilleur article aujourd’hui sur la "frenchrevolution", ainsi qu’on appelle le mouvement pour une démocratie réelle parti de Madrid depuis quelques semaines...

À noter l’hommage rendu à notre ami Fred, de Télé Liberté, dont le film sur l’expulsion par la police de l’acampada de Paris est donné en lien par Sud-Ouest.

Il se trouve que ce film est un petit succès, ainsi que Fred lui-même l’aura relevé, quelques heures après avoir mis son film en ligne : "Petite information qui fait quand même plaisir : nous sommes en une de dailymotion, et la vidéo sur les violences policières à la Bastille est officiellement classée “buzz” par le site… En tout cas l’intérêt “cybernétique” suscité par la révolution mondiale est quelque chose de vraiment incroyable..."

Félicitations à Fred et à Télé-Liberté… et honte aux télés institutionnelles qui n’auront pas pointé leurs caméras de la journée – lorsqu’il y avait des milliers de personnes. On aura finalement vu FR3, en fin de journée, peu avant la dispersion brutale par la police, quand il restait déjà beaucoup moins de monde… et ce n’est pas sûr eux qu’il fallait compter pour montrer l’opération policière…

De l’intérêt à la télé alternative, comme Télé Liberté, où l’on prend en charge notre information nous-mêmes – l’information citoyenne.

Sinon, Sud-Ouest a la bonté de rendre compte de la réalité de ce mouvement qui a droit à très peu de reprises dans la presse institutionnelle en général. Hier, toutefois, la commission communication de l’acampada de Paris pouvait se féliciter de la présence des radios de service public qui, elles, avaient toutes relayé l’info et couvert l’événement, à la différence des télés, publiques ou privées, qui l’ont toutes censuré.

Sinon, est-il l’heure de faire des commentaires sur ce mouvement parisien ? Il souffre manifestement d’avoir été pris en charge, depuis dix jours, par une poignée de jeunes espagnols de Paris, extrêmement motivés, mais en partie épuisés. Le peu d’investissement des parisiens qui viennent là comme pour assister à un spectacle est probablement à l’origine de ce phénomène qui finit par provoquer une sorte de coupure, bien peu démocratique, entre des organisateurs et des spectateurs. Il se trouve que les premiers sont relativement dirigistes, ce qui ne facilite pas la mobilisation des seconds…

Dans ce mouvement supposé être "en dehors de tous partis", on enregistre une sur-représentation manifeste du NPA et, dit-on du Parti de gauche ainsi que de Jeudi noir. Les militants de ces partis interviennent toujours comme de simples citoyens, mais il ne semble pas qu’ils omettent de se coordonner entre eux auparavant. En découle une convergence de points de vues diversement démobilisateurs, grande spécialité de ces professionnels de la "mobilisation".

De toute évidence, il y a aussi une carence d’expérience de fonctionnement… démocratique – ce qui est un peu dommage pour un mouvement qui se bat pour une démocratie réelle…. Les commissions proposent des motions votées en AG sans que l’AG ait son mot à dire sur ce sur quoi elle est appelée à voter… Les comportements légèrement autoritaires des "organisateurs" épuisés n’aident certainement pas.

Demain, mardi, AG à 19 heures sur le terre-plein du boulevard Richard Lenoir, à Bastille, mais caché aujourd’hui par d’énormes tentes. Le lieu de réunion s’est déplacé là car la police bloque toujours rigoureusement l’accès à l’esplanade devant l’Opéra.

Une poignée d’entre nous aura tenu néanmoins pendant deux heures ce qui était probablement la plus petite acampada du monde, assis par terre devant l’Opéra, entourés par des dizaines de gardes mobiles qui sont intervenus aussitôt que le groupe a commencé à grossir pour atteindre quelques dizaines. Ils ont en particulier traîné deux filles dont l’une est allée ensuite à l’hôpital faire constater les coups qu’elle a reçus. Elle entend porter plainte, de même que notre ami Greg qui s’est fait salement tabassé lors de l’évacuation d’hier – pour le même motif : parce qu’il ne se laissait pas faire.

Soulignons simplement ici que, pour expulser l’acampada de Bayonne, le Préfet demande préalablement son avis au Tribunal administratif (voir ci-après). Il est vrai qu’à Paris, les flics embarquent et tabassent le minimum de personnes, et évitent manifestement de commettre les mêmes erreurs faites par la police de Barcelone, lorsqu’elle a expulsé très brutalement l’acampada de la plaza de Cataluña il y a deux jours, provoquant un regain de mobilisation, et la reconquête de la place six heures plus tard. Mais la technique de gestion policière n’est pas moins rigoureuse, empêchant absolument toute manifestation place de la Bastille depuis hier soir…

Ainsi le lieu de rassemblement public permanent, tel qu’il y a en dans toutes les villes du monde depuis la révolution tunisienne, ne peut pas exister dans la capitale française.

La France de Sarkozy partage ainsi avec la Chine et la Syrie le déshonneur d’être parmi les pays les moins démocratiques du monde.

Paris s’éveille

Une autre grande manifestation est annoncée pour le dimanche 5 juin.

30 mai 2011

La révolution française des "Indignés", est-ce que c’est pour aujourd’hui ?

Des rassemblements des "indignés" rebaptisés "#frenchrevolution" sont annoncés à partir de 18 heures aujourd’hui dans toutes les grandes villes de France

À Bayonne, le campement est toujours installé sur les bords de la Nive.

Les dernières nouvelles de la #frenchrevolution... dans la foulée de la #spanishrevolution, ce mouvement spontané des "indignés", né en Espagne et qui s’élargit en Europe. Il est largement relayé par les réseaux sociaux.

Le forum Réelle Démocratie, qui centralise toutes les actions, annonce une mobilisation nationale en France ce soir, dans de nombreuses grandes villes.

À Bordeaux, ce sera à 19 heures, place de la Victoire et à Toulouse, à 19heures, place du Capitole.

Un millier de personnes s’était rassemblé, ce dimanche, place de la Bastille, à Paris, en soutien aux "indignés" de La Puerta del sol, à Madrid. Partout en France des mouvements similaires ont eu lieu. A Paris, les manifestants ont été évacués :

La police évacue violemment les indignés de... par Télé-liberté

À Madrid, un porte-parole des "indignés" a souligné "le soutien" venu de France. "Paris, résiste, Madrid est avec toi", ont hurlé les jeunes rassemblés à Madrid à l’annonce de l’évacuation par la police de la Place de la Bastille à Paris, où des tentes avaient également été installées. Puis la foule assise, les mains levées au ciel, a observé une minute de silence "pour Paris".

Une autre grande manifestation est annoncée pour le dimanche 5 juin, dans toutes les grandes villes européennes selon une annonce effectuée sur Facebook.

En Pays Basque

À Bayonne, les 50 campeurs des bords de Nive multiplient les assemblées générales et s’apprêtent à thématiser, « après cinq jours durant lesquels nous avons échangé dans tous les sens », leurs débats. « Nous sommes en quête de spécialistes qui viendront nous éclairer sur des questions comme le logement, les retraites, la fiscalité », explique la prof de danse.

Hier matin, une avocate s’est spontanément rendue au village de résistance pour proposer ses services. « Elle nous a rappelé nos droits et nos devoirs, en ce qui concerne notamment l’utilisation de l’espace public. »

[Source : syrinx ; sudouest]

Expulsion des Indignés de Bayonne : décision demain (mardi), à 10 heures

La mairie de Bayonne a engagé un recours devant le tribunal administratif de Pau pour demander l’expulsion de la petite centaine d’occupants du campement des "indignés".

Le tribunal administratif de Pau fera connaître mardi matin sa décision.

Le tribunal administratif de Pau a étudié le recours en référé de la mairie de Bayonne, demandant l’expulsion des Indignés installés sur le mail Chaho-Pelletier, un espace public. Le conseil de la commune a argué des éventuels problèmes sanitaires posés par le campement, qu’a démenti l’avocat des Indignés, arguant notamment de l’installation de toilettes sèches, douche et tri sélectif.

La Commune estime aussi que le mouvement, de plus en plus médiatisé, peut croître et poser des problèmes de sécurité. Pour l’avocat des Indignés, redouter une mobilisation autour de la cause des campeurs qui dénoncent "le système capitaliste" doit amener à raisonner en terme de liberté d’expression.

Par ailleurs, la mairie évoque deux manifestations qui mobiliseront tout ou partie du mail Chaho-Pelletier : la brocante du 4 juin et la Fêtes de la musique du 21. Les Indignés ont assuré qu’ils ne s’opposent pas à lever provisoirement le camp pour permettre l’organisation et le déroulement de ces événements. Le tribunal administratif annoncera sa décision demain matin, à 10 heures.

[Source : Sud-Ouest]

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