Il n’y a pas de mots pour décrire l’ignominie de la politique de Dominique Voynet à Montreuil. Hier matin encore, la chasse aux roms reprenait dans le bas-Montreuil, la Mairie expulsant ceux qui habitaient depuis des années place de la Fraternité sous prétexte de les "reloger" rue Pierre de Montreuil, dans un pavillon largement trop petit pour leur nombre. Invraisemblablement cyniques, les responsables de cette opération de purification ethnique prétendaient "devancer la Préfecture". Montreuil, la ville où fachos de gauche et fachos de gouvernement s’amusent à faire la course... Ci-dessous, témoigne et commentaire.
Aujourd’hui a commencé d’une manière expéditive (personne n’était au courant de la date exacte) l’évacuation des Roms du squat de la place de la fraternité par la mairie de Montreuil, il s’agit d’un batiment privé laissé à l’abandon par sa proprio et squaté depuis quelques années par plusieurs familles roms avec le soutien d’une bonne partie de la population autour, j’en étais encore témoin ce matin.
La mairie a déclaré qu’elle devancait la préfecture qui éventuellement (toujours difficile d’en avoir la preuve) devait procéder à une expulsion manu militari dans les jours à venir.
Au lieu d’organiser par exemple la protection du lieu en expliquant que ces Roms là font partie de ce fameux "projet d’intégration, logement, MOUS et le toutim ... " dont la mairie nous rabache les oreilles pour dire qu’elle s’occupe des Roms, au lieu de démarrer concrètement le projet de logement ou trouver une solution dans le même quartier (rue Paul Bert il y avait un terrain envisagé), la mairie a décidé de les envoyer dans le haut Montreuil, dans une maison appartenant à la mairie, rue Pierre de Montreuil, créant là haut maintenant un véritable ghetto à Roms et vidant le bas montreuil encore et toujours de ses pauvres.
Ce matin pour être un peu plus persuasif vis à vis des habitants, les premiers à arriver ont été les ASVP avec leurs uniformes de flics, puis les services techniques avec camion, pas d’élu mais un jeune chef de cabinet à la langue de bois bien pendue, tout ce beau monde a réduit à néant ce qui s’est construit dans le quartier depuis ces dernières années (scolarisation suivie des enfants depuis la rentrée, liens noués avec les voisins, les commerçants (épicier, pharmacie...), le médecin, les activités dans les centres de quartier....). Un certain nombre d’habitants de ce squat n’est pas partie ce matin, ils ont refusé de faire leur bagage tout de suite, il n’y aurait de toute manière pas assez de place dans le nouveau lieu prévu par la mairie. Voilà les pratiques d’une mairie qui veut toujours se donner le beau rôle en toute occasion.
[Source : infozone]
Complément d’information :
La maison rue Pierre de Montreuil où on été "relogés" les roms de la place de la Fraternité est celle qu’ont tenté d’occuper la semaine dernière ceux qui sont à la rue depuis plusieurs semaines maintenant. Pour justifier alors de son expulsion, la Mairie avait alors en effet fait valoir qu’elle "réservait" ce bâtiment à ceux de la place de la Fraternité. On pouvait facilement objecter alors que c’était bien trop petit pour ceux-ci (évalués à une soixantaine), et juste suffisant pour la trentaine à la rue. (D’autres part, bien sûr, l’urgence à prendre en compte des gens à la rue aurait pu être considéré comme un critère suffisant.)
Rappelons que, place de la Fraternité, en signe avant-coureur, depuis plusieurs semaines la mairie a fait couper l’eau à la fontaine publique où les roms s’approvisionnaient.
S’il fallait résumer d’un mot, disons que la mairie applique quasiment à la lettre le précepte du Préfet Lambert : "pas un rom en Seine-Saint-Denis". Pas un rom dans le bas-Montreuil. Et, dans l’ensemble de la commune, pas un rom de plus que les 350 enregistrés dans le programme "d’insertion" dit MOUS – et de préférence moins, ainsi qu’on le voit aujourd’hui : en effet, ceux de la place de la fraternité font partie de ce programme... Et cela faisait des années que la Mairie les laissait là sans leur trouver de meilleure solution que ce squat insalubre, sans eau... Et quand finalement elle trouve une "solution", ce n’est que pour la moitié du groupe, mais elle n’en tente pas moins d’expulser la totalité...
Il aurait été possible de stabiliser l’installation de la Place de la Fraternité, en ajoutant au squat existant la parcelle mitoyenne. L’opération pouvait se faire à relativement bas prix. La Mairie n’a pas voulu.
Il aurait été possible de laisser squatter les roms à la rue dans le précédent immeuble qu’ils ont tenté d’occuper il y a deux semaines, rue du Progrès.
Il aurait été possible de les laisser en attendant dans le square de la République, au lieu de les faire expulser par les flics de Lambert à une heure du matin.
Il serait possible d’avoir autre chose qu’une politique raciste à la Mairie de Montreuil. Mais pour ça, il faut chasser Voynet, Reznik, Saunier, et tutti quanti, tous ces salopards qui organisent la chasse aux roms avec comme unique objectif la gentrification (autrement dit l’embourgeoisement) de la ville.
Le plus choquant dans cette scandaleuse pratique municipale, c’est le recours constant au double-langage – véritable marque de fabrique du nazisme – tranquillement adoptée par ces "Verts". Magnifique dans le cas de la Place de la Fraternité, cette déclaration inouïe : la Mairie aurait procédé à cette expulsion pour "devancer" la Préfecture... Le cynisme de ce type de déclaration mérite d’être soupesé pour bien prendre de la mesure de l’ignominie de ces gens-là.
Ni Fraternité, ni République, à Montreuil, il n’y a que la sale continuation de la politique de Brard – et malheureusement pas mieux à attendre du PS ou de la droite. La seule solution, électorale, serait que les Verts fasse le ménage eux-mêmes et se débarrassent de la clique de Voynet. C’est malheureusement douteux. Quant à construire une alternative électorale à gauche des Verts, c’est encore moins probable.
Bref, une situation simplement désespérante. Où l’on voit le résultat de plus d’un demi-siècle de stalinisme (depuis 1935...) Comment toutes les structures démocratiques de la ville ont été disloquées au dernier degré. L’élection de Voynet était justement une tentative de remédier à cette catastrophe amplifiée par le règne de Brard depuis 1984. Il semble malheureusement qu’une efficace infiltration d’extrême-droite chez les Verts ait rendu cette espérance vaine.
Dominique Voynet qui a fondé sa carrière sur l’expulsion de l’extrême-droite des Verts, en "ancrant le parti à gauche", s’avère en fait abriter au sein de son équipe municipale d’authentiques militants racistes. Ceux-ci sont d’autant plus redoutables qu’ils s’en défendent à tous les instants, affichant constamment le contraire de leurs objectifs réels... Et pratiquant rigoureusement la politique la plus dégueulasse enrobée de sourires mielleux.
MS