La semaine dernière, à Montreuil, pour répondre au début de mobilisation lycéenne, la police a tiré, sur ordre, au flashball, atteignant l’œil d’un lycéen. D’autres intimidations lourdes ont eu lieu, avec des arrestations arbitraires et particulièrement éprouvantes, ainsi qu’une maman a pu en témoigner pour son fils hospitalisé du fait des conditions de sa garde à vue. La méthode sanglante du Préfet Lambert, agissant sur ordre de l’Élysée et la place Beauvau, n’aura pas payé : cette semaine le mouvement s’étend. Rappelons que ces méthodes indignes ont été testées par Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, lors des mouvements lycéens contre la loi Fillon, puis contre le CPE. La sauvagerie des techniques policières mises alors en œuvre avait consisté à la fois en brutalités policières inouïes et en manipulation de "casseurs" ou encore en faisant appel à l’intervention de groupuscules fascistes. On a pu voir lors des dernières manifestations un déploiement extraordinaire de policiers en civils dont on a vérifié qu’au besoin ils font les casseurs eux-mêmes. Des témoignages multiples dénonçant cette méthode ont, semble-t-il, fait lever le pied au Préfet Gaudin. La démission s’impose des Préfets délinquants, comme du ministre de l’Intérieur, du Premier ministre et du Président sous les ordres desquels ils agissent. MS
Plus de la moitié des lycées de Seine-Saint-Denis, 36 sur 64, sont bloqués lundi matin, ainsi que quatre collèges, confirmant un renforcement du mouvement, a-t-on appris auprès de la préfecture du département.
En fin de matinée, on comptait 22 interpellations chez les lycéens selon la préfecture, qui précisait que "l’ambiance était plutôt tendue sur l’ensemble du département et le préfet très attentif à la situation". Le rectorat de l’académie de Créteil parle d’un "mouvement en extension par rapport à la semaine dernière, avec une situation très mouvante" concernant la Seine-Saint-Denis, sans toutefois donner de précision chiffrée.
Du côté des syndicats d’enseignants, aucune précision non plus sur le nombre de lycées bloqués. "On reçoit cependant beaucoup d’appels de collègues bloqués à la porte de leur lycée, il y en a manifestement plus de fermés qu’en fin de semaine dernière, le mouvement prend de l’ampleur", a déclaré à l’AFP Dominique Chauvin du SNES (Syndicat national des enseignants du second degré). "Les lycéens ne savent pas trop où aller manifester aujourd’hui, on tente de faire passer le message de se préparer plutôt pour le grand rassemblement de demain", a ajouté M. Chauvin.
Des violences à Saint-Denis
Des violences se sont déroulées aujourd’hui dans le centre-ville de Saint-Denis, en marge des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, a constaté un journaliste de l’AFP. En Seine-Saint-Denis, 36 des 64 lycées, selon la préfecture, la quasi-totalité selon les syndicats, étaient bloqués.
En fin de matinée, plusieurs magasins d’une petite galerie du centre de Saint-Denis ont été saccagés, les vitrines brisées et les rideaux métalliques forcés, a constaté un journaliste de l’AFP. Une heure après, aucune indication n’avait pu être recueillie sur place sur les auteurs de ces dégradations. Des carnets de correspondance ont été retrouvés dans certaines boutiques, selon la préfecture.
À Bobigny, c’est la station d’interconnexion bus-métro-tramway qui a été bloquée par des lycéens, interrompant totalement le trafic de la ligne de tramway T1 pendant près de deux heures, selon plusieurs usagers. À 14 heures, la police avait totalement débloqué la station.
"L’ambiance est plutôt tendue sur l’ensemble du département et le préfet est très attentif à la situation", a confirmé la préfecture, précisant qu’en fin de matinée on comptait plus d’une vingtaine d’interpellations. "Pour l’instant, l’ensemble des établissements que j’ai réussi à joindre sont bloqués", a déclaré à l’AFP Clément Dirson, du SNES-93 (Syndicat National des Enseignants du Second Degré). "Mais il semblerait que la situation soit particulièrement tendue aux abords d’un certain nombre de lycées", a-t-il déploré.
Le rectorat de l’académie de Créteil parlait à midi d’un "mouvement en extension par rapport à la semaine dernière, avec une situation très mouvante" concernant la Seine-Saint-Denis, sans toutefois donner de précision chiffrée.
[Source : AFP]