[ [ [ « POUVOIR DÉGAGE ! » - Yannis Lehuédé

Des nouvelles d’Algérie, en provenance d’un blog indépendant, tenu par un journaliste qui avoue sa schizophrénie, travaillant le jour dans un journal officiel, et la nuit sur son blog, embryon d’une presse libre. Sans opinion ni sur le RCD, qu’il semble critiquer, ni sur aucune autre réalité politique algérienne – n’y connaissant strictement rien –, on ne peut qu’être frappé néanmoins de la teneur des débats, méticuleusement synthétisés ici, où l’on voit s’exprimer dans un bel ensemble les forces aspirant à une révolution démocratique, comme en Tunisie depuis quelques semaines, et en Egypte peut-être demain.

Deux mots d’ordres sont proposés pour la manifestation en préparation pour le 12 février : « Pour l’édification d’un État de droit », ou, plus crûment, « POUVOIR DEGAGE ! ». Le reste des débats est à l’avenant : « Nous n’avons pas à demander une autorisation pour l’organisation de notre marche. » « Nous demandons le départ du système et de ses relais. »« Notre revendication ne doit pas se limiter à la levée de l’état d’urgence; nous devons revendiquer le changement radical du système auquel nous n’avons rien à demander. »

Ainsi, en Algérie aussi, on pourrait assister au soulèvement général de la société civile contre l’État militaro-policier qui opprime et pressure le peuple depuis l’indépendance. L’effondrement de Ben Ali a bien montré à tous comment, à un certain degré d’illégitimité, le pouvoir est une pomme mûre. On voit là comment même en deça d’un rapport de forces instauré par des manifestations de rue, comme en Tunisie ou en Egypte, la simple évidence de cette illégitimité soudainement mise à nu fonctionne comme un révélateur impitoyable, si puissant qu’à entendre les propos qui ont pu se tenir à cette réunion de “coordination” de l’opposition où plusieurs ex-ministres n’ont pas hésité à venir, on conseillerait à Bouteflika de réserver une chambre dans l’hôtel de Dubaï où madame et monsieur Ben Ali attendent la famille Moubarak – et bientôt Sarkozy ?

Quant au "système" français, il prend l’eau de toutes parts. La brèche tunisienne a atteint la Françafrique en son cœur. Les déboires égyptiens ne sont pas moindre pour l’empire du mal français, qui s’appuyait plus souvent qu’à son tour sur le pays de notre ami Boutros Boutros Ghali – par exemple pour mener à bien le génocide des Tutsi du Rwanda.

Mais surtout, c’est le modèle de l’État policier, dont le sarkozysme est un archétype, qui se révèle moins performant que ne le voudraient les adeptes de l’autoritarisme.

Au terme de son parcours méditerranéen, pourrait-on rêver que la démocratie arrive en France ?

Paris s’éveille

Le RCD a mobilisé ses troupes pour noyauter la réunion de la “Coordination nationale pour le changement et la démocratie” tenue aujourd’hui à la Maison des syndicats à Alger.

Outre des étudiants appartenant au parti, “représentants” de comités d’étudiants de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, le RCD n’a pas hésité à impliquer des membres de sa direction nationale, déguisés, pour la circonstance, en représentants d’associations !

Ainsi, Rabah Boucetta, membre du secrétariat national chargé de l’organisation, est intervenu en sa qualité de représentant de sept associations culturelles de la wilaya de Boumerdes ! Fetta Sadat, secrétaire nationale chargée des droits de l’Homme a pris la parole au nom de la section Amnesty International Algérie. Sans oublier la présence de députés de ce parti : Tahar Besbas, représentant officiel à la rencontre, Mohamed Khendek, député de Tipaza et dirigeant du parti et Mohcine Belabbes, député d’Alger et chargé de la communication du RCD.

Ouvrant les “débats”, Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la LADDH, demande à l’assistance de ne plus regarder le passé. “Il ne faut pas regarder le passé. Il ne faut pas parler de divergences. Il faut réussir la marche du 12 février”, déclare d’emblée «Da» Abdennour.

Ali Yahia veut en réalité imposer la Charte pour la paix et la réconciliation nationale à la classe politique algérienne. Il faut imposer l’amnésie au point d’associer dans sa démarche toutes les personnes qui ont soutenu le massacre des populations et ceux qui ont traité les familles de disparus de familles de terroristes.

“Nous pouvons oublier, mais nous n’avons pas le droit d’effacer le passé”, réplique le représentant de la Coordination des sections du CNES, Kadour Chouicha. “Nous ne sommes pas là pour recycler certains partis politiques qui ont cautionné le régime”, déclare de son côté Mohand Oussalem Sadali, secrétaire général du SATEF.

Il faut signaler que la formule de Ali Yahia « Ne pas parler du passé » a tout de même plu aux représentants du RCD, aux délégués des Arouch et aux anciens hommes du système, présents dans la salle.

La formule de Ali Yahia a permis à Abdelhak Brerhi, secrétaire général du CCDR, ancien ministre de l’Enseignement supérieur du temps de Chadli, sénateur du président Liamine Zeroual, d’intervenir sans craindre d’être interpellé par quelqu’un sur son passé… récent.

Dans son intervention, Brerhi, réitère son soutien à la marche du 12, tout en demandant à l’assistance d’expliciter le changement. Pour le mot d’ordre de la manifestation, il propose : « Pour l’édification d’un État de droit. » Il appelle à l’organisation de plusieurs rassemblements à Alger pour éviter l’encerclement des services de sécurité ainsi que l’organisation d’autres manifestations à travers le territoire national.

Brerhi invite également les partis politiques à ouvrir les portes des APC et des APW pour organiser des débats sur la situation du pays.

Afin d’éviter toute provocation lors de la marche du 12, l’ancien ministre propose la création d’un comité d’organisation.

Pour sa part, Mohamed Badaoui, membre de l’Association pour les libertés syndicales (ALS), réitère le soutien de son organisation à la marche. « Nous sommes pour la marche du 12. Nous soutenons toutes les initiatives visant à recouvrer nos libertés », déclare l’ancien SG du syndicat des Douanes algériennes. Et d’ajouter: « Nous n’avons rien à réclamer au pouvoir, il est responsable de tous nos malheurs. »

Concernant le mot d’ordre de la marche, Badaoui propose : « POUVOIR DEGAGE ! »

Si Mohamed Baghdadi, ancien responsable du Forum social algérien et néanmoins ancien Secrétaire général du ministère de la jeunesse et des Sports du temps du parti unique, intervient en sa qualité de représentant d’une association de défense de l’enfance.

« Oui pour la marche », déclare Baghdadi tout en exprimant son opposition à la formulation d’une demande d’autorisation. « Nous n’avons pas à demander une autorisation pour l’organisation de notre marche », avance Si Mohamed, avant d’inviter l’assistance à définir les contours d’une alternative au pouvoir.

De son côté, Lila Ighil, présidente de l’Association nationale des familles de disparus, affirme que la marche du 12 n’est pas une fin en soi. Tout en invitant l’assistance à mettre de coté les divergences, Madame Ighil axe son intervention sur la nécessité de lever l’état d’urgence. « La levée de l’état d’urgence est une priorité pour permettre aux Algériens de respirer », déclare l’oratrice.

Pour Madjid Ait Mohamed, représentant du Congrès mondial amazigh (CMA), la levée de l’état d’urgence et la libération des détenus des dernières émeutes ne doivent pas être des points cardinaux de “notre” lutte. Il appelle au départ du système politique et ses relais.

Un étudiant, membre du comité des étudiants du département de langue française de l’ILE de Tizi-Ouzou, demande à l’assistance d’associer à la revendication de la levée de l’état d’urgence des revendications sociales. « Les jeunes se sont soulevés contre la misère et le chômage. Nous ne pouvons pas dissocier les revendications sociales des revendications démocratiques », souligne l’intervenant.

Un autre étudiant du département des sciences économiques de l’université de Tizi-Ouzou, pose ces questions: « On représente qui ? On travaille avec qui ? » et de conclure : « Nous demandons le départ du système et de ses relais. »

La représentante du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) non agrée, déclare son soutien à la marche. « Comme nous l’avons fait lors de la dernière marche du RCD, nous soutenons la marche du 12 », indique l’intervenante. « Notre revendication ne doit pas se limiter à la levée de l’état d’urgence; nous devons revendiquer le changement radical du système auquel nous n’avons rien à demander », précise-t-elle.

Concernant le choix de la date de la marche qui coïncide avec le 19ème anniversaire de l’instauration de l’état d’urgence en Algérie, la représentante du PLD déclare qu’elle est contre la symbolique, avant d’appeler à l’organisation de manifestations au niveau national.

Belaid Abrika, ancien délégué des Arouch lors du printemps noir en Kabylie où 126 jeunes ont été assassinés, chahuté par l’assistance, s’interroge sur l’identité des membres de la coordination pour le changement démocratique : « Qui sommes-nous par rapport au système ? J’ai l’impression que pour certains, la marche est devenue un objectif. Nous devons lutter pour le changement radical du système. Il faut démanteler sa composante et ses structures institutionnelles. Nous ne pouvons parler d’un changement dans le cadre d’un système fermé », précise Abrika. « Il faut arriver à mener ensemble une transition », déclare l’orateur qui appelle les Algériens à l’auto organisation. Enfin, Abrika se prononce contre l’introduction d’une demande d’autorisation pour la marche.

Hamid Ferhi, membre du comité citoyen des communes de Ain Beniane-Staouali (Alger), déclare : « Nous soutenons la marche, sans y adhérer. Nous réclamons le départ de tous les dirigeants du pays et le démantèlement du système », affirme Ferhi. Et d’ajouter: « Nous soutenons la marche, mais nous ne pouvons faire partie de la Coordination. »

Le représentant de l’association des «Amis du livre » suggère pour sa part l’organisation d’une grève générale des travailleurs et des étudiants le jour de la marche.

Tahar Besbas du RCD émet des réserves sur les déclarations de Bouchachi à TSA où il accuse les partis politiques de manipulation. « Le RCD ne manipule pas »,affirme Besbas.

Un étudiant proche du RCD, membre du « comité vérité et justice » de l’université de Tizi-Ouzou, appelle les présents à redoubler d’efforts pour réussir la marche du 12. « Nous n’avons pas le droit de trahir les Algériens », dit-il.

Un autre étudiant du comité de la résidence universitaire Oued Aissa (Tizi-Ouzou) explique que la marche des étudiants qui aura lieu le 1er février prochain à Tizi-Ouzou est une préparation de la marche du 12.

Samir Larabi du Parti socialiste des travailleurs (PST) demande aux participants de donner un contenu politique et social à la marche prévue. «Nous ne pouvons pas occulter les revendications sociales des Algériens. Il faut revendiquer l’augmentation du SNMG à 25000.00 DA, l’égalité entre l’homme et la femme et l’officialisation de la langue Tamazight. »

L’intervenant recommande aux participants de ne pas se précipiter dans la prise de décision, avant de proposer l’organisation d’une grève générale des travailleurs.
Le président de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) demande à l’assistance de définir la composante de la Coordination, son rôle et son mode d’organisation. Et de préciser que son organisation doit se réunir pour décider de la suite à donner à son action au niveau de la Coordination.

Le représentant de l’association Nedjma de l’université de Bouzaréah (Alger) demande la prise en charge, dans la déclaration de la Coordination, des revendications de la jeunesse. « Réclamer la levée de l’état d’urgence n’est pas suffisant. Il faut intégrer les revendications sociales de la jeunesse algérienne », insiste l’intervenant.

Djamel Benziadi, représentant du PLJ, parti non agrée de Mohamed Said, propose la désignation de Ali Yahia Abdenour comme porte-parole de la Coordination. L’intervenant appelle à l’élargissement de la Coordination en invitant d’autres partis (PT et El ISlah…).

Concernant la demande d’autorisation, Benziadi rappelle que « nous sommes dans un État de droit, donc il faut demander une autorisation ».

Virulent à l’égard de Bouteflika et de Ouyahia, qualifiés de voleurs, un représentant de l’association nationale des clients spoliés de Khalifa invite à l’organisation d’une marche à Alger sans demander d’autorisation. « Ils m’ont volé mon argent, je ne vais pas me taire », déclare l’intervenant. Un étudiant réplique: « Moi, je n’ai même pas d’argent. Ils m’ont volé ma vie. »

Hassen Ferhati de SOS disparus rappelle à l’assistance le combat des familles des disparus qui organisent des rassemblements tous les mercredis depuis 1998. « Nous voulons que la revendication de vérité et justice soit inscrite dans notre plate-forme. Et nous demandons une commission d’enquête indépendante sur les disparitions en Algérie », déclare Ferhati. Le président de la LADDH, Mostefa Bouchachi, précise à ce propos que la Coordination ne peut pas inscrire toutes les revendications !

Qualifiant le pouvoir algérien de mafia, un représentant du comité des chômeurs du sud appelle au départ du système.

Pour sa part, Sadat Fatta, membre de la direction du RCD, intervenant au nom de la section Amnesty international Algérie, résume ces revendications en trois points : levée de l’état d’urgence, déverrouillage du champ médiatique et libération des détenus des dernières émeutes. Elle réitère son soutien à la marche.

Le représentant de l’association « Michaal » des familles de disparus de Jijel annonce le soutien de son organisation à la marche du 12 « pour le départ du système ».

Intervenant au nom de sept associations culturelles de la wilaya de Boumerdes, Rabah Boucetta, membre de la direction nationale du RCD, suggère aux participants d’adopter le mot d’ordre de « Bouteflika dégage ». Selon lui, Bouteflika doit partir, car il incarne le système ! Par ailleurs, oubliant que son parti a demandé une autorisation pour sa dernière « marche », Boucetta dit: « Nous n’avons pas à demander d’autorisation à la wilaya. »

Hamid Ouazar, ancien député du FFS, puis membre fondateur du parti Essabil avec Ali Rachedi Abdeslam, et enfin membre fondateur de l’UDR de Amara Benyounes, est intervenu au nom d’un Manifeste pour les libertés. « Il faut lever l’état d’urgence, mais nous n’accepterons pas d’envoyer les Algériens à la mort », insiste-t-il.

De son côté, Rabah Abdellah, intervient au nom d’un comité des journalistes, crée deux jours avant la réunion, pour affirmer le soutien à la marche « pour le départ du système », tout en préconisant des actions continues.

Le secrétaire général du SATEF, Mohand Oussalem Sadali, déclaré : « Nous ne sommes pas les tuteurs du peuple, et n’oublions pas que c’est la révolte populaire qui nous a mobilisée et non pas le contraire ». « L’état d’urgence est un verrou qu’il faut sauter pour libérer les espaces publics en Algérie », souligne Sadali en insistant sur le caractère pacifique de la marche. Il propose également d’organiser des marches au niveau de toutes les wilayas.

Concernant le mode d’organisation de la Coordination, Sadali propose la rédaction d’une charte à faire signer par tous les membres. Il est par ailleurs opposé à la désignation d’un porte-parole de la coordination.

Un représentant d’une association « Abane Ramdane » de Tizi-Ouzou déclare le soutien de son association à la marche, sans demander d’autorisation.

Le SG du SNAPAP, Rachid Malaoui, propose la date du 18 février (journée du chahid et du moudjahid) pour organiser la marche. Il propose aussi l’organisation de marches au niveau local. Enfin, voulant taire les divergences, Malaoui déclare que « notre seul ennemi est le pouvoir ».

Achour Idir de la Coordination des Lycées d’Algérie (CLA), propose l’organisation de la marche un jour de semaine (entre le 13 et le 15 février) et d’organiser simultanément une grève générale des travailleurs. Idir propose également que chaque organisation vienne avec ses mots d’ordre le jour de la marche.

Fares Ouadjedi, ancien délégué des Archs de Béjaia, résume les revendications en l’instauration d’une nouvelle République démocratique et sociale.

Un ancien délégué des Archs de Bouira, affirme, lors de son intervention : « nous ne pouvons revendiquer des choses à un système qui doit disparaître ». Il propose la date du 18 février pour organiser la marche.

Ali Merabet de l’association Soumoud (victimes du terrorisme) suggère aux manifestants de venir en tenue de travail. « Les médecins doivent venir à la marche vêtus d’une blouse », déclare-t-il.

Khoudir Benouaret, un autre ancien délégué des Archs (Béjaia) propose l’organisation de marches à travers le territoire national tout en demandant aux membres de la Coordination d’éviter l’effusion de sang.

Un représentant du groupe de facebokers « Algérie Pacifique » rappelle que le peuple algérien veut des solutions à ses problèmes.

Hocine Ali du MDS appelle à un changement radical du système et l’instauration d’une République démocratique et sociale. L’intervenant prône une initiative forte qui regroupe toutes les forces politiques et sociales du pays. « Faut-il demander la levée de l’état d’urgence ou demander le départ du système ? » s’interroge-t-il.
Fadila Chitour membre d’une association de femmes, rappelle avoir soutenu la dernière marche du RCD, demande à l’assistance d’adopter un slogan « Système dégage ». « Il faut maintenir la marche du 12. Nous sommes même en retard », déclare-t-elle. « Il est important d’organiser simultanément des marches dans toutes les wilayas pour éviter que les gens qui viendront à Alger soient réprimés », explique l’oratrice. Et de conclure: « Nous n’avons rien à revendiquer au système. »

Kadour Chouicha de la coordination des sections du CNES tient à rappeler aux membres présents qu’ils ne représentent pas le peuple algérien. « Nous ne représentons que des fragments de la société », précise-t-il. L’intervenant recommande à l’assistance de ne pas se précipiter, car il n’y a rien d’historique dans ce qui se passe. « Le combat doit s’inscrire dans la durée et ne pas fixer comme date le 9 ou le 12 février. Notre lutte doit s’inscrire au-delà de la marche ». Enfin, Chouicha déploré l’« exclusion » des familles des détenus des dernières émeutes.

« On parle d’une révolte de la jeunesse, mais nous n’invitons pas les familles de détenus », regrette Chouicha.

Il est à signaler la présence de Abdeslam Ali Rachedi, Abelaziz Rahabi, ancien ministre des Affaires étrangères et Foudil Boumala qui s’est mis en retrait.

La réunion s’est terminée dans la confusion, le vote pour l’approbation de la marche du 12 février s’est fait à main levée : un homme une voix. Monsieur Bouchachi informe l’assistance qu’une deuxième réunion est prévue pour samedi pour arrêter les mots d’ordre de la marche. Les contours de la coordination ne sont pas précis de même que son fonctionnement et ses compétences.

[Source : Radio Kalima;El Mouhtarem]