AJACCIO, 17 nov 2009 (AFP)
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé mardi les lois sur l’immigration après le suicide à la maison d’arrêt à Borgo (Haute-Corse) d’un Marocain condamné à deux mois de prison pour avoir refusé d’embarquer dans un avion après un arrêté d’expulsion.
"C’est la politique menée en matière d’immigration qui est malade, malade du chiffre, de résultat à tout prix, de répression quotidienne et de xénophobie", a estimé le comité corse de la Ligue des droits de l’Homme dans un communiqué.
Pour le collectif anti-raciste Ava Basta, "les lois actuelles sur l’immigration créent un sentiment de honte chez les citoyens formés dans l’éthique de la Déclaration universelle des droits de l’Homme".
"Pourquoi, a-t-il demandé, seuls les riches ont-ils facilement droit aux visas pour circuler facilement d’un pays à l’autre, à posséder une résidence secondaire en Tunisie, au Maroc, ou en Thaïlande, sans problèmes?"
Les deux organisations ont appelé à se joindre au rassemblement organisé par le Réseau éducation sans frontières mercredi devant le commissariat de police de Bastia.
Agé de 35 ans, l’homme, qui s’est pendu à l’aide d’un drap dans sa cellule, devait être expulsé le 18 novembre.
"Il semble que les motifs de cet acte désespéré correspondent effectivement à cette perspective d’expulsion", avait déclaré lundi le procureur de la République de Bastia, Jean-Jacques Fagni.
L’autopsie du corps de la victime sera pratiquée mercredi à l’hôpital de Notre-Dame-de-la-Miséricorde d’Ajaccio.