[ [ [ Ratissage de la "jungle" de Calais | Destruction de la "Jungle" ou comment (...) - Yannis Lehuédé

Communiqué du 21 septembre 2009

9ème Collectif des Sans-Papiers
9eme_collectif@no-log.org
www.9emecollectif.net

La destruction de la « jungle » à Calais est imminente et est programmée pour demain mardi 22 septembre à 6H00 du matin.

100 places pour adultes ont été retenues au Centre de détention de Mesnil
Amelot.

Quant aux mineurs, ils sont censés être déplacés à Metz.

L’opération Sangatte Bis commanditée par le Gouvernement Sarkozy-Fillon et
mise en place par le Ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale,
Monsieur Eric BESSON, ne fait que répéter l’expérience de la fermeture de
Sangatte qui n’a jamais résolue le problème, mais au contraire n’a fait
que le déplacer.

Il s’agit là par cette opération de répression contre les migrants de les
confiner dans l’invisibilité.

Nous dénonçons fermement cette opération et toutes les politiques qui
tendent à stigmatiser et à discriminer les personnes migrantes qui fuient
des persécutions connues de toutes et de tous et tentent de construire un
avenir meilleur.


06h20 : Plusieurs dizaines de cars de CRS sont en train de converger vers la
jungle des pachtouns à Calais.
Le CRA de Coquelles vient d’être vidé. Deux cars viennent d’embarquer
les sans-papiers qui y étaient.
A l’intérieur de la zone, plusieurs dizaines de soutiens et encore plus
de journalistes, qui ont passé la nuit autour du feu de camp en tournant
de nombreuses images, et un nombre très indéterminé de réfugiés (un
certain nombre ayant fort logiquement abandonné le camp pendant la
nuit).

7h12 : 32 camions de crs en attente devant le bâtiment hovercraft. La police nationale a commencé à bloquer la route de Gravelines. (INFO VIA calais)

07h30 : Après avoir encerclé toute la zone de la Jungle, les flics
commencent à y pénétrer. En première ligne, plus d’une centaine de flics en civil avec brassards.

08h00 : Les 200 afghans présents encore dans le camp ont été arrêtés.
Ou plutôt extraits de façon très violente du groupe compact
que les soutiens faisaient avec eux. Nous nous retrouvons finalement à l’entrée principale de la Jungle.


« La "jungle" de Calais évacuée, d’autres évacuations à venir »

LEMONDE.FR | 22.09.09 | 07h52 • Mis à jour le 22.09.09 | 11h21

L’opération de démantèlement des campements de migrants sans papiers près de Calais a eu lieu mardi 22 septembre tôt dans la matinée. Devenue emblématique de la détresse des clandestins cherchant à tout prix à passer en Angleterre, qu’ils perçoivent comme un eldorado, la "jungle" était située à proximité des axes empruntés par les poids lourds en attente d’embarquer sur les ferries qui traversent la Manche.

Entre 700 et 800 migrants, dans leur immense majorité de jeunes Afghans de l’ethnie pachtoune, y vivaient avant l’annonce de son prochain démantèlement par le ministre de l’immigration, Eric Besson, le 16 septembre. Selon les associations humanitaires, des centaines de migrants ont quitté la "jungle" au cours des dernières semaines pour échapper à l’arrestation. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 278 migrants, dont 132 se déclarant mineurs, ont été interpellés lors de l’opération de mardi. Les migrants majeurs ont été placés en garde à vue, alors que ceux qui se sont déclarés mineurs ont été placés dans des "centres spécialisés", a précisé le préfet.

L’évacuation s’est déroulée très tôt mardi matin et a duré près de deux heures. Des cars de CRS ont encerclé le camp peu avant 7 h 30. Les migrants attendaient l’intervention des policiers dans un grand silence, en présence d’une nuée de journalistes et de militants associatifs. Ils avaient allumé un feu de palettes toute la nuit, partageant thé et cigarettes avec les journalistes. Certains s’étaient endormis autour du feu, d’autres dans leurs cabanes. Jonathan Parienté, journaliste au Monde.fr, raconte comment s’est passée cette dernière nuit dans la "jungle".

La nuit : (écouter le son sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/22/debut-de-l-evacuation-de-la-jungle-de-calais_1243358_3224.html#ens_id=1230610&xtor=RSS-3208 )

A 7 h 30, les migrants ont été prévenus de l’évacuation par des mégaphones. Ils se sont aussitôt placés derrière des banderoles, préparées à l’avance et rédigées en anglais et en pachtou. "Nous avons besoin d’un abri et de protection. Nous voulons l’asile et la paix. La jungle est notre maison", proclame l’une d’elles. Parmi les migrants, de nombreux mineurs étaient présents.

L’évacuation : (idem)

Après la police, c’était au tour des bulldozers d’entrer en scène :

Les bulldozers : (idem)

Une deuxième phase de l’opération va commencer avec le déblaiement de toutes les installations de fortune où ont vécu jusqu’à 800 migrants à la fois, depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte (Pas-de-Calais) en 2002. Les interventions sur les autres squats et campements sauvages de migrants devraient se poursuivre parallèlement, comme l’a annoncé le ministre de l’immigration Eric Besson sur RTL. "Aujourd’hui, c’est une opération extrêmement importante : c’est le camp principal, mais il y aura aujourd’hui et dans les jours à venir d’autres démantèlements." Au sujet des migrants, il a précisé que "tous sont en situation irrégulière ; mais certains veulent le retour volontaire ; d’autres veulent demander l’asile. Donc, le dossier est en instruction. Mais ceux qui veulent absolument passer en Angleterre, qui ne relèvent pas du droit d’asile et qui ne veulent pas du retour volontaire, seront reconduits à la frontière".

De son côté, Jack Lang, député du Pas-de-Calais a estimé mardi que l’évacuation du camp de migrants clandestins à Calais ne fera que "déplacer (...) et peut-être aggraver un peu plus" le problème, et que d’"autres ’jungles’ apparaîtront très vite". Quant à Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, il a qualifié d’"opération de ratissage" l’évacuation de mardi matin et dénoncé "un spectacle cruel et obscène".


Communiqué

Destruction de la "Jungle" ou comment Besson conjugue violence et misère

La décision de fermer sous dix jours « la Jungle » de Calais met de
nouveau en lumière la politique xénophobe voulue par M. Sarkozy et mise
en œuvre par M. Besson. Une politique raciste qui ne dit pas son nom et
contre laquelle la FASTI ne cesse de se battre.

Sept ans après la fermeture du camp de Sangatte, le constat est
unanimement partagé : la décision du ministre de l’Intérieur de
l’époque, Nicolas Sarkozy, n’a eu que des effets désastreux. En effet,
fermer Sangatte a eu comme conséquences de renvoyer sur les routes et
les plages du littoral des centaines d’Irakiens et d’Afghans fuyant
leurs pays et risquant chaque semaine leur vie pour traverser la Manche,
d’amplifier leur précarité, de placer les associations locales de
solidarité dans des situations inextricables et même de criminaliser
l’action des militants intervenant auprès de ces migrants.

Fermeture de Sangatte, fermeture de la Jungle : l’histoire bégaie. Et
les migrants devront affronter les mêmes maux. S’il est vrai que les
conditions d’existence dans cette bande de terre sont inhumaines, la
décision d’Eric Besson de la fermer l’est tout autant, le Ministre de
l’Immigration ne proposant comme unique solution que les rafles et les
expulsions que vont immanquablement entraîner cette destruction.

La FASTI rappelle qu’un autre épilogue plus humain, est possible tant
pour les habitants de cette "Jungle", que pour l’ensemble des
Sans-Papiers en France : leur régularisation !

La FASTI s’insurge également contre la méthode employée par le ministre
et le peu de considération qu’il a pour les associations de solidarité
avec les personnes migrantes. En effet, l’annonce, dans la même semaine,
de son refus de signer le décret d’application des tests ADN dans le
cadre du regroupement familial apparaît comme une diversion. Et une
tentative de diviser le monde associatif solidaire des personnes migrantes.

La FASTI appelle ses partenaires à ne pas tomber dans un piège aussi
grossier et réaffirme qu’elle continuera à combattre tous les textes et
toutes les décisions ministérielles allant à l’encontre de ses principes
d’égalité des droits pour toutes et tous, de libre circulation, de libre
installation et continuera de lutter pour la régularisation de toutes
les personnes sans papiers.

Le Bureau Fédéral de la FASTI pour le Mouvement des ASTI Le 17/09/2009

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