[ [ [ Tabassages et grève de la faim au centre de rétention de Vincennes - Yannis Lehuédé

À Vincennes, la nuit, des CRS cagoulés tabassent les sans-papiers... C’est ce dont témoigne le communiqué ci-dessous, "au nom de tous les retenus de Vincennes".

Ils annoncent aussi une grève de la faim collective, engagée depuis déjà quatre jours, et s’opposent à toute expulsion.

Ils dénoncent la poursuite des expulsions vers la Lybie, la Tunisie, l’Égypte, l’Algérie ou le Maroc en dépit de la situation politique extrêmement tendue dans ces pays.

Le souffle de la révolution de jasmin et le drame de Tripoli produisent ainsi leurs effets jusque dans les sombres geôles pour étrangers de la République. Mais à Tripoli comme à Vincennes, c’est la politique de la terreur qui sévit. Hortefeux enverrait ainsi carrément des CRS – cagoulés ! –, la nuit, pour tabasser des prisonniers au fond de leurs cellules…

L’ignominie de cette République qui arme les assassins en Afrique du Nord et qui matraque les étrangers qu’elle rafle dans les rues alors qu’ils sont là depuis quinze ou vingt ans parfois, rabaisse notre humanité en deça de toute notion de civilisation.

Paris s’éveille

Communiqué au nom de tous les retenus de Vincennes :

"Nous Algériens, Tunisiens, Égyptiens, Libyens, Marocains, et tous les ressortissants d’autres pays, continuons notre grève de la faim entamée depuis quatre jours au centre de rétention de Vincennes : Grève de la faim jusqu’à la mort.

Il y a des retenus qui sont en France, "intégrés" depuis 15 à 20 ans, beaucoup ont toute leur famille en France, et la France nous expulse !

Nous exigeons la fin de toute expulsion vers ces pays où nos dirigeants, dictateurs, et corrompus, nous ont obligés de partir pour survivre.

Pour certains d’entre nous, une expulsion les exposerait à de la prison, et torture si ils étaient remis aux autorités de leur pays.

Le harcèlement et contrôles policier tous les jours, nous demandons simplement de pouvoir vivre dignement avec une carte de séjour mais toujours refusée.

Les révoltes dans nos pays en guerre civile n’empêchent pas les consulats de signer pour notre expulsion : des vols tous les jours sont affichés !

Nous sommes dans cette prison, maltraités, de grandes violences et tabassages cette nuit par des CRS cagoulés. Il n’y a plus de chauffage, et d’eau chaude.

Nous exigeons la protection de la France, de l’aide et solidarité, l’arrêt immédiat des expulsions vers ces pays.

Nous continuons notre grève de la faim, et refuserons à Vincennes tout embarquement ou départ pour l’avion."

[Source : Sôs Sans-papiers]

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