[ [ [ Un pogrom en plein Paris ! - Yannis Lehuédé

Ce qui s’est produit hier à Paris est inqualifiable. Et le comportement des autorités municipales du XXème ne semble malheureusement pas relever le niveau.

Les victimes de l’incendie criminel qui a entièrement détruit le hangar de la rue des Pyrénées, où une centaine de roms habitaient depuis un an, ont été expulsées de l’hôtel où la mairie prétendait leur fournir un hébergement, dès ce matin. Ils n’auront ainsi bénéficié d’un abri pas plus de quelques heures. [Voir à ce sujet le communiqué ci-dessous.]

On apprend par ailleurs [dépêche AFP ci-après] que la Police judiciaire a ouvert une enquête, pour tenter d’élucider les circonstances de cette agression. Selon des squatters du quartier, ce serait le deuxième incendie suspect intervenu dans un squat du XXème en deux semaines.

Les informations recueillies permettent d’ores et déjà de conclure qu’il s’agissait d’une attaque organisée très méthodiquement, ce dont atteste la vitesse avec laquelle l’incendie s’est propagé.

Si les personnes responsables de tels actes n’étaient rapidement identifiées, poursuivies et jugées, il y aurait toutes les raisons de penser qu’elles bénéficient de protections policières. Un tel groupe ne peut agir aujourd’hui à Paris sans que les innombrables oreilles de la police n’en reçoivent l’information.

Le Parquet a demandé une enquête. Il reste à monsieur Guéant de faire le nécessaire pour que cette enquête aboutisse.

Paris s’éveille

PARIS, 25 oct 2011 (AFP) –

Le parquet de Paris a saisi la police judiciaire pour enquêter sur l’incendie dans la nuit de lundi à mardi d’un hangar désaffecté du XXe arrondissement de Paris où s’étaient installés des Roms, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

Les enquêteurs du deuxième district de la police judiciaire (DPJ) de Paris tenteront de vérifier le témoignage d’une personne qui affirme avoir vu "des individus jeter des cocktails molotov" vers le bâtiment, a précisé la source.

L’incendie a fait deux blessés légers, dont un militaire de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a annoncé de son côté le Lieutenant-Colonel Pascal Le Testu. Les opérations de déblaiement étaient toujours en cours mardi matin.

Dans un communiqué diffusé mardi matin, le Collectif contre la xénophobie a affirmé que des "individus en cagoule (avaient) attaqué la Maison des Roms, au 163 rue des Pyrénées, dans le XXe arrondissement de Paris, à coups de cocktail Molotov".

"Ces hangars, qui abritaient une centaine de Roms depuis près d’un an, ont flambé et se sont effondrés. Tous ses habitants ont pu sortir à temps. Un d’entre eux est à l’hôpital", a-t-il poursuivi, faisant état de menaces proférées deux jours plus tôt par de "prétendus voisins".

[Source : AFP]

Hier soir, la maison des Roms a brûlé, ce matin déjà 45 personnes mises à la rue

A neuf heures du matin, quarante cinq rroms ont été « virés » de l’hôtel où ils avaient été transportés, suite à l’incendie de leur maison hier, pour quelques heures !
Les habitants ne savent pas où aller.

Selon les témoignages recueillis, c’est à 21h30 lundi soir, que le feu s’est propagé à deux endroits en même temps. Des habitants ont vu des personnes sur le toit jetant des bouteilles d’essence.

Il n’y a eu, par chance, aucune victime sérieuse. Un monsieur a tout de même été envoyé à l’hôpital, « mais nous avons pu lui parler au téléphone », rassurent les habitants.

Rappelons que les bâtiments où vivaient les familles n’étaient pas déclarés insalubres, puisque l’architecte de la préfecture était passé dès le début de l’occupation et avait fait son rapport, déclarant que le bâtiments du fond – celui-là même qui a entièrement brûlé cette nuit – était salubre.

Hier soir, la police formait un cordon de sécurité afin de bloquer le passage des voitures et des piétons de chaque côté de la route, tandis que les habitants de la Baraka et quelques personnes ayant été prévenues aussitôt par les habitants sont restées pendant plus de quatre heures dans un autre « périmètre de sécurité » en plein milieu du dit périmètre de sécurité.

Ils ont ensuite été « mis à l’abri de la pluie » dans le hall de l’immeuble en face du 163. Hall qui s’est vu peu a peu vidé des personnes venues en soutiens, apporter des vêtements chaud. Et, interdit d’accès par la police. Une liste des noms a alors été établi « par famille », au sens parents-enfants.

Un bus est venu les chercher pour les transporter à la salle des fêtes de la mairie où les soutiens des associations qui travaillent avec les habitants n’ont été pas été acceptés pour les accompagner, pas même leur traducteur. Seul l’éducateur de l’association Harissa sauce blanche qui s’est occupé en particulier de la scolarisation des enfants de la Baraka a été « réquisitionné » pour aider à former les groupes par famille.

La police a fait dégager physiquement les militants des associations qui s’inquiétaient que tous soient pris en charge. Une femme, grand mère d’un petit enfant qui vit à la baraka, a eu du mal a faire monter le petit dans le deuxième bus, la police lui refusant l’accès parce qu’elle même ne vivait pas là.

Alors que des véhicules avaient été sortis de la Baraka pendant l’incendie et devaient être bien garés pour ne pas être embarqué par la fourrière, la police très zélée a procédé à des contrôles de papiers des véhicules ne tenant pas compte du fait que toutes les affaires des habitants ont brûlé.

A trois heures du matin la plupart des habitants ont été déposés dans des hôtels de la ville. Une quinzaine ont refusé d’être transportés dans le 91 et sont restés dans la salle des fêtes.

« On nous a demandé nos dates de naissances » précise un jeune homme de la Baraka – ainsi que s’appelait la maison des roms – qui ne comprend pas pourquoi.

A neuf heures du matin, quarante cinq rroms ont été « virés » de l’hôtel où ils avaient été transportés pour quelques heures !

Ils sont revenus devant la Baraka, espérant retrouver des affaires, mais l’accès ne leur pas été autorisé compte tenu que des foyers étaient encore tenaces.

Des tracto-pelles ont alors tout déblayés.

Les habitants ne savent pas où aller.

Plus d’information à venir.

Comité de soutien aux victimes de l’incendie du 163 rue des Pyrénées

Un squat ravagé par le feu à Paris : l’hypothèse criminelle

Publié le 25.10.2011, 12h46

Paris (XXe), lundi soir. Au total, près de 130 soldats du feu sont intervenus avec 41 engins rue des Pyrénées pour venir à bout de l’incendie qui a ravagé un ancien entrepôt squatté par des familles roumaines.

Le feu a ravagé, mardi soir à Paris (XXe), un ancien entrepôt industriel squatté par des migrants roumains, situé au 163 rue des Pyrénées, près du cimetière du Père-Lachaise. Alors que d’impressionnants moyens de secours ont été mobilisés pour venir à bout du sinistre, aucune victime ne serait à déplorer parmi les quelque 100 personnes qui vivaient là.

Elles auraient toutes réussi à sortir avant que les flammes ne ravagent le hangar situé en fond de cour où elles s’étaient installées. Deux personnes, dont un pompier, ont été en revanche légèrement blessées. Au total, près de 130 soldats du feu sont intervenus avec 41 engins.

Le parquet a saisi ce matin la police judiciaire. L’incendie « pourrait être intentionnel », indiquait une source policière au Parisien.fr ce matin. Les enquêteurs du deuxième district de la PJ de Paris tenteront de vérifier le témoignage d’une personne qui affirme avoir vu « des individus jeter des cocktails molotov » vers le bâtiment, selon l’AFP.

« 114 personnes, dont 43 enfants, qui occupaient illégalement ce site, propriété de la Ville de Paris, ont été rapidement secourues par la brigade des sapeurs pompiers », a précisé la mairie dans un communiqué. Toujours selon ce communiqué, les habitants du squat ont été accueillis à la mairie et « la très grande majorité a pu bénéficier d’un hébergement d’urgence » dans la nuit. Les services municipaux vont désormais « proposer des solutions d’accompagnement aux Roms, en lien avec la Préfecture de Paris ».

La mairie affirme également que l’évacuation du site, squatté depuis près d’un an selon les riverains, était prévue, à la suite d’« une décision de justice obtenue il y a quelques semaines ».

Educateur spécialisé qui suivait des enfants du squat depuis février, Guillaume, de l’association Harissa sauce blanche, explique que l’eau et l’électricité avaient été installées par la mairie et que le hangar avait été aménagé pour offrir « un peu d’intimité » aux habitants. « C’était très propre, ils entretenaient eux-mêmes les toilettes », selon l’éducateur. « A 21h10, on a entendu des cris. Il y a souvent des cris, souvent des bagarres. Dix minutes plus tard, les pompiers sont arrivés. Ils nous ont évacués », a raconté Gilles Ferros, un homme vivant dans l’immeuble voisin du hangar.

[Source : leparisien]

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