Et voilà les milices dans le 11ème arrondissement de Paris !!!
C’était dans la loi. L’article 113 de la Loppsi, adoptée en mars, permettait la mobilisation de "citoyens volontaires", que ce soit pour la "réserve civile" de la police ou pour celle de la gendarmerie, en tant que "citoyens relais" ou, "volontaires", mais rémunérés, jusqu’à 90 jours par an. Sur une base exonérée d’impôts et de charges sociales…
Et quelques mois plus tard, ce qui devait arriver arrive : voilà les milices dans nos rues !!!
Qu’a-t-on vu ? Une simple manifestation de mal logés, "une dizaine de mères de famille et quelques militants du DAL", agressée par "une trentaine de policiers en civil avec un brassard “police”".
Comment sont-ils ces nouveaux "policiers en civil" ? "Manifestement inexpérimentés". "Ils ont l’air de stagiaires"…
Comment se comportent-ils ? Ils tiennent "des propos racistes". Certains d’entre eux, "les plus “incontrôlables”" sont écartés en cours d’opération.
"S’agit-il de cette fameuse “réserve de police” que la Loppsi a créée en début d’année?", demande le DAL.
La Mairie se doit de répondre à la question.
Mairie de gauche... Les plus pauvres, mal logés, biffins (autrement dit les marchands à la sauvette) sont l’objet de sa persécution. Les tunisiens sont chassés du gymnase où ils s’abritaient depuis des mois, rue de la Fontaine au Roi, et des rubans tricolores en ont fermé l’accès.
Toujours dans le 11ème, le gouvernement de droite osant réduire drastiquement le budget dédié aux sans abri, le seul centre dans la grand ville de Paris où quelques dizaines de places (38) étaient accessibles aux femmes, ferme. Alors même que non seulement le nombre des sans abri augmente de façon constante, mais qu’ils sont désormais aussi bien hommes que femmes. La ville, de gauche, s’en lave les mains.
La gauche pense-t-elle faire campagne en faisant la guerre aux pauvres ?
Et avec quels moyens ? En mobilisant des miliciens racistes ?
Faut-il se taper les tête contre les murs ou pleurer ?
Paris s’éveille
Mardi 12 à 13h30, à l’Hôtel de Ville, "concert de gamelles en soutien aux biffins sans places". Tous sont invités à protester contre les politiques antisociales de la ville. Pour une politique municipale de gauche. On est invité à faire du bruit dès maintenant en faisant tourner l’info.
6 juillet 2011
Paris - Mairie du 11e et mal-logés : Nouvelles pratiques répressive ?
Mardi 6 juillet vers 14h30, une délégation de 10 mères, et de quelques militants du DAL, se sont rendues à la mairie du 11e, Place Léon Blum, pour demander un rendez vous avec un représentant de la Mairie d’arrondissement.
En effet, elles habitent dans un hôtel de marchand de sommeil situé rue Sedaine (ex hôtel Bourgogne), depuis des années. Elles payent un loyer exorbitant, avec le concours financier de l’Aide Sociale à l’Enfance, c’est à dire du département de Paris.
Elles ont été informées par le gérant qu’elles devraient quitter l’hôtel en Juillet, suite à une « décision de la Préfecture de police et de la Mairie ».
Pour comprendre la situation avec le DAL qui connaît les dispositifs légaux et les obligations qui pèsent sur la collectivité, il est convenu de se rendre à la Mairie du 11e et de demander un rendez vous, le jour même ou un autre jour
Aussitôt arrivée, la délégation composée de femmes et d’enfants en bas âge est encerclée par les vigiles de la Mairie de Paris, les portes de la Mairie sont fermées.
Une représentante du cabinet du maire fait savoir, avec des propos méprisant et blessants, qu’elle ne recevra que les représentants des familles, sans le DAL (imitant ainsi les pratiques actuelles de l’État répressif), ce que évidemment la délégation refuse, car l’expérience et les connaissance juridiques du DAL sont nécessaires.
Puis, une trentaine de policiers en civil, avec un brassard "police" sur le bras, prennent position autour de la délégation. Ils sont manifestement inexpérimentés. Ils ont l’air de « stagiaires », ou peut être s’agit-il de cette fameuse « police de réserve », ou police « supplétive », que la Loppsi 2 a créé en début d’année ?
Des propos racistes sont tenus par certains « policiers », les plus « incontrôlables » sont d’ailleurs éloignés du contact avec la délégation.
La délégation est repoussée à l’extérieur de la Mairie, par cette « milice de policiers en civils », et raccompagnée jusqu’à l’hôtel, par un impressionnant dispositif de policiers, en uniforme, cette fois.
Nous demandons des explications à la préfecture de police, à la Ville de Paris, et à la Mairie du 11e sur :
* Le refus de rencontrer une délégation avec le DAL, se calant sur les pratiques actuelles de Lambert, préfet de Seine St Denis, pour tenter d’écarter les mal logés de l’association qui les défend.
* L’intervention désordonnée de « policiers et policières » manifestement inexpérimentés et pour certains incontrôlables.
* Nous exigeons un rendez vous et le relogement décent de ces familles.
[Source : DAL]