Le ministre de l’Intérieur compte porter plainte contre paris.indymedia.org, auquel les syndicats reprochent la publication de photos de policiers en civil permettant de les identifier.
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, annonce, ce jeudi, qu’il va porter plainte contre le site paris.indymedia.org, auquel les syndicats reprochent d’être « antiflics » avec sa publication de photos de policiers en civil permettant de les identifier.
« J’ai décidé de porter plainte contre le site internet dont les auteurs ont fait le choix délibéré de publier des photographies de policiers en civil, de les filmer et de les identifier », a prévenu le ministre lors d’une visite à Grenoble, jugeant « ces procédés totalement inacceptables et irresponsables ». « Les propos tenus sur ce site sont injurieux et indignes et il n’était pas question de laisser faire », justifie-t-il.
Le ministère a précisé que le dépôt de plainte pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.
Des photos de policiers en civil ainsi que des films ont été publiés sur ce site qui en utilisant notamment leurs pages Facebook permet de les identifier. Le site avait provoqué la colère des syndicats de police qui réclamaient une action de la place Beauvau.
« Flou juridique »
Depuis quatre jours, le site propose aux internautes d’identifier, de photographier et de filmer « chaque flic en civil », le tout « pour que l’insécurité gagne leur camp ». « Nous identifierons un à un ces déchets », promet ce site, qui compare la police française avec la Milice de l’Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce site s’inspire d’un concept né aux États-Unis dans les années 1980 afin de lutter contre les violences policières appelé "copwatch", où des patrouilles de citoyens filment ou photographient les interventions policières qui sont ensuite diffusés sur internet.
Par ailleurs, certains policiers, par leur fonction – comme ceux appartenant au RAID ou à la DNAT – sont protégés et divulguer leur identité « constitue une infraction pénale », selon une source proche de la direction de la Préfecture de Police de Paris. « Dans la mesure où ils publient les identités et les photos de policiers en civil, et où ils dénigrent la fonction, ils sont passibles de poursuites pour diffamation et atteinte au droit à l’image », d’après l’avocate Anne-Laure Compoint.
Mais le fait de diffuser des photos de policiers sur la voie publique « n’est pas répréhensible », ajoute-t-elle, estimant qu’il existe « un flou juridique » sur cette question.
[Source : AFP]