Ceci est le discours de Julian Assange qui s’adresse directement aux Nations-Unies en expliquant aux Etats-Unis qu’il était donc temps d’arrêter la persécution envers WikiLeaks, mais aussi envers Bradley Manning qui est toujours enfermé depuis quelques années.
Nous demandons aussi aux Etats-Unis la libération immédiate de Bradley Manning sans aucune condition et nous demandons aussi l’arrêt immédiat du harcèlement envers WikiLeaks, mais aussi Julian Assange et aussi il ne faut pas oublier le hacker, Jérémy Hamond...
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a appelé les Etats-Unis à passer des mots à l’action, et à mettre un terme à leur persécution à l’égard de WikiLeaks, de leurs personnes et de leurs sources. Il a fait la déclaration pendant un discours adressé à une commission de délégués des Nations Unies.
En s’adressant aux représentants des pays membres des Nations Unies, le fondateur de WikiLeaks a évoqué la différence entre les mots et les actions, félicitant le président Barack Obama de ses mots.
« Nous admettons et nous sommes en accord avec les mots selon lesquels la paix peut être réalisée… Mais le temps des mots touche à sa fin. Il est temps pour les Etats-Unis d’arrêter la persécution contre WikiLeaks, contre nos personnes et contre nos sources. »
Assange a été hautement critique à l’égard de l’implication des Etats-Unis dans le Printemps Arabe, dénonçant l’audace d’Obama qui s’en est servi. Il a ajouté que c’est «irrespectueux pour les morts » d’affirmer que les Etats-Unis ont soutenu les forces du changement.
« N’est-il pas audacieux d’entendre le président des Etats-Unis dire que son pays a soutenu les forces du changement dans le Printemps Arabe ? L’histoire de la Tunisie n’a pas commencé en décembre 2010, et Mohamed Bouazizi ne s’est pas immolé par le feu pour que Barack Obama puisse être réélu », a dit Assange à la commission.
« Le monde savait, après la lecture de WikiLeaks, que Ben Ali et son gouvernement ont pendant de longues années apprécié l’indifférence, voire le soutien, des Etats-Unis, en toute conscience de leurs excès et de leurs crimes. Cela devrait donc être une surprise pour les Tunisiens de savoir que les Etats-Unis ont soutenu les forces du changement dans leur pays, et cela devrait être une surprise pour les adolescents égyptiens de savoir que l’administration des Etats-Unis a soutenu le changement en Egypte, eux qui ont lavé leurs yeux des larmes causées par les gaz américains. »
Julian Assange a aussi longuement parlé de Bradley Manning, le citoyen américain accusé d’avoir fourni des centaines de câbles diplomatiques militaires sensibles. Assange a accusé le gouvernement des Etats-Unis de détenir Manning sans charge et de le maltraiter, essayant même de faire pression sur lui en échange du témoignage de Manning contre Assange. Le fondateur de WikiLeaks a dit à la commission des Nations Unies que Bradley Manning, accusés de « crimes passibles de peines de mort », a subi « des traitements dégradants, a été maltraité et torturé psychologiquement. »
Il a ajouté que le FBI a produit 42 135 pages relatives à l’activité de WikiLeaks, dont pas moins de 8000 concernent Bradley Manning, rappelant qu’il croit que le citoyen des Etats-Unis est détenu de manière absurde.
Julian Assange a fait sa déclaration depuis l’ambassade d’Equateur à Londres, où il a trouvé refuge depuis le mois de juin, après avoir perdu une bataille juridique contre l’extradition en Suède. Le fondateur de WikiLeakscraint que la Suède, qui veut l’interroger pour des allégations d’agression sexuelle, permette son extradition vers les Etats-Unis, pour son rôle dans la fuite de milliers de câbles secrets diplomatiques et militaires.
Le Ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni maintient qu’il a l’obligation formelle d’arrêter Assange une fois qu’il quittera le territoire de l’ambassade. Le ministre des Affaires étrangères de l’Equateur, Ricardo Patino, a pendant ce temps affirmé que transférer Assange dans l’ambassade de leur pays en Suède serait un compromis acceptable pour toutes les parties engagées, étant donné qu’ « il resterait sous notre protection, tout en satisfaisant les demandes du système juridique suédois. »
Le ministre des Affaires étrangères de l’Equateur a aussi dit que le droit à la liberté d’Assange devait être respecté.
« Je ne connais aucun cas dans l’histoire où l’asile diplomatique n’ait pas fini par la liberté de la personne. J’espère que cela ne sera pas une exception dans l’histoire. Chaque pays doit respecter le droit d’un pays à accorder l’asile politique et respecter la personne à qui il a été accordé. »
Julian Assange a dit aux journalistes présents à l’Assemblée Générale de la commission des Nations Unies que « le Royaume-Uni et la Suède ont tous deux refusé d’offrir des garanties » qu’il ne serait pas extradé vers les Etats-Unis, où lui-même et WikiLeaks ont tous deux été déclarés « ennemis de l’Etat » par l’armée, et classés dans la même catégorie qu’Al-Qaïda et les Talibans.
Le Royaume-Uni et la Suède ont gardé le silence sur la possibilité d’un compromis, bien que tous deux aient affirmé publiquement qu’Assange ne devrait pas faire face à un traitement spécial, en mieux ou en moins bien par rapport à la normale, sous le coup de leur système juridique.
Traduit par kimono
Source
http://rt.com/news/assange-addresses-un-human-rights-069/