[ [ [ Le jounal de la BOURSE DU TRAVAIL OCCUPEE numéro 10 - Yannis Lehuédé

QUE VIVE L’OCCUPATION!

Les saisons passent, printemps, été, automne, hiver, et l’occupation et la lutte continuent.

Après tant de mois, plus de huit déjà, il n’est pas étonnant qu’il se trouve des gens pour demander :

« Quel bilan ? Combien de régularisations ? »

Parfois le ton semble jeter à la figure de l’interrogé comme un constat d’échec : « Tant d’efforts pour
si peu de chose ! Une telle montagne pour accoucher d’une souris ! »

C’est avoir la vue courte, oublier la face moins visible des choses, leur charge de puissance.

Une quarantaine de régularisations en huit mois sur plus de 1300 dossiers remplis et 750 déposés, cela
fait un pourcentage d’environ 3 et 5 pour cent respectivement, et une moyenne de 5 régularisations par
mois d’occupation.

Maigre bilan, c’est vrai, si l’on ne voit pas plus loin que ces nombres.

Personne n’ignore l’importance des chiffres, car personne n’ignore la raison pour laquelle les sans-
papiers sont en lutte, être régularisés. De toute évidence, c’est là l’essentiel, pour les individus pris
isolément.C’est, en l’espèce, la base matérielle sans laquelle toute lutte manque d’appui.

Elle peut se
coaguler, un moment, le moment d’après elle n’est plus grand-chose. Interrogez n’importe quel sans-
papiers en lutte, fût-ce le plus « conscient », il vous dira : « Nous ne faisons pas de politique, notre
lutte c’est les papiers. »

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