[ [ [ Sweet Emotion - Yannis Lehuédé

 

Toujours dans le cadre de ma formation universitaire, j’ai réalisé un projet pour le cours de compositing. Il fallait mixer plusieurs sources d’images animées (vidéo, 3D, effets...).

Après avoir réfléchi à différents scénarios, j’ai décidé de réutiliser des éléments déjà élaborés pour un précédent projet et continuer dans l’environnement de la ville futuriste.

Le scénario fut le suivant : dans une ville futuriste, un sans-abri marginal joue de la guitare et voit apparaitre son aimée dans la flamme de son réchaud. Au passage d’une voiture volante, la flamme est happée. Il grimpe sur son skate-board volant (encore une référence) et se lance la poursuite de la voiture, sa guitare en bandoulière. Arrivé à son niveau, il saute dans sur la décapotable et joue de son instrument. Il se retrouve instantanément projeté dans un autre univers : il est assis seul dans une coquille de noix, bercé par l’océan, avec des usines et des robots flottants au loin. Le rythme est imposé par un morceau du groupe de rock Aerosmith : Sweet Emotion.

L’idée est de mettre en opposition la ville du futur, par essence déshumanisée, avec le sans-abri, un sage, qui essaie de survivre dans cet environnement hostile en se remémorant l’essence de la "vraie" vie. A l’opposé des habitants de cette ville, qui ne se risquent pas dehors, il n’hésite pas à se lancer sur l’autoroute en skate-board volant, pour retrouver la flamme de son aimée. Le changement radical de décor à la fin laisse le spectateur choisir entre une histoire onirique, ou un mirage du monde virtuel.

Le projet a ainsi été découpé en trois scènes :

  • au coin du feu, dans la ville futuriste,
  • sur l’autoroute, pendant la course poursuite avec les voitures volantes,
  • sur l’océan, le héro est posé sur une coquille de noix

Les deux premières comprenaient un environnement en 3D avec des personnages filmés incrustés ; tandis que la dernière était majoritairement composée d’éléments filmés ou photographiés.

Pour la première scène, j’ai réutilisé les modèles 3D de l’environnement urbain du projet Futuristic Town. Comme il y a un personnage filmé, la qualité des détails devait être la plus réaliste possible. Certains éléments d’enrichissement ont été ajoutés. Des textures de premier plan ont été refondues ou créés (baril pour le feu, mur derrière le sans-abri, dans la première scène).

élements de l’autoroute

Un tronçon d’autoroute a été modélisé en 3D pour la deuxième scène. Il reprend des lampadaires, une texture de bitume (bump granuleux, bandes jaunes...) ainsi que des barrières de sécurité en haute définition (premier plan oblige). Ces éléments ont été multipliés sur une grande longueur car les caméras de cette scène se déplacent ou voient loin à l’horizon. Etant donné qu’il y avait de nnombreuses sources d’éclairage et un effet de profondeur de champ, ce qui rallonge la durée de calcul de rendu de la scène, elle a été finalisée en premier. Les éléments furent séparés comme sur l’image ci-contre, sur fond transparent et leur rendu a été lancé simultanément sur plusieurs machines de l’université. L’animation des voitures volantes fut réalisée plus tard. Elles ont été ajoutées calculées sur fond semi-transparent et ajoutées ensuite.

éléments de flammes pour le compositing

Ensuite, j’ai préparé le tournage avec les acteurs sur blue-screen (sur fond bleu ou vert, une couleur éloigné de celle de la peau, qui est supprimée pour permettre d’incruster les personnages dans un autre décor). Le studio blue-sreen a été fait avec quelques morceaux de bois et des pans de papier peint dans une pièce vide de notre maison en colocation. Les plans à filmer étaient : une femme qui ondule et le guitariste assis avec son instrument. Les plans où le personnage est sur le skateboard et saute seront tournées dans un studio plus grand, dans le département cinéma de l’université.

Le reste des images a été tourné au bord de la mer, non-loin de là, à Saltburn, un spot de surf de la mer du Nord !

Ensuite, toutes ces images ont été rassemblées avec Combustion, le logisiel de compositing que nous utilisions à ce cours. Des effets de particules 2D ont été ajoutées à la trainée du skate-board, des éléments indésirables ont été trackés (technique de suivi automatique d’une zone de l’image à travers l’animation) dans les plans filmés. Les différents éléments 3D ont été placés dans les compositions, avec ajout d’un flou de profondeur de champ... Les images de différentes origines ont été étalonnées pour qu’elles correspondent entre-elles (tonalité de couleurs, contraste).

Le montage final paraissait très rapide car de trop nombreux messages étaient sensés passer. Le résultat final aurait pu être plus abouti, avec plus de temps ! Il manque également un élément du décor qui représentait la technologie du futur : une affiche du mur qui devait présenter une image de Big Brother animée. Sur le film, il reste le vert où devait être incrusté le personnage (comme sur l’image suivante de la texture du mur). Dommage !