La police de Guéant a frappé aussi à Lyon. Il ne s’agissait pas là d’une émeute, mais d’une simple manifestation syndicale, le 6 octobre, à Lyon. Mais les CRS, comme les gendarmes mobiles se comportent de la même façon, que ce soit à Lyon ou à Mayotte ou contre les indignés à Paris. A Mayotte, un enfant de neuf ans à perdu un œil d’un tir de flashball. A Lyon, dans un mouvement de panique provoqué par des tirs de gaz lacrymogènes, trois infirmières ont fait une chute très sévère, une grille d’aération ayant cédé sous leurs pieds. Au dernières nouvelles, le 10, soit quatre jours après, les médecins considéraient toujours, pour l’une d’entre elle, Valérie, que le pronostic vital est en jeu. Les deux autres ont été également gravement blessées et choquées, mais on en est encore aujourd’hui à craindre pour la vie de Valérie.
C’est de la responsabilité directe du Préfet, bien sûr, mais avant tout du ministre de l’Intérieur, qui organise systématiquement des contre-manifestations policières. Les instructions étant constantes. A Mayotte comme à Lyon, on ramasse les victimes de cette politique irresponsable.
Le ministre se trompe simplement de métier. Dans un Etat démocratique, la police a fonction de faciliter l’exercice du droit de manifester, essentiel au débat public. Lorsqu’il envoie des centaines de flics contre des dizaines d’indignés, les encerclant complètement pour éviter qu’ils soient rejoints par d’autres et pour les dissuader eux-mêmes aussi fortement que possible d’exprimer leur indignation, Claude Guéant utilise la police à des fins partisanes. De même à Lyon ou à Mayotte.
Aujourd’hui, en plus d’être brutalement anti-démocratique, cette gestion de l’ordre public anti-républicaine s’avère carrément criminelle.
Guéant doit démissionner.
Paris s’éveille
Le reportage de france 3 hier qui ne va pas dans le sens du communiqué de la préfecture.
Ni celui de TLM.
Communiqué du syndicat CGT de la clinique mutualiste de St Etienne
et de l’Union syndicale départementale CGT santé action sociale de la Loire.
St Etienne, le 10 octobre 2011
Tout d’abord, l’état de santé de nos 3 collègues :
Valérie est toujours hospitalisée à l’Hôpital neurologique de Lyon, son état est très très grave. A l’heure actuelle, les médecins ne se prononcent toujours pas.
Catherine, est à Lyon SUD, elle souffre énormément, ses blessures sont très sérieuses, elle est très fatiguée.
Claire est à la clinique mutualiste où elle a été transférée jeudi soir, elle est très choquée, elle a vécu en direct la souffrance de Catherine et Valérie, ses blessures graves ne lui on pas permis d’intervenir, elle en aura pour des mois de soins et de rééducation.
Nous demandons à Mutualité Française de la Loire la prise en charge intégrale des soins, de la rééducation et des salaires.
D’autre part, en réponse au préfet et à toutes les rumeurs qui circulent, nous voulons contester certaines affirmations sur ce qui s’est passé :
• L’usage de gaz lacrymogènes a été faite « pour se dégager face à une pression
forte et agressive ».
FAUX : Aucune agressivité, aucun projectile n’a été lancé, les manifestants avaient les mains nues face à des CRS qui avaient des matraques, des casques et autres protections et des gaz lacrymogènes qu’ils ont utilisé, ce qui a provoqué un mouvement général de recul. La violence c’est les forces de l’ordre qui l’ont générée, tout le monde peut en témoigner.
Les salariés voulaient entrer pour rencontrer leurs employeurs pour exprimer leur
rejet de la dénonciation de leur convention collective devant toute la salle du
congrès. C’était leur droit…Il aurait du leur être accordé !
NOUS VOULONS LA VERITE !
La question se pose de savoir qui a donné l’ordre de faire usage de gaz
lacrymogène mais aussi qui a demandé une telle présence de CRS à ce congrès.
D’autres rassemblements de patrons de la FEHAP ont eu lieu sans les forces de
l’ordre et jamais aucun employeur de l’économie sociale n’a été blessé.
N’oublions pas que lorsqu’ils s’attaquent aux droits des salariés, les patrons,
comme l’état, prennent des dispositions pour imposer leurs mesures, et celles ci
peuvent être radicales.
• Le drame se serait déroulé « en marge d’une manifestation », « sur un lieu très
éloigné » :
FAUX : C’était à quelques mètres seulement des véhicules sono CGT (une dizaine
de mètres). Il y a eu usage de gaz, les manifestants se sont repliés, pour se protéger, se nettoyer les yeux ; c’est dans ce contexte là que la grille a cédé.
Le drame a eu lieu dans le cadre immédiat du rassemblement après l’usage de gaz
lacrymogène par les CRS.
Nous savons que plus rien ne sera comme avant !
En apprenant le drame, les directeurs de la FEHAP n’ont même pas eu la décence de
suspendre leur congrès. Dans quel monde sommes-nous ?
Nos directeurs sont-ils devenus des patrons seulement intéressés par l’abaissement du coût du travail au détriment des conditions de travail, des acquis et du soin ? Où est la morale ?
Pour notre part, plus que jamais, nous revendiquons l’annulation de la décision de
dénonciation de la convention collective 51 par les employeurs.
Pour nos camarades qui ont été blessées, nous devons continuer la lutte.
Nous proposons que les manifestations du 11 octobre qui vont avoir lieu partout en France soient aussi l’occasion de leur apporter tout notre soutien.
Nous proposons que toutes les manifestations de France leur rende hommage avec une banderole :
SOUTIEN À VALÉRIE, CATHERINE ET CLAIRE
NOS VIES VALENT MIEUX QUE LEURS PROFITS
HALTE ÀUX VIOLENCES POLICIÈRES ET PATRONALES
UNIS POUR DÉFENDRE NOS DROITS
Nous vous informons que les personnels de la clinique mutualiste de St Etienne, seront en tête du cortège de St Etienne.
[Source : rebellyon]
Violences policières à la Cité Internationale : les mensonges du préfet
Récit de la manif qui a fait deux blessées graves, à l’occasion d’une réunion de la chambre patronale de la FEHAP à Lyon. Une version bien différente de celle du préfet Carenco.
• Communiqués de la CGT, dont l’une des responsables syndicales stéphanoises est grièvement blessée, de la CNT Santé Social du Rhône et de SUD Santé Social.
Jeudi 6 octobre 2011, 10h, heure du débrayage pour la plupart des salariés non-cadre de mon établissement médico-social. Certains ont choisi de ne pas se rendre au rassemblement mais juste de déserter les ateliers... Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche, ils se mobilisent à leur façon, c’est déjà ça...
On laisse tomber l’argumentation avec les deux seuls non-grevistes, leur cas est désespéré.
Pourtant, l’heure est grave, la chambre patronale FEHAP a annoncé le 1er septembre dernier, et ce apèrs 15 mois de négociations, la dénonciation partielle de la Convention collective nationale de 1951.
L’opposition des organisations syndicales au projet patronal ne leur a pas plu, ils ont décidé de passer outre !!
Cette dénonciation peut entraîner à court terme la suppression de nombreux droits pour nos collègues de la 51, et une possible future dénonciation de notre Convention de 66.
C’est donc dans une optique de solidarité avec nos camarades de la Convention de 51 et pour annoncer haut et fort que nous sommes par la même opposé à un traitement similaire de la part de la FEHAP, que nous nous rendons à ce rassemblement devant l’espace Tête d’Or à la Cité Internationale.
Et là, bonne surprise, l’appel de l’intersyndicale (CGT-CFDT-SUD-FO-CFTC) semble avoir porté ses fruits car environ 2000 personnes bruyantes sont rassemblées et encadrées devant l’entrée par une bonne vingtaine de CRS qui empêchent de nous approcher de trop près (à une cinquantaine de mètres, nous notons 6 cars remplis).
Une délégation est reçue à l’intérieur du bâtiment.
Les membres de la FEHAP qui réussissent à entrer sont conspués...
Nous sommes plusieurs à penser qu’une entrée dans le bâtiment est possible (il faut marquer les esprits pour montrer notre détermination) : plusieurs groupes avancent petit à petit, les renforts arrivent ; s’en suit une petite montée de tension avec l’utilisation de gaz et de matraques pour faire reculer : les patrons sont escortés par la sécurité du bâtiment pour pouvoir rentrer.
D’autres membres de la chambre patronale tentent d’entrer mais sont bloqués par des manifestants et chassés un peu plus loin ; puis nouvelle tentative d’avancée de notre part mais c’est trop tard les portes sont bloquées, les CRS équipés et après un gazage, un petit mouvement de foule fait tomber 3 personnes sur une grille mal fixée qui les fait chuter de 2-3 mètres !!
Intervention des pompiers qui mettront une bonne heure pour réussir à les sortir en espérant qu’il n’y aura pas trop de dégâts pour nos camarades (deux ont été évacuées à Edouard Herriot et l’une d’elles semble assez gravement touché...)
Voilà où nous en sommes dans le secteur social sanitaire et médico-social : des patrons sourds à nos revendications qui essaient de nous retirer un à un tous les acquis obtenus ; des salariés prêts à se mobiliser pour défendre leur convention et une forte présence policière chargée de protéger ceux qui cherchent à détruire nos métiers.
Ne lâchons rien, continuons les mobilisations de solidarité entre tous les secteurs de notre branche car l’unité les fera plier !!
Un militant syndicaliste libertaire
[Source : tribune-syndicaliste-libertaire.over-blog.com]
La version du préfet : il ne s’est rien passé, ce n’est pas la faute des flics
Communiqué de la Préfecture :
Ce matin, 1500 personnes environ se sont ainsi regroupées devant le centre des congrès. Ils ont tenté à de multiples reprises de pénétrer dans le bâtiment. Ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre présentes sur les lieux. Lesquelles, pour se dégager face à une pression forte et agressive, ont dû faire usage de gaz lacrymogènes.
Suite à cette action, 3 personnes qui avaient été incommodées par les gaz se sont rendues vers un point d’eau pour se laver les yeux. A leur retour, elles sont passées sur une grille d’aération très éloignée du lieu de la manifestation, laquelle a cédé à leur passage et a entraîné leur chute dans une fosse de 3 mètres de profondeur.
Les blessures occasionnées aux personnes ne sont donc pas directement liées à une charge des forces de l’ordre.
Outre que cette version n’a bien sûr rien à voir avec celle du témoignage recueilli ci-dessus, il aurait fallu que les personnes soient vraiment très intimes pour, se baladant, se retrouver en même temps sur l’une des plaques retirées sur la photo :
Sur la photo trois plaques sont ouvertes pour les secours, et on peut voir la proximité du lieu avec l’entrée de la Cité internationale.
Sans honte, le préfet se permet à la fin de son communiqué de rappeler les manifestant-e-s au calme, alors que la mobilisation contre les réformes des conventions collectives 51 et 66 dure depuis plus d’un an.
Il convient enfin de rappeler que le droit de manifester n’implique nullement le droit d’affrontement ; par ailleurs, une critique est toujours mieux entendue dans le calme.
Sur ces mobilisations à Lyon, on peut lire :
- Conventions collectives menacées dans les assos sanitaires et sociales : une lutte commune s’impose !
- Rassemblement conventions collectives de la branche associative sanitaire et sociale à Lyon à Montchat.
Dans le Canut Infos de ce jeudi 6 octobre, des syndicalistes de la CNT sont venu-es parler de la mobilisation contre la casse des conventions collectives 51 et 66 du secteur médico-social et de la répression violente du rassemblement de ce matin au Centre des congrès à Lyon (3 blessées dont une très gravement suite à l’action des CRS)... à partir de 19h30 (à peu près 30 min après le début du journal).
On y apprend que face au mépris du patronat et aux provocations policières, les manifestant-es ont spontanément décidé de bloquer les voies situées entre le Rhône et la Cité internationale de 14h à 16h.
Et qu’en guise de communiqué à propos de l’état de santé très inquiétant des manifestantes, les patrons ont continué en fin de journée leur forum à l’hôtel de ville, invités par Collomb.
Pour ré-écouter le journal du 6 octobre de Canut Infos.
Photos chopées au Progrès, de Joël Philippon et Sylvie Montaron.
Forum associé à l’article
Un complément d’infos
# Le 8 octobre à 12:39, par djou
Pronostic vital toujours engagé pour l’une des manifestantes...
Extrait d’un article sur site Progrès :
L’onde de choc continuait à se propager hier. « Il y a eu un grand moment d’émotion parmi le personnel ce matin. Personne n’était capable de travailler », expliquait hier Catherine Sarda, la déléguée CGT de la clinique stéphanoise. Salariés et syndicats étaient choqués « qu’on manifeste pour ses droits et que cela se termine comme cela » mais ils étaient également en colère, jugeant le communiqué de presse du préfet du Rhône Jean-François Carenco « faux et honteux ».
# Le 8 octobre à 10:41, par roro
En complément des communiqués de la CGT et de la CNT, celui de SUD Santé-Social :
Violences policières contre les manifestants lors du congrès de la FEHAP le 6 octobre à Lyon
3 salariées de la Clinique Mutualiste de St Etienne blessées
Le 6 octobre 2011, les salariés du secteur sanitaire et social étaient rassemblés à la Cité Internationale de Lyon, pour protester contre la dénonciation de leur Convention Collective devant leurs patrons du syndicat FEHAP réunis en congrès.
A l’appel de l’intersyndicale SUD, CGT, CFDT, FO, CFTC et CNT, près de trois milles manifestants venant de toute la France se trouvaient là pacifiquement.
Lors de ce rassemblement, les forces de l’ordre – en nombre excessif – ont gazé les manifestants. Trois d’entre eux, salariées de la Clinique Mutualiste de St Étienne, refluant devant cette agression violente, ont fait alors une chute dans un trou de trois mètres, ceci occasionnant des blessures très graves. Pour l’une d’entre elles, le pronostic vital est engagé : elle souffre notamment d’un traumatisme crânien important et son état est très préoccupant. Les deux autres manifestantes sont également grièvement blessées.
Le Syndicat SUD apporte son SOUTIEN SANS RÉSERVE à ces trois camarades de la CGT hospitalisées, ainsi qu’à leur famille.
En tant que co-organisateurs, le Syndicat SUD condamne la répression des forces de l’ordre et exige que la FEHAP, à l’origine des dispositifs policiers disproportionnés et brutaux, assume son IMPLICATION.
# Le 7 octobre à 11:44, par Ari
@Djou : celui deTLM non plus.
# Le 7 octobre à 09:37, par djou
Le reportage de france 3 hier qui ne va pas dans le sens du communiqué de la pref.
# Le 7 octobre à 00:35, par Fred
J’étais présent.
Il y avait 2000 manifestants rassemblés devant la cité internationale où
se réunissaient les patrons de la FEHAP, briseurs de convention
collective.
Des manifestants, de manière pacifiste (profitant de la faiblesse
numérique de la police) ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. Les CRS
ont répliqué par des jets de lacrimo.
Dans un mouvement de recul, trois personnes, syndiquées à la CGT, sont
tombés dans une bouche d’aération dont les grilles étaient défectueuses.
C’est donc bien directement lié à une charge de la police.
Ces personnes ont fait une chute de plusieurs mètres. Deux d’entre elles
sont très grièvement blessées.
La Fehap n’a pas pour autant interrompu sont congrès, et la mairie de Lyon
(peut-être responsable de l’entretien des grilles à la cité
internationale ?) n’a pas annulé sont buffet à l’Hôtel de ville en
l’honneur de ces patrons.
[Source : rebellyon]