Nous reproduisons ci-dessous le texte, en français, du discours de Julian Assange prononcé ce dimanche à l’ambassade de l’Équateur – et le film correspondant –, suivi de quelques articles sur l’actualité récente, avec enfin quelques articles sur le contexte, soit sur l’origine de l’incroyable durcissement dont est victime Assange – dont l’extradition est réclamée avec véhémence pour avoir baisé sans capote, au risque que s’ensuive une deuxième extradition, là, pour haute trahison, où il encourt théoriquement la peine de mort et, de fait, une éventuellement très longue peine de prison –, lorsqu’il a menacé de publier des documents de banques américaines qui révèlent “qu’il est clair qu’il y a eu des pratiques contraires à l’éthique” –] Assange ayant la bonté de préciser qu’“il est trop tôt pour suggérer qu’il y a délit”. “Nous devons être prudents et ne pas coller une étiquette de délinquants aux gens avant d’être tout à fait sûrs”, dit-il. Ces informations visent en particulier la banque Goldman Sachs, semble-t-il, et l’ami Christian attirait notre attention sur le fait que celle-ci ne se laisse manifestement pas faire – la City étant prête à violer l’immunité diplomatique pour l’occasion...
Assange, de son côté, aura renoncé à diffuser ces documents à la fois comme assurance-vie, signalant qu’ils seront publiés s’il lui arrive quelque chose, et en protestation contre le fait que les banques, aussi bien les cartes de crédit, Visa ou Mastercard, que Paypal, auront gelé les comptes de Wikileaks, leur causant 40 à 50 millions de pertes alors qu’ils n’auraient besoin "que" de 3,5 millions de dollars par an pour fonctionner – sachant que le coût de diffusion de l’information augmente à mesure que croissent les tentatives de censure.
On avait déjà vu comment la diffusion d’informations militaires ou diplomatiques pouvait coûter cher, le soldat Bradley Mannings – à l’origine des révélations de Wikileaks sur la guerre en Irak – se retrouvant avec la perspective de 52 ans de prison. Assange rappelle que celui-ci a passé, mercredi dernier "son 815e jour en détention sans procès, alors que le maximum légal est de 120 jours".
Mais il semble que soit persécuté particulièrement le principe même de l’information libre, lorsqu’on voit que c’est au moment où Wikileaks affichait son ambition de déranger tous les pouvoirs que ceux-ci se seront cabrés au degré que l’on peut constater.
Paris s’éveille
Je suis ici parce que je ne peux pas être plus proche de vous.
Merci d’être là.
Merci pour votre volonté, et votre générosité d’esprit.
Mercredi soir, après qu’une menace ait été envoyée à cette ambassade, et que la police ait convergé vers le bâtiment, vous êtes sortis au milieu de la nuit pour la surveiller, et avez apporté les yeux du monde avec vous.
A l’intérieur de l’ambassade, à la nuit tombée, je pouvais entendre des équipes de police se faufilant dans l’immeuble par l’issue de secours interne.
Mais je savais qu’il y aurait des témoins.
Et c’est grâce à vous.
Si le Royaume-Uni n’a pas enfreint la Convention de Vienne cette nuit-là, c’est parce que le monde entier regardait.
Et le monde entier regardait parce que vous regardiez.
La prochaine fois que quelqu’un vous dit qu’il est inutile de défendre ces droits que nous considérons chers, rappelez-leur votre veille dans la nuit devant l’ambassade de l’Équateur,
et comment, le matin venu, le soleil s’est levé sur un monde différent, et une nation latino-américaine courageuse s’est dressée pour la justice.
Et donc, à ce peuple courageux.
Je remercie le président Correa pour le courage qu’il a montré en considérant et en acceptant mon asile politique.
Et donc je remercie le gouvernement, et le Ministre des Affaires Etrangères Ricardo Patino, qui ont défendu la Constitution équatorienne et sa notion des droits universels, dans leur considération de mon cas.
Et au peuple équatorien pour avoir soutenu et défendu cette Constitution.
Et j’ai énormément de gratitude envers l’équipe de cette ambassade, dont les familles vivent à Londres, et qui m’ont témoigné de l’hospitalité et de la gentillesse malgré les menaces dont ils ont fait l’objet.
Ce vendredi il y aura une réunion d’urgence des ministres des affaires étrangères d’Amérique Latine à Washington DC, pour traiter cette situation.
Et je suis donc reconnaissant envers les peuples et gouvernements d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de Colombie, du Salvador, du Honduras, du Mexique, du Nicaragua, du Pérou, du Venezuela et de toutes les nations latino-américaines qui sont venues défendre le droit d’asile.
Aux peuples des USA, du Royaume-Uni, de Suède et d’Australie, qui m’ont soutenu avec vigueur, même quand leurs gouvernements ne l’ont pas fait. Ainsi qu’aux membres plus sages de gouvernements qui se battent toujours pour la justice. Votre jour viendra.
A l’équipe, aux soutiens et aux sources de WikiLeaks, dont le courage et l’abnégation sont sans égal.
A ma famille et à mes enfants qu’on prive de leur père. Pardonnez-moi. Nous serons bientôt réunis.
Alors que WikiLeaks est sous la menace, il en est de même pour la liberté d’expression, et de la santé de nos sociétés.
Nous devons profiter de cet instant pour articuler le choix présenté au gouvernement des États-Unis d’Amérique.
Retournera-t-il vers et réaffirmera-t-il les valeurs sur lesquelles il a été fondé ?
Ou se jettera-t-il dans le précipice, nous entraînant tous vers un monde oppressif et dangereux, dans lequel les journalistes sont réduits au silence par peur de la persécution, et les citoyens sont contraints à chuchoter dans le noir ?
Je dis qu’il doit faire marche arrière.
Je demande au président Obama de faire ce qui est bon.
Les USA doivent renoncer à leur chasse aux sorcières contre WikiLeaks.
[Source : twitter]
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Assange combatif sur la liberté de la presse et pas décidé à se rendre
Julian Assange a fait dimanche comme attendu une apparition spectaculaire, au balcon de l’ambassade d’Equateur à Londres, demandant au président Obama la fin de la "chasse aux sorcières" contre WikiLeaks et s’affichant bien décidé à ne pas se rendre.
Attendu par des centaines de sympathisants, badauds et journalistes, dans une ambiance électrique, M. Assange, invisible depuis plusieurs mois et réfugié depuis le 19 juin dans cette ambassade, est apparu vers 13h20 GMT au balcon blanc en fer forgé de l’ambassade.
Un balcon situé au rez-de-chaussée surélevé de l’immeuble, protégé donc par le statut diplomatique de l’appartement mais à quelques mètres seulement de policiers britanniques prêts à bondir sur le fondateur de WikiLeaks s’il avait mis le pied dans la rue.
M. Assange, hâlé, élégant en chemise bleu ciel et cravate à motifs bordeaux, a prononcé, sous les vivats et avant de rentrer dans l’immeuble, un discours d’une dizaine de minutes qu’il a conclu en levant les deux pouces en l’air.
Il a d’abord remercié longuement les militants de WikiLeaks, sa famille et surtout les pays d’Amérique du sud et centrale qui le soutiennent, dont l’Equateur qui s’est "levé pour la justice".
Ensuite, il a prononcé des propos vibrants sur la liberté de la presse à travers le monde, demandant au président Barack Obama de "faire le bon choix", et aux Etats-Unis de "cesser leur chasse aux sorcières contre WikiLeaks". Il a appelé aussi à la libération du soldat américain Bradley Manning, arrêté en 2010 et soupçonné d’avoir fourni à WikiLeaks les milliers de télégrammes diplomatiques américains publiés par le réseau. S’il a fait ce dont on l’accuse, a-t-il dit, "c’est un héros".
Julian Assange a cité aussi le groupe russe Pussy Riot, condamné cette semaine à deux ans de camp pour une prestation osée, parmi les victimes des atteintes à la liberté d’expression.
"WikiLeaks est menacé, et la liberté d’expression et la bonne santé de toutes nos sociétés également", a-t-il dit.
Il n’a cependant pas fait la moindre allusion aux raisons pour lesquelles les Britanniques veulent l’extrader vers la Suède : il doit répondre aux questions de la justice sur des accusations de viol et d’agression sexuelle portées par deux jeunes femmes.
Il n’a pas dit non plus s’il comptait se rendre, mais son avocat, l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, a expliqué que M. Assange était "combatif" dans son combat juridique, et avait toujours l’intention d’obtenir du Royaume-Uni un sauf-conduit pour sortir du pays sans être arrêté.
Julian Assange a aussi demandé à M. Garzon de "mener une action en justice" pour protéger "ses droits, ceux de WikiLeaks et ceux de toutes les personnes qui font l’objet d’une enquête".
Le casse-tête diplomatique qui l’entoure reste donc entier après cette apparition. Interrogé par l’AFP, le Foreign Office, ministère britannique des affaires étrangères, a indiqué que les évènements du jour "ne changent rien à notre position".
La porte-parole a renvoyé à une déclaration du ministre William Hague jeudi, expliquant à la fois qu’il n’était pas question de laisser M. Assange sortir libre du pays, mais que le Royaume-Uni était déterminé à chercher une solution diplomatique à cette affaire.
Dimanche matin, un porte-parole de WikiLeaks a appelé la Suède à "déclarer absolument sans réserves que Julian ne serait jamais extradé de Suède vers les Etats-Unis", ce qui serait, selon lui, "une bonne base" de négociations, mais la Suède a répondu vertement que "le suspect n’avait pas le privilège de dicter ses conditions", tout en précisant : "Nous n’extradons pas des personnes si elles risquent la peine de mort".
Samedi soir à Guayaquil (Equateur), par ailleurs, lors d’un sommet convoqué en urgence, l’Equateur a reçu un puissant soutien de ses amis de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), qui comprend notamment le Venezuela, Cuba et le Nicaragua. Leurs ministres des Affaires étrangères ont averti le gouvernement britannique qu’une irruption de la police dans l’ambassade londonienne aurait "de graves conséquences dans le monde entier".
L’Equateur a aussi convoqué les ministres des Affaires étrangères de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) dimanche à Guayaquil pour faire un point sur la situation, tandis que l’Organisation des Etats américains (OEA) a annoncé qu’elle convoquerait une réunion le 24 août à Washington de ses membres, à laquelle ne participeront ni les Etats-Unis ni le Canada.
Pour sa part, à Sydney, en Australie, dont il est citoyen, la mère de M. Assange a jugé "très réaliste" que son fils puisse finalement aller en Equateur. Elle a dit à la chaîne de télévision ABC 24, qu’il avait "des milliards de partisans dans le monde", tandis que "les Etats-Unis et leurs alliés étaient pratiquement seuls dans cette affaire". Elle a suggéré que "peut-être le Royaume-Uni pourrait décider de cesser d’être le chien-chien des Etats-Unis".
Elle a estimé qu’une fois là-bas, son fils s’adonnerait à l’alpinisme, et "pourrait poursuivre son travail de journaliste d’investigation".
[Source : nouvelobs.com]
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Julian Assange dénonce une "chasse aux sorcières"
Dimanche, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est apparu publiquement, sur le balcon de l’ambassade d’Équateur à Londres, à l’abri, donc, d’une capture par les policiers britanniques, en demandant aux États-Unis de cesser la "chasse aux sorcières" contre son réseau.
M. Assange s’exprimait juste au-dessus de la tête des policiers, depuis le balcon de l’ambassade, considéré comme territoire diplomatique et situé à un rez-de-chaussée surélevé. Il a parlé pendant une dizaine de minutes, avant de rentrer dans l’ambassade sans être inquiété. "WikiLeaks est menacé, et la liberté d’expression et la bonne santé de toutes nos sociétés également", a lancé M. Assange : "Le gouvernement américain va-t-il retourner aux valeurs révolutionnaires sur lesquelles il a été fondé et les réaffirmer, ou va-t-il sombrer dans le précipice, nous entraînant dans un monde dangereux et oppressif dans lequel les journalistes se taisent de peur d’être poursuivis et les citoyens doivent murmurer dans l’obscurité", s’est-il demandé.
"Il y a une unité dans l’oppression"
"Le président Obama doit faire le bon choix, a poursuivi M. Assange, et les États-Unis renoncer à leur chasse aux sorcières contre WikiLeaks". Il a appelé à la fin de la "guerre" américaine contre ce type de médias en général. M. Assange a par ailleurs demandé la libération de Bradley Manning, le soldat américain emprisonné sous le soupçon d’avoir fourni à WikiLeaks les câbles diplomatiques américains publiés par le réseau en 2010, au grand embarras de Washington. Il l’a décrit comme "un exemple pour nous tous", rappelant qu’il avait passé mercredi "son 815e jour en détention sans procès, alors que le maximum légal est de 120 jours".
Il a appelé ses sympathisants à s’unir contre les atteintes à la liberté d’expression : "il y a une unité dans l’oppression, il doit y avoir absolument une unité et une détermination absolues dans la réponse", a-t-il dit. Il a aussi longuement remercié les partisans de WikiLeaks, "témoins" qui ont surveillé sa situation, et surtout l’Équateur, un pays qui s’est "levé pour la justice". Il a énuméré aussi toute la liste des pays d’Amérique centrale ou du Sud qui ont fait connaître leur soutien à l’Équateur dans cette affaire : "l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Salvador, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, l’Argentine, le Pérou, le Venezuela et tous les autres".
Il a remercié aussi sa famille, et l’a assurée qu’ils seraient "bientôt réunis", ainsi que les habitants des États-Unis, du Royaume-Uni ou de Suède qui l’ont soutenu. Des centaines de personnes, militants et badauds, étaient venues l’écouter. M. Assange est apparu très élégant, chemise bleue et cravate à motifs bordeaux, coiffé, rasé de frais et hâlé. Il a levé les deux pouces en l’air avant de rentrer dans l’ambassade sous les "hourras" de la foule.
[Source : lepoint.fr]
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WikiLeaks annonce la suspension de la publication de documents
Le Monde.fr | 24.10.2011 à 14h46
Le site spécialisé dans la publication de documents confidentiels WikiLeaks a annoncé, lundi 24 octobre, qu’il suspendait toute nouvelle publication, citant des problèmes financiers dont il rend responsables les différentes sociétés financières qui ont bloqué les comptes de l’organisation.
Wikileaks "doit lever des fonds de manière agressive pour combattre le blocus qui a été mis en place", explique l’organisation dans un communiqué. "L’ensemble de nos ressources a été réaffecté au combat contre ce blocus", a affirmé le cofondateur du site Julian Assange, lors d’une conférence de presse à Londres. L’organisation estime avoir besoin de 3,5 millions de dollars pour pouvoir fonctionner une année de plus, et laisse entendre que sans une levée massive d’argent, elle devra mettre totalement fin à ses activités en janvier.
Après la publication de documents confidentiels américains, plusieurs groupes, dont Visa, MasterCard, Western Union et PayPal, avaient gelé des comptes appartenant à l’organisation et à Julian Assange et bloqué toute transaction financière. "Une poignée de banques américaines ont réussi à bloquer 95 % des soutiens financiers de WikiLeaks", a-t-il affirmé. L’organisation estime avoir perdu entre 40 et 50 millions d’euros de donations en raison de ces fermetures de comptes.
L’organisation affirme que ce "blocus" des banques est concerté, et Julian Assange a de nouveau évoqué un complot des conservateurs américains. "Ces banques sont les instruments d’un groupe politique à Washington capable de contrôler les échanges économiques entre les citoyens", a-t-il déclaré, qualifiant les banques concernées d’"organisations financières américaines corrompues et liées à des politiciens de droite à Washington".
Les différents services financiers qui ont bloqué les transactions de WikiLeaks ont, peu ou prou, toutes donné les mêmes explications : PayPal, propriété du groupe eBay, avait par exemple expliqué que "le service de paiement ne peut pas être utilisé pour des activités qui encouragent, promeuvent ou facilitent des activités illégales".
PLAINTES MULTIPLES
Dans l’intervalle, WikiLeaks a annoncé le dépôt de plaintes contre les différents établissements bancaires qui ont gelé ou bloqué ses comptes. Après le lancement d’une première procédure par le biais de la Commission européenne, l’organisation a également porté plainte en Islande et au Danemark. Pour WikiLeaks, il s’agit d’une question de principe. "C’est une attaque contre la liberté d’expression. Des puissances financières peuvent essayer de détruire une organisation qui se bat pour la liberté d’expression sur Internet et n’a rien fait d’illégal. Qu’arrivera-t-il à tous les autres groupes, dont certains, comme Greenpeace, utilisent parfois des modes d’action contraires à la loi ?"
"Nous avons également mis au point des manières plus créatives pour nos donneurs de transmettre de l’argent à WikiLeaks", a expliqué Julian Assange. Outre une vente aux enchères expérimentale sur eBay – propriétaire de PayPal – et un service de vente de T-shirts, l’organisation avait mis en place d’autres procédures de don, sensiblement plus complexe qu’un virement PayPal. Lundi, elle a déployé une batterie de nouveaux modes de paiement.
LA DÉLICATE QUESTION DU FINANCEMENT
Ce n’est pas la première fois que WikiLeaks affirme être au bord de la faillite. Début 2010, l’organisation avait déjà suspendu ses activités, expliquant n’avoir pu collecter que 130 000 dollars (94 000 euros) sur les 200 000 nécessaires pour assurer ses dépenses de fonctionnement et les 600 000 pour pouvoir payer ses employés.
Depuis, l’organisation s’est étoffée, mais les questions de financement restent un point très opaque de son fonctionnement. Daniel Dommscheit-Berg, un ancien membre de WikiLeaks que Julian Assange accuse d’avoir volé des documents, affirme dans un livre autobiographique que l’organisation a entretenu des rapports malsains avec ses sources de financement. Il y dénonçait notamment les rémunérations demandées à des chaînes de télévision en contrepartie d’entretiens à la suite de la publication de la vidéo "meurtre collatéral", ou encore les frontières ténues entre les finances personnelles de Julian Assange et celles de l’organisation.
Lundi, Julian Assange, qui est toujours assigné à résidence en Grande-Bretagne en attendant de savoir s’il sera extradé vers la Suède, où il est soupçonné de viol et d’agression sexuelle, s’est en revanche voulu très clair sur la destination des fonds collectés. "L’argent recueilli pour WikiLeaks ne servira jamais à ma défense dans le dossier d’extradition, contrairement à des rumeurs malveillantes diffusées intentionnellement par nos adversaires pour inciter les citoyens à ne pas nous faire de dons", a-t-il affirmé. D’ailleurs, a tenu à préciser M. Assange, "il est toujours possible de faire des dons à mon fonds de soutien via PayPal ou Visa, parce que ces dons passent par mes avocats et non par WikiLeaks".
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Et maintenant, Wikileaks s’attaque à la Chine et aux banques
Marianne2. Vendredi 21 Janvier 2011
Après les révélations sur l’Irak et l’Afghanistan, les 250.000 mémos diplomatiques que continue d’exploiter la presse internationale, Julian Assange a annoncé dans une interview à un journal britannique ses éventuelles nouvelles cibles: la Chine, l’empire Murdoch et le milieu de la finance. Un agenda médiatique qui s’annonce chargé, même si le fondateur de Wikileaks n’en a plus tout à fait la maîtrise.
Et maintenant, Wikileaks s’attaque à la Chine et aux banques
Il est des fuites difficiles à colmater. Wikileaks est de celle-là. Après les révélations sur l’Irak et l’Afghanistan, les 250.000 mémos diplomatiques transmis à cinq des plus grands journaux du monde, dont seule une minorité a pour l’instant été exploitée, de nouvelles fuites s’annoncent. Les meilleurs cyber-plombiers du monde n’y pourront rien.
Dans le dernier entretien accordé, récemment, au magazine britannique New Statesman, Assange a annoncé la couleur…et les futures cibles de Wikileaks.
Dans son viseur Pékin, l’empire médiatique de Rupert Murdoch, quelques banques américaines et bien plus encore.
« La Chine est le pire délinquant de la planète en matière de censure » a déclaré le fondateur de Wikileaks, souvent attaqué pour cibler essentiellement la diplomatie américaine. « La Chine possède une technologie d’interception agressive et perfectionnée qui la positionne entre chaque lecteur dans le pays et toute source d’information extérieure », explique Julian Assange. « Nous nous battons sans relâche pour faire passer l’information et il y a maintenant toutes sortes de façons pour que les Chinois aient accès à notre site », a-t-il ajouté précisant que son véritable adversaire était la Chine et non les États-Unis.
Selon le Center for Investigative Journalism, Wikileaks possèderait des milliers de documents sur l’Empire du Milieu.
Après le temps des promesses, vient celui des menaces. Autre empire dans le viseur de Julian Assange, News Corp, l’empire médiatique de Rupert Murdoch. Assange a menacé de dévoiler 504 mémos diplomatiques américains sur un organisme de diffusions et affirmé posséder également des câbles dur l’Empire Murdoch. « Si quelque chose devait m’arriver, ces dossiers seront publiés » a déclaré Julian Assange.
Des politiciens, des artistes et des multinationales dans le viseur de Wikileaks
Au-delà, c’est sans aucun doute, le secteur bancaire qui tremble le plus. Cela fait déjà un moment que Wikileaks agite ce chiffon rouge: le milieu financier sera sa prochaine victime. Dès 2009, Assange avait affirmé qu’il avait de quoi faire tomber une ou deux banques. Belle leçon de teasing en pleine crise financière. Le site a affirmé qu’il détenait des documents compromettants sur la Bank of America dont il prévoyait la diffusion pour début 2011. La banque aurait déjà mis sur place une « war room » pour répondre aux « attaques de Wikileaks », achetant plus de 400 noms de domaine susceptibles d’être utilisées contre la banque.
Et le pire est à venir : un ancien banquier suisse a également remis lundi dernier deux CD-ROM contenant des informations sur 2000 titulaires de comptes bancaires off-shores. Rudolf Elmer, c’est son nom est un ex-employé de la banque suisse Julius Baer dont il a dirigé la filiale aux Iles Caîmans. Il prétend avoir les preuves que la banque aidait ses clients à échapper à l’impôt, également des documents attestant de la dissimulation de fonds provenant d’actes criminels. Quelque 40 politiciens seraient impliqués ainsi que des artistes et des multinationales des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Refusant de donner les noms des titulaires des comptes, Rudolf Elmer a déclaré que les données couvraient une période d’au moins 19 ans et toucheraient trois banques.
Alors qu’il est toujours en résidence surveillée, lors d’une conférence de presse, Julian Assange a estimé que l’analyse des documents en question prendrait environ deux semaines.
Assange confronté, lui aussi, à des problèmes de fuites
Si Assange ménage le suspense de ses révélations , il s’est d’ailleurs entouré d’une équipe de 4 conseillers en relations publiques, en réalité le fondateur de wikileaks maîtrise de moins en moins l’agenda médiatique.
Outre ses propres déboires judiciaires, Wikileaks s’est fait doubler depuis un mois dans sa stratégie très étudiée de divulgation.
Le journal norvégien Aftenposten a fait main basse sur les 250.000 notes en possession du site et s’emploie à divulguer les secrets de la diplomatie américaine, bien loin de l’accord conclu avec les 5 grands titres internationaux qui se devaient de diffuser ces documents par blocs selon des conditions non dévoilées.
Ces révélations ont coûté son poste au dirigeant du fabricant allemand de satellites OHB System, Berry Smutny, suspendu pour avoir taxé le GPS européen Galileo d’ « idée stupide », selon une note publiée par Aftenposten, alors que son groupe est un des gros bénéficiaires du programme.
Pour faire bonne figure, Julian Assange a affirmé que le quotidien Aftenposten était un partenaire de Wikileaks, ce que le journal a formellement démenti.
Si les fuites se mettent à fuiter…
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Une grande banque américaine, prochaine cible de WikiLeaks
Le Monde.fr avec AFP | 30.11.2010 à 11h33 • Mis à jour le 30.11.2010 à 15h49
WikiLeaks publiera début 2011 des documents compromettants pour la direction d’une "grande banque américaine", affirme le cofondateur du site Internet, Julian Assange, dans une interview publiée par le magazine Forbes, sans nommer la banque.
"Cela donnera un aperçu vrai et représentatif de la façon dont se comportent les banques au niveau de leurs dirigeants d’une manière qui provoquera des enquêtes et des réformes, je suppose", a poursuivi M. Assange, dans des propos rapportés sur le site Internet du magazine. Il a refusé de dire quels agissements seraient révélés au grand public.
"Tout ce que je peux dire, c’est qu’il est clair qu’il y a eu des pratiques contraires à l’éthique, mais il est trop tôt pour suggérer qu’il y a délit. Nous devons être prudents et ne pas coller une étiquette de délinquants aux gens avant d’être tout à fait sûrs", a-t-il.
M. Assange a estimé que la banque était l’un des secteurs économiques qui protégeaient le mieux leurs secrets, avec le renseignement privé."Dans les secteurs où on est extrêmement bien payé, comme, disons, chez Goldman Sachs, ont est davantage incité à ne pas perdre son emploi", a-t-il expliqué. WikiLeaks cherche donc à obtenir davantage de documents de ces deux secteurs. "Ce sont les choses évidentes que nous voulons : ce qui concerne le renseignement et la guerre, et les grandes escroqueries financières. Parce que cela touche énormément de gens", a-t-il considéré.
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WikiLeaks: Bientôt des révélations sur les banques américaines
Publié le 30 novembre 2010.
De quoi déclencher une enquête et des réformes, affirme Julian Assange...
WikiLeaks, Robin des bois des temps modernes ? Après la publication de mémos secrets sur l’Irak, l’Afghanistan et la diplomatie US, le site s’apprête à publier des documents sur une grande banque américaine, rapporte le magazine Forbes lundi.
Interrogé par le magazine, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange refuse de donner le nom de cet établissement, toujours en activité, mais dit s’attendre à ce que cette divulgation conduise à des enquêtes.
Créé en 2006, Wikileaks s’est rendu célèbre en quelques mois en publiant des milliers de notes confidentielles militaires sur l’Afghanistan et l’Irak, puis tout récemment 250.000 câbles diplomatiques du département d’État américain.
« L’écosystème de la corruption »
« Nous avons du matériel relatif à une banque, c’est une mégafuite. Ce n’est pas une échelle comparable aux notes sur l’Irak (400.000 documents), mais ce sont des dizaines ou des centaines de milliers de documents, selon la manière dont vous les définissez », déclare Julian Assange à Forbes, qui publie l’interview sur son site.
« Cela donnera une vision interne authentique et représentative du comportement des banques au niveau de leur direction, sous un angle qui stimulera des enquêtes et des réformes, j’imagine », ajoute-t-il. « On peut appeler cela l’écosystème de la corruption. Mais c’est aussi le processus de décision ordinaire qui ferme les yeux sur et soutient des pratiques non éthiques: la supervision qui n’a pas lieu, les priorités des dirigeants, comment ils pensent satisfaire leur propre intérêt. »
Julian Assange ajoute que son site possède des documents concernant de nombreux gouvernements, dont la Russie, et des entreprises, notamment pharmaceutiques.
[Source : 20 minutes]