Alors qu’au mois de juin 2008, un projet de directive sur la rétention et l’expulsion des personnes étrangères sera soumis au Parlement Européen, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce mercredi 7 mai pour manifester leur refus de voir l’Europe se transformer en une forteresse.
En marge de cette manifestation, Caroline Intrand, de la Cimade, revient sur cette directive qui, si elle était adopté, « constituerait une véritable régression ».
Ce projet de directive, « en prévoyant une rétention pouvant atteindre 18 mois pour des personnes dont le seul délit est de vouloir vivre en Europe, il porte en lui une logique inhumaine : la généralisation d’une politique d’enfermement des personnes étrangères qui pourrait ainsi devenir le mode normal de gestion des populations migrantes.
En instaurant une interdiction pour 5 ans de revenir en Europe pour toutes les personnes renvoyées, ce projet de directive stigmatise les sans-papiers et les transforme en délinquants à exclure. »
Ce projet de directive, qui sera présenté au Parlement le 5 juin 2008, est le premier dans ce domaine qui fasse l’objet d’une procédure de co-décision avec le Conseil des ministres.
Alors que les parlementaires européens ont aujourd’hui une responsabilité historique, la Cimade et une centaine d’organisations européennes nous invitent à réagir pour ne pas laisser retomber l’Europe dans les heures sombres de la ségrégation entre nationaux et indésirables par la systématisation des camps et de l’éloignement forcé.