À l’heure de publier cette dépêche, on se surprend à considérer que les faits dénoncés là sont si ordinaires qu’ils semblent très en deça de ce qui est à dénoncer en matière de condition carcérale.
Il n’est toutefois pas complètement inutile de mettre en vis-à-vis les comportements abusifs de l’institution pénitentiaire et les règles déontologiques qu’elle prétend se donner. Dans un État de droit, de telles remarques auraient tout leur sens...
On sait combien, à l’inverse, ainsi qu’en témoignent les exemples recueillis ici, c’est le droit de la force qui prédomine en prison. Ainsi qu’il aspire à s’imposer y compris hors des murs…
Provocations et comportements indignes de la part des personnels pénitentiaires
La France a beau avoir doté son service public pénitentiaire d’un code de déontologie, il remonte de plusieurs établissements pénitentiaires des informations sur des comportements particulièrement indignes de la part de membres du personnel pénitentiaire.
L’article 15 du code de déontologie prescrit que « le personnel de l’administration
pénitentiaire a le respect absolu des personnes qui lui sont confiées par l’autorité
judiciaire et de leurs droits. Il s’interdit à leur égard toute forme de violence ou d’intimidation. Il ne manifeste aucune discrimination. Il ne doit user ni de dénomination injurieuse, ni de tutoiement, ni de langage grossier ou familier. Il manifeste le même comportement à l’égard de leurs proches. »
• À la Maison d’Arrêt de Grasse :
Un prisonnier a subi différentes menaces et harcèlements de la part de l’administration pénitentiaire : changement constant de cellule, confiscation de ses affaires, coupures d’électricité de sa cellule le 23 décembre 2010…
• À la Maison Centrale de Saint Maur :
Deux détenus se plaignent également de comportements indignes de la part de certains membres de l’administration pénitentiaire et décrivent avoir été contraints de rester plusieurs heures dans leur cellule sans électricité. Ils subissent également des menaces, insultes, provocations, entrainant par la suite des conséquences importantes sur leurs conditions de détention : changements de cellule non justifiés, mise à pied de son emploi (sans aucune procédure contradictoire ni explication), mouvements accompagnés et menottés et même pour l’un d’entre eux, le port des menottes lui est imposé lors des promenades…
Des problèmes d’accès au courrier et au téléphone sont également rapportés.
Tant le retrait des effets personnels du prisonnier, que les coupures d’électricité sont des comportements violant le décret relatif à la déontologie du personnel pénitentiaire.
Ces mesures de rétorsion sont indignes des prisons de la République et ce d’autant
plus qu’elles sont prises à l’encontre de personnes démunies.
Ban Public, alerté par ces personnes détenues, demande que des réponses leurs soient apportées et que les dénonciations faites par celles-ci puissent faire l’objet d’enquêtes sérieuses et impartiales.
Ban Public alerte toutes les autorités compétentes, tous les journalistes, et tous les citoyens pour que ces situations soient dénoncées et qu’il y soit mis fin.
[Source : banpublic.org]