Le scandale est permanent. Total. Absolu. Le peuple syrien se fait littéralement exterminer sous nos yeux, sous les yeux de la dite communauté internationale supposée nous représenter, et avec son assentiment.
Il n’y a qu’une seule chose à faire en Syrie : c’est prononcer une interdiction aérienne qui interdise ce sommet de la barbarie qui consiste à faire pleuvoir des barils d’explosifs sur une ville comme Alep jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, le régime de Bachar el Assad aspirant à imposer son pouvoir sur un pays pulvérisé.
Une interdiction aérienne se moque des éventuels vétos de la Russie ou de la Chine, solidaires de leur ami dictateur. La France seule pourrait l’appliquer – il est arrivé à François Hollande de le reconnaître.
La France ou les Etats-Unis, ou les deux ensemble, sont parfaitement en état d’imposer une telle solution à la fois militairement et diplomatiquement.
Ne pas le faire est criminel. C’est se porter solidaire du crime le plus abject.
François Hollande et Barack Obama sont les deux hommes politiques qui porteront devant l’Histoire la responsabilité de cette non-intervention. John Kerry et Laurent Fabius, eux, incarneront la plus grande honte de la diplomatie, ayant passé ces années à distraire la galerie pour simplement permettre à Assad d’accomplir son crime sponsorisé par Poutine.
Quant à Vladimir Poutine et Bachar el Assad, ils sont directement passibles des tribunaux. A noter à cet égard le véto russe à l’ouverture d’une procédure contre Bachar devant la CPI : il faut d’urgence réformer cette disposition qui permet à un criminel d’avoir le dernier mot dans la plus haute instance de justice pénale. Et ouvrir le chantier d’une véritable justice internationale qui, par définition, ne peut émaner d’une poignée de puissances dont la seule source de "légitimité" est qu’elles détiennent la bombe atomique.
D’ores et déjà et sans attendre, par toutes les voies de droit possible, nationales ou internationales, il faut engager des poursuites pour que les crimes de Bachar el Assad soient au moins désignés, qualifiés, instruits et condamnés comme il se doit.
En France, les juges du pôle génocide et crimes contre l’humanité devraient se saisir par eux-même et ouvrir sans délai une instruction. Et les citoyens syriens victimes ou témoins doivent être invités à y porter plainte et y témoigner.
Quant à l’interdiction aérienne, elle demande une mise en œuvre sans délai, pour sauver ce qui reste à sauver d’Alep.
Paris s’éveille
Syrie: l’armée fait pleuvoir les explosifs sur Alep, les dijihadistes exécutent des civils à Ras al-Aïn
L’armée syrienne larguait encore jeudi 29 mai 2014 de nouveaux barils d’explosifs sur plusieurs quartiers rebelles à Alep, la grande métropole du nord où près de 70 civils dont 15 enfants ont péri depuis le début de la semaine (Aleppo Media Center)
Pendant que la pluie de barils d’explosifs se continue sur Alep où l’armée syrienne bombardait encore ce jeudi 29 mai plusieurs quartiers rebelles de la grande métropole du nord où près de 70 civils dont 15 enfants ont péri depuis le début de la semaine, les djihadistes de l’EIIL exécutaient 15 civils à Ras al-Aïn. [A relever ici le subtil balancement de cette phrase qui tend à ce qu’une information soit annulée par l’autre, suivant la logique de la propagande assadiste depuis le premier jour, reprise servilement par l’AFP comme par l’ensemble de la presse à ce jour. Les trois paragraphes suivants insisteront ainsi sur les crimes des djihadistes, pour que finalement le sujet du jour soit abordé, car "pendant ce temps à Alep", pendant qu’une quinzaine de civils étaient éventuellement tués par l’Etat islamique du Levant qui n’a rien à voir avec la révolution syrienne, le gouvernement de Bachar bombardait à coups de barils d’explosifs une dizaine de quartiers de ce qui reste de ce qui était une des métropoles du monde, faisant des centaines de morts...]
Par ailleurs, 15 civils, dont sept enfants et trois femmes, ont été exécutés dans la province de Hassaka (nord-est) près de la ville de Ras al-Aïn par l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe le plus radical en Syrie, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les 15 personnes «ont été tuées par balles. On ne connait pas encore les raisons» de leur exécution, a déclaré à l’Agence France-Presse le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane, affirmant qu’il s’agissait là «d’un crime de guerre».
L’EIIL et les rebelles des autres groupes se livrent depuis des mois à une guerre sans merci dans le nord et l’est du pays où le groupe ultra-radical est accusé des pires atrocités et de volonté hégémonique.
Pendant ce temps à Alep, toujours selon l’OSDH, près d’une dizaine de quartiers situés notamment dans l’est de la ville ont été bombardés par des hélicoptères militaires.
Ici, sur cette vidéo diffusée par l’OSDH, on essaie de tirer les victimes des décombres après que les hélicoptères du régime de Damas ont bombardé à coup de barils d’explosifs les quartiers rebelle d’Alep, entraînant la mort de deux personnes, nombre susceptible d’augmenter en raison de la présence de victimes sous les décombres et de nombreux blessés, certains dans un état critique.
Toujours selon la même source, les bombardements ont fait au moins 58 morts dont 15 enfants et sept femmes mardi et mercredi, tandis que sept civils dont une femme ont péri lundi.
Alep, ville-martyr et ancienne métropole économique du pays est divisée entre quartiers pro et anti-régime depuis l’été 2012.
Les quartiers rebelles de l’est d’Alep, subissent depuis la mi-décembre une offensive des forces du régime qui s’accompagne d’une pluie de barils d’explosifs largués par hélicoptères et qui a fait jusqu’à maintenant des centaines de morts.
Ces bombardements ont fait l’objet de condamnations d’ONG internationales mais les militants accusent la communauté internationale de rester les bras croisés face à ce « massacre ».
Depuis ces derniers mois, avec l’évacuation de groupes rebelles de Homs et la progression des forces de l’armée syrienne à Alep, le régime de Damas ne cesse de marquer des points à la veille de la présidentielle du 3 juin qui devrait aboutir à la réélection sans surprise de Bachar Al-Assad.
*Avec AFP