[ [ [ Syrie : un peuple assassiné ! - Yannis Lehuédé

À l’heure de la fragile trêve à Gaza, alors qu’on fait le bilan des destructions, il semble que ce travail ait été oublié pour la Syrie comme le souvenir d’un mauvais rêve avec ses bombardements, ses attaques chimiques, ses barils d’explosifs, ses groupes djihadistes et la réélection "démocratique" de El Assad !

En guise de bilan provisoire, Paris s’éveille a rassemblé quelques images illustrant quatre ans de guerre impitoyable d’un tyran contre son peuple.
On a probablement aussi oublié que la jeunesse irakienne avait gardé en mémoire les bombardement quotidiens de l’Otan pendant dix ans entre les guerres de 1991 et 2003 (et la honteuse opération "pétrole contre médicaments"). Les éventuels survivants civils du conflit syrien garderont longtemps le souvenir de ce cauchemar.
Et qui imaginerait qu’ils remercieront les volontaires européens au djihad si la Charia est instaurée dans les zones "libérées" ?

Début juillet, on dénombrait plus de 171 500 victimes d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme qui précise que chaque partie minore ses pertes... Une réaction internationale est plus que jamais nécessaire.

Paris s’éveille

Manifestation à Douma (avril 2011)
Manifestation à Douma (avril 2011)
syriana2011
Une jeune manifestante (30 novembre 2011)
Une jeune manifestante (30 novembre 2011)
Manifestation de soutien à Londres (janvier 2012)
Manifestation de soutien à Londres (janvier 2012)
à Atareb, à 25 km à l’est d’Alep (31 juillet 2012)
à Atareb, à 25 km à l’est d’Alep (31 juillet 2012)
Ahmad Gharabli / AFP
Sniper rebel à Alep (octobre 2012)
Sniper rebel à Alep (octobre 2012)
Alep (février 2013)
Alep (février 2013)
Syrie (mars 2013)
Syrie (mars 2013)
Alep (25 mai 2013)
Alep (25 mai 2013)
Alep (juin 2013)
Alep (juin 2013)
Banlieue de Damas (juin 2013)
Banlieue de Damas (juin 2013)
Ghouta, banlieue de Damas (août 2013)
Ghouta, banlieue de Damas (août 2013)
Alep (décembre 2013)
Alep (décembre 2013)
Wostok Press
En janvier 2014
En janvier 2014
Camp de 106 000 réfugiés à la frontière jordanienne (avril 2014)
Camp de 106 000 réfugiés à la frontière jordanienne (avril 2014)
Syrie (mai 2014)
Syrie (mai 2014)
Alep en 2014
Alep en 2014
Alep (juin 2014)
Alep (juin 2014)

En janvier, le Guardian publiait des photographies de merveilles syriennes avant la guerre, puis pendant...

Syrie : Recours massif à des bombes-barils
Ces attaques contre des civils violent la Résolution 2139 de l’ONU

(New York, le 30 juillet 2014) – Le gouvernement syrien recourt massivement à des frappes aériennes lors desquelles des barils d’explosifs sont largués sur des zones civiles, au mépris d’une résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. La Résolution 2139, adoptée le 22 février 2014, ordonne à toutes les parties au conflit à mettre fin à l’emploi sans discrimination de barils d’explosifs et d’autres armes contre des zones peuplées.

Le Conseil de sécurité se réunira le 30 juillet pour établir son cinquième rapport sur l’application de la Résolution 2139. Depuis l’adoption de celle-ci, Human Rights Watch a identifié plus de 650 nouveaux sites qui semblent indiquer l’impact de barils d’explosifs largués sur des quartiers de la ville d’Alep tenus par des groupes armés de l’opposition. Des groupes armés mènent également des attaques aveugles – notamment des attentats à la voiture piégée et des tirs d’obus de mortier – contre des zones pro-gouvernementales.

« Cela fait des mois que le Conseil de sécurité de l’ONU reste les bras croisés alors que le gouvernement syrien viole sa résolution en continuant de larguer des barils d’explosifs sur des quartiers civils », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La Russie et la Chine devraient permettre au Conseil de sécurité d’exiger à l’unanimité, et avec la même détermination que celle affichée sur la question de l’aide humanitaire, la cessation de ces attaques meurtrières contre des civils. »

un quartier d’Alep
un quartier d’Alep
HRW

La Résolution 2139 de l’ONU condamne fermement la détention arbitraire, la torture de civils, les enlèvements ainsi que les disparitions forcées en Syrie, et exige que « toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, autorisent immédiatement un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave aux organismes humanitaires des Nations Unies et à leurs partenaires d’exécution, y compris à travers les lignes de conflit et à travers les frontières ».

Les déclarations des témoins ainsi que l’analyse d’images satellite, de vidéos et de photos obtenues par Human Rights Watch indiquent que les forces gouvernementales ont maintenu voire augmenté le nombre de frappes aériennes contre Alep depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de la Résolution 2139 en février.

Sur une période de 113 jours avant l’adoption de cette résolution, Human Rights Watch avait déjà identifié au moins 380 sites indiquant de forts dommages dans des zones tenues par des groupes armés non étatiques à Alep, grâce à l’analyse de quatre images satellite prises depuis le 31 octobre 2013.

Dans les 140 premiers jours qui ont suivi l’adoption de la Résolution 2139 – du 22 février au 14 juillet 2014 - Human Rights Watch a identifié plus de 650 sites indiquant d’importantes frappes sur des quartiers d’Alep contrôlés par des groupes armés opposés au gouvernement, soit une moyenne de près de cinq frappes par jour. Les zones les plus touchées à Alep sont les quartiers de Masaken Hanano, Al-Sakhour, Bostan Pasha, Cheikh Kheder, Trab al-Hellok, Aynat-Tal, Résafé, et Sheikh Saed.

Dans la majorité des cas, les dégâts ont selon toute probabilité été causés par des barils d’explosifs, qui tendent à détruire des structures sur des zones plus larges que celles généralement observées dans le cas d’autres types de frappes aériennes ou de tirs d’artillerie. Les cratères sont souvent peu profonds, avec une forme irrégulière et des bords crantés.

Ces bombes non guidées hautement explosives sont fabriquées localement, à peu de frais et constituées généralement de gros barils d’huile, de cylindres à gaz ou de réservoirs d’eau qui ont été vidés de leurs contenus et remplis de puissants explosifs ainsi que de ferraille afin de renforcer l’effet de fragmentation. Les barils d’explosifs sont généralement largués par des hélicoptères.

Le communiqué intégral en anglais.
[Source : Human Rights Watch]

Syrie : Valerie Amos préoccupée par la poursuite de violations flagrantes du droit humanitaire
30 juillet 2014 – Lors d’une réunion mercredi au Conseil de sécurité sur la situation en Syrie, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a exprimé sa préoccupation concernant la poursuite des violations flagrantes du droit humanitaire international et des normes des droits de l’homme dans ce pays.

« Les attaques contre les cliniques et hôpitaux ont atteint des niveaux aussi élevés qu’en décembre 2012. Des infrastructures civiles primordiales, telle que la station de pompage d’eau d’Alep, ont été attaquées, ce qui a interrompu l’approvisionnement en eau potable. Près d’un million de personnes sont toujours privées d’accès à l’eau potable alors que les températures atteignent 50 degrés », a expliqué Mme Amos.

« La fourniture d’aide humanitaire aux personnes dans les régions difficiles d’accès a encore baissé ce mois-ci, en grande partie à cause de la centralisation de l’octroi de laissez-passer par le gouvernement et du refus arbitraire de certains groupes d’opposition de laisser passer les convois d’aide, particulièrement dans les gouvernorats de l’est de la Syrie », a-t-elle ajouté.

Après plus de 20 requêtes, l’ONU a finalement réussi plus tôt ce mois-ci à atteindre la ville assiégée de Madamyiet El Sham, dans la région autour de Damas, pour fournir des denrées alimentaires et des soins médicaux aux quelque 24.000 habitants de la ville qui n’ont pas reçu d’aide depuis la fin de 2012. Malgré ce succès, près de 241.000 personnes vivent toujours en état de siège dans le pays

[...]

Mme Amos a rappelé que toutes les parties prenantes ont l’obligation de protéger les civils et de respecter les principes du droit humanitaire.

[Source : ONU]

La Russie modernise les MiG-29 syriens
12 juin 2014 - Des documents publiés par Russian Aircraft Corporation (RAC) MiG ont révélé quelques détails sur la modernisation des MiG-29 de l’armée syrienne.

Le rapport annuel 2011 de RAC MiG mentionnait que quatre MiG-29 avaient été modernisés vers la norme MiG-29SM pour la Syrie. Le rapport a ensuite été retiré puis republié plus tard en supprimant la référence à la Syrie, soulignant le caractère sensible de l’affaire. La version originale du rapport a également révélé que RAC MiG avait ouvert un bureau près de la base aérienne de Mezze à Damas.

Le nombre de MiG-29 achetés par la Syrie demeure toujours un mystère avec des estimations variant entre 84 et 22 unités. On sait qu’il y a un ou deux escadrons de MiG-29 opérationnels à la base aérienne Sayqal et peut-être d’autres MiG-29 opérant depuis la base aérienne de Tiyas.

Comme les MiG-29 syriens utilisent la cellule 9.12, qui diffère de la cellule de 9.13M du MiG-29SM, RAC MiG a développé une variante spéciale pour répondre aux besoins de la Syrie, comme il l’a fait pour l’Inde avec le MiG-29UPG modernisé. Toujours selon le rapport 2011 de RAC MiG, le développement de ce nouveau MiG aurait coûté 531.1 millions de roubles (15 millions USD), soit près de la moitié du coût de modernisation du MiG-29UPG à 925.7 millions de roubles.

La norme MiG-29SM dispose de nombreuses améliorations par rapport au 29 MiG d’origine, comme un nouveau radar N019ME, la capacité de transporter une charge utile plus importante (jusqu’à trois réservoirs larguables), ainsi que de nombreuses petites améliorations au tableau de bord et des nouveaux systèmes de navigation et de communication.

Compte tenu du conflit en cours, l’évolution la plus importante est sans doute la capacité à opérer un arsenal élargi d’armes air-sol, comme des missiles Kh-29T/TE (AS-14 « jas ») et Kh-31A/P (AS-17 Krypton) et des bombes guidées KAB-500KR. D’autres armes à guidage laser peuvent également être utilisées en ajustant un pod de ciblage ou pour éclairer la cible externe.

Alors que les Mig-29 syriens ont été filmé effectuant des missions d’attaque au sol avec des bombes et des roquettes non guidées, il est difficile de savoir s’ils ont eu recours à des munitions guidées.

La modernisation permet également aux MiG-29 syriens de porter des missiles russes air-air R-77 (AA-12 ‘Adder’), qui constituent une menace pour les aéronefs étrangers susceptibles d’intervenir dans le conflit. Les MiG-29 ont déjà été repéré en Syrie portant les fixations AKU-170E nécessaires pour tirer le R-77, ce qui prouve que l’armée syrienne en possèdent dans son arsenal.

Une autre affaire, enregistrée dans le rapport 2009 de RAC MiG, a porté sur la réparation d’un nombre indéterminé de MiG-23MLD syriens. La Syrie aurait reçu environ 30 MiG-23MLD de Biélorussie en 2008 pour les pièces de rechange, dont certaines ont probablement été mis en service. Les MiG-23MLD avec des marquages syriens ont été photographiés à la base aérienne de Krasnodar en Russie au cours des dernières années, ce qui indique que les avions réparés n’étaient pas ceux acquis auprès de la Biélorussie, mais des MiG-23S initialement fourni à la Syrie par l’Union soviétique puis remis à niveau à la norme MLD.

RAC MiG a également aidé l’armée syrienne à transiter vers un système de maintenance plus moderne. Traditionnellement, les avions soviétique avaient toutes leurs composantes remplacées automatiquement une fois qu’ils ont dépassé leurs heures de vol certifiés. Le nouveau système permet à certains composants de continuer à être utilisés s’ils sont réputés être encore utilisables même s’ils dépassent leurs heures de vol, réduisant ainsi le nombre de pièces de rechange nécessaires pour maintenir l’aéronef en état de vol.

RAC MiG a également contribué à améliorer la formation des pilotes syriens. Le rapport 2010 de la société MiG a noté que quatre simulateurs de vol d’un type non spécifié avaient été livrés à la Syrie.

[Source : info-aviation]

État de la force aérienne syrienne en septembre 2013 :
L’armée de l’air syrienne dispose de 28 escadrons* répartis sur 12 bases aériennes dont 15 escadrons dédiés à la défense aérienne et 12 escadrons pour l’attaque au sol :

  • 4 escadrons de MiG-23M « Flogger » basés à Shayrat, An Nasiriyah, Dumayr, et Marj Ruhayyil.
  • 7 escadrons de MiG-21 « Fishbed » basés à Hamah, Al Qusayr, Khalkhalah, et Deir Zzor.
  • 5 escadrons d’attaque au sol Su-22 « Fitter » à Shayrat, Tiyas, Marj Ruhayyil et Dumayr.
  • 3 escadrons de MiG-25PD « Foxbat » basés à Shayrat et Tiyas.
  • 3 escadrons de MiG-29 « Fulcrum » à Hamah et Sayqal.
  • 1 escadron de Su-24 « Fencer » basé à Tiyas.

La flotte d’hélicoptères comprend :

  • 3 escadrons de Mi-24A « Hind » à As Suweidaya West et Marj Ruhayyil.
  • 2 escadrons de SA 342L à Mezze.

* Un escadron de chasse compte une vingtaine de machines, réparties en général en trois escadrilles.

L’armée syrienne dispose aussi d’un escadron d’avions d’entraînement Aero L-39 « Albatros » qui peut également opérer des attaques au sol mais dont on ignore la localisation.

[source : IHS Jane]

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