Une loi est votée à l’assemblée nationale, à la demande de députés UMP et Socialiste pour interdire de vivre à demeure au camping. Étiquetée "tourisme" elle ne faisait pas beaucoup de bruit...
Plus de 85 000 personnes vivent ainsi dans des camping. (source: insee)
C’est en février que cette loi sera examiné au sénat. Elle prévoit de restreindre à trois mois le temps maximum passé dans un camping... autant dire de gros problèmes en perspective pour ces habitants de mobile-home...
Ci dessous un article du Sud Ouest et un tract de l’association HALEM (habitat de logements éphémères ou mobile).
Les précaires chassés du camping ?
Visant à la fois les mal-logés et ceux qui font du mobile-home une résidence secondaire sans impôt, une loi votée à l’Assemblée interdit de vivre à demeure au camping.
La Rochelle, camping municipal. Saisonnière d’avril à septembre, Dominique Scarazzati passe les sept mois de l’année dans sa caravane. La future loi l’obligerait à quitter les lieux.
Autrefois jardin d’Eden de l’apéro et des concours de miss rances, le camping offre aussi désormais l’asile locatif à plusieurs milliers de Français en galère. Ainsi Dominique Scarazzati ne traverse-t-elle pas les allées du camping municipal de La Rochelle en maillot de bain, un verre de pastis à la main. Saisonnière dans la restauration, cette femme de 57 ans assure n’avoir d’autre choix que d’hiverner en caravane d’octobre à mars. « J’ai fait la bêtise de quitter mon job de gardienne d’immeuble en région parisienne et, à mon âge, plus personne ne me propose un emploi à l’année. Avant de retourner au printemps travailler dans un resto de l’île de Ré, je me loge ici pour 310 euros par mois. C’est froid, humide et venteux, mais toujours moins cher qu’un appartement. »
Un refuge en sursis pour peu que la loi récemment votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale ne soit validée par le Sénat en février. Dénonçant les dérives anarchiques de certains des 8 634 campings recensés en France, les députés Jean-Louis Léonard (UMP) et Pascale Got (PS) veulent notamment plafonner à trois mois la vie dans un camping. « Ce ne sont pas des endroits faits pour des résidents permanents, alors passé ce délai il faudra présenter le justificatif d’une autre résidence principale », explique le député UMP, qui est aussi maire de la petite station balnéaire de Châtelaillon (17).
Au moins 70 000 résidents
« Je ne suis pas contre un hébergement d’urgence, comme par exemple au lendemain de Xynthia, poursuit-il. Mais je sais aussi que des propriétaires de terrains se transforment en véritables marchands de sommeil. Les campings ne sont pas là pour régler le problème du logement. Nous ne pouvons plus tolérer ces bidonvilles. »
A priori louable sur le papier, l’initiative de Jean-Louis Léonard agace en revanche des associations soupçonnant là une véritable chasse aux pauvres. « Au lieu de proposer des solutions concrètes, ils cassent le thermomètre de la misère », explique-t-on du côté de la Fondation abbé Pierre. Un constat plus sévère encore pour Paul Lacoste, le porte-parole d’Halem (association des Habitants de logements éphémères ou mobiles) : « Le sort de ces milliers de gens leur fait une belle jambe, c’est une loi qui les précarise encore un peu plus, on va les pousser à la rue parce qu’ils font chuter le prix du mètre carré dans les communes concernées. »
L’affaire pour autant n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Car si 70 000 à 120 000 personnes (1) louent en effet un emplacement de camping à l’année, la majorité d’entre elles le feraient par choix plus que par contrainte. Une façon comme une autre de s’offrir une résidence secondaire à peu de frais, contournant au passage la taxe d’habitation. « Jusqu’à présent, les maires n’avaient aucun pouvoir alors que certains terrains multiplient sans autorisation les mobil-homes », se justifie le député Léonard.
Une fausse taxe d’habitation
« Cette loi va déjà permettre de régler les problèmes relationnels entre les directeurs de camping et des propriétaires de mobil-home parfois abusés, mais surtout de rendre équitable la fiscalité de ceux qui les occupent. » Vraie-fausse taxe d’habitation, une somme forfaitaire pourrait donc leur être réclamée. Victime collatérale de l’engouement de ses compatriotes pour les mobil-homes, Dominique Scarazzati s’inquiète des conséquences de cet effet pervers. « Par le passé, il m’est arrivé de me retrouver à la rue. Je ne veux pas revivre ça. Alors, au cas où, j’ai pris rendez-vous avec une assistante sociale. D’autant que la mairie de La Rochelle a déjà réduit ici le nombre d’emplacements à l’année. Cet hiver, nous ne sommes plus qu’une trentaine à avoir pu obtenir une place. »
Feignant de n’avoir pas compris que cette proposition de loi étiquetée « tourisme » concernait aussi le logement, les députés socialistes en charge des questions de précarité ont promis de rattraper le coup au Sénat.
(1) Selon l’Insee, 85 000 personnes vivent dans des constructions provisoires, des habitations de fortune, des campings et des mobil-homes à l’année.
source SUD OUEST
VOIR le site HALEM : http://www.halem.infini.fr/spip.php?article89
Une loi, votée en toute discrétion en décembre à l’Assemblée Nationale,
à la demande de députés de l’UMP, des socialistes et du gouvernement,
interdira de rester plus de trois mois d’affilé dans un camping.
C’est l’article 2 de la loi « Léonard ».
Un toit, un lieu de vie pour moi et ma famille, c’est un droit.
Habitants de camping,
nous sommes menacés ! Urgence !
Comment allons nous subvenir à nos besoins, avoir une activité, créer des liens
sociaux si nous sommes obligés de déménager tous les trois mois ?
La loi Léonard propose sans vergogne de défendre le tourisme en expulsant les
personnes avec le statut juridique et administratif « Gens du Voyage ». C’est à
dire toute personne pour qui la résidence principale est mobile comme le défini
la loi de 1969.
Certain-es ont choisi ou ont adopté ce mode de vie, d’autres l’ont toujours vécu,
d’autres n’ont pas d’autres solutions. Souvent, faute de solutions, les services
sociaux nous ont envoyé là et la CAF nous a accordé des allocations logement.
Cette fois, c’est le bouquet,
car vivre en camping sera rendu impossible.
Où irons-nous ?
Nous installer comme beaucoup sont obligés de le faire sur des
terrains non constructibles ? Sans possibilité de se raccorder aux
fluides, et en risquant des poursuites par la mairie ou l’adminis-
tration... ? Créer des bidonvilles ?
un déplacement forcé tous les 3 mois,
des difficultés parfois insurmontables pour trouver un autre camping, ou une nouvelle solution d’urgence,
d’augmentation des tarifs surtout en saison haute ainsi que des frais de déplacements élevés,
un changement de commune et des changements d’école avec des
délais d’inscription intolérables et des risques d’exclusion sociale.
C’est inadmissible, car si elle est adoptée au Sénat, cette loi signifiera :
Le samedi 28 janvier 2012
à une première Assemblée à 14h00
C’est pourquoi HALEM, le DAL et Goutte d’eau
vous invite pour s’organiser
Une conférence de presse est annoncée à 17h00
où chacun-es pourra exprimer son point de vu
À pied : Métro Basso Cambo (A),
bus 47 arrêt Guilhermy
puis suivez les flèches
Au Maquis (Réquisition Autogérée),
23 impasse des réfractaires et des maquisards
31300 Toulouse, quartier Saint Simon
(près du lac de la Ramée)
DAL Toulouse
Droit au Logement
contact Jacques Ferrand
09 51 03 41 92
jyferrand@yahoo.fr
www.droitaulogement.org
Goutte d’eau
Association
de Gens du Voyage
contact :Frédéric Liévy
06 11 87 53 72
HALEM Sud Ouest
Association pour les HAbitants
de Logements Éphémères ou Mobiles
Carré d’Espagne 09800 ENGOMER
contact : Clément DAVID 06 30 94 85 71
nomadinconduite@free.fr
www.halemfrance.org
Goutte d’eau
Nous exigeons :
le retrait de cet article intolérable, il n’est pas question d’expulser
des personnes pour qui la caravane ou d’autres types d’habitats légers
ou mobiles constituent le domicile de leurs occupants.
des droits pour les habitants de terrains non constructibles et les
habitants de terrain de camping.
le droit au relogement social, qu’il soit en HLM ou, pour celles et
ceux qui le souhaitent, sur des parcelles permettant des installations
légères comme les terrains familiaux publics ou privés.
La reconnaissance de l’habitat diversifié.
Cette loi s’inscrit dans la même logique que les lois de 1912, de 1940, 1969, 2003 et 2007. Les premières ont amené la catastrophe des camps d’internement, les suivantes à une discrimination et une précarisation galopante.
Nous avons su résister ensemble en 2011 contre la loi LOPPSI2 et nous avons gagné.
Ensemble, nous devons encore gagner....