[ [ [ Les roms de Montreuil encore expulsés ! - Yannis Lehuédé

Manuel Valls, Christian Lambert et Dominique Voynet : il y a trois responsables de l’expulsion du campement de roms d’un terrain qu’ils occupaient 140 rue de Paris, à Montreuil, depuis une bonne année.

Manuel Valls : le type qui ne respecte pas plus sa parole, ni sa signature, qu’un autre politicien de temps de crises, un certain Adolf Hitler, fameux pour ne pas avoir respecté les accords de Munich supposés sauver la paix en Europe. Et l’actuel ministre de l’Intérieur français entre bien dans la catégorie de ces cyniques absolus qui s’autorisent à mentir éhontément à leurs adversaires, comme à leurs partenaires, qu’ils méprisent radicalement.

C’est en août que le ministre de l’Intérieur apposait son paraphe au bas d’une circulaire interministérielle, garantissant qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans relogement...

Depuis août, c’est tout le contraire qui se passe : les flics de Valls expulsent les campements de roms à tour de bras, sans jamais appliquer les conditions prévues par cette fameuse circulaire.

Il n’y a pas bien longtemps, c’était à Ris-Orangis, le Pérou, un joli "village", à l’écart de tout voisinage, où les roms s’étaient organisé un petit paradis, avec le soutien de multiples associations et de jeunes architectes… Expulsé, rasé, la terre retournée… Et les enfants renvoyés à la rue avec leurs parents…

Et hier c’était à Montreuil, rue de Paris, sur ce même terrain déjà expulsé en 2009 à la demande de Voynet aux fins de "désinfection" des abords du Palais des expositions où devait s’ouvrir le salon du livre de la jeunesse...

En 2010, les mêmes roms se retrouvaient à nouveau à la rue, l’immeuble qu’ils avaient squatté entretemps étant récupéré sans problème par son propriétaire pour y faire des travaux. Mais la police interdisait toute nouvelle installation sur cette friche de la rue de Paris – et les roms étaient restés plusieurs semaines coincés sur un bout de trottoir, derrière ce fameux terrain, rue Etienne Marcel.

Un jour, ils en seront chassés, toujours à la demande de Voynet, et en accord avec Christian Lambert, le super préfet de choc désigné alors par Sarkozy en Seine Saint Denis pour y faire la guerre aux roms.

C’est d’ailleurs à l’époque qu’on avait pu écrire, sur le blog du Collectif contre la xénophobie :

La chasse à l’homme continue en Seine-Saint-Denis. Le Préfet Lambert, véritable Papon de notre temps, poursuit la chasse aux roms en Seine-Saint-Denis. Hier, c’était la police de Montreuil qui chassait dans les rues la trentaine de roms sur le trottoir depuis trois semaines. Pourchassés sans fin, sans un lieu pour se poser. Ils ont finalement été accueillis dans le local associatif de Télé-Liberté, Paris XXème, quand les flics du Préfet Gaudin, prenant le relai de ceux de Lambert, poursuivaient la chasse perpétuelle… Aujourd’hui, c’est à Bondy que Lambert-Papon continue sa sale besogne, appliquant son programme ultra-raciste : « pas un rom en Seine-Saint-Denis ». Sarkozy, Hortefeux, Lambert : il faut traîner ces hommes-là devant un nouveau Nuremberg... À bas l’État raciste.

C’est alors qu’était inventée la chasse sans fin, dont le petit Mussolini d’Evry, Manuel Valls, aura fait une spécialité depuis qu’il est ministre de l’Intérieur.

Son prédécesseur Hortefeux nous avait poursuivi pour "injures", pour avoir traité Lambert de "véritable Papon de notre temps". Et, il y a un an, la 17ème chambre nous relaxait.

Les propos poursuivis "imputent à Christian Lambert d’appliquer, en sa qualité de préfet, une politique gouvernementale discriminatoire et raciste, tout comme l’avait fait en son temps Maurice Papon", écrivait la 17e chambre dans son jugement. "Ils portent sur des faits précis, susceptibles de faire l’objet d’un débat contradictoire sur la preuve de leur vérité", ajoute le jugement. Ils "ne sauraient ainsi être qualifiés d’injurieux au regard de la définition de l’injure" donnée par la loi.

Faut-il avouer ici que je récidive, et que j’en appelle à Hitler ou Mussolini, parce qu’il y a urgence à faire cesser ce scandale d’une politique effectivement ultra-raciste menée par un gouvernement de gauche, élu à la suite d’un gouvernement de droite qui appliquait la même politique et que les électeurs auront choisi de congédier pour changer de politique ?

Dominique Voynet, de même, s’est faite élire en assurant aux électeurs de Montreuil qu’elle mettrait un terme à la politique raciste entretenue vis-à-vis des roms par son prédécesseur, le communiste Jean-Pierre Brard... Depuis, elle serait impressionnée par les nombreux courriers racistes que sa mairie reçoit – mais plus certainement encore par les intérêts des promoteurs immobiliers à qui Brard avait déjà vendu la ville. Ceux-ci seraient navrés de l’incidence négative que la présence de roms dans la commune inflige au prix du mètre carré…

Quant à Manuel Valls, il exploite la question rom pour attirer à lui les sympathies de l’électorat de droite et d’extrême-droite, lui permettant de passer pour "le ministre le plus populaire" dans des "sondages" aussi insignifiants que mis en avant. Un ministre de gauche faisant une politique de droite suscite l’enthousiasme des électeurs de droite et le désaveu d’une partie de son électorat, et n’a pas de mal à connaître une large "popularité" sondagière...

Autant cela peut servir à frimer un temps, autant à l’heure des élections ce genre de tactique ne vaut pas grand chose : l’électeur de droite vote à droite, et le candidat de gauche a toutes les chances de se ramasser ayant perdu une part de son soutien naturel. Pire : lorsqu’il s’engage sur des voies aussi moralement inadmissibles que la démagogie raciste, le politicien de gauche porte atteinte au socle même des convictions de son électorat, renforçant durablement son abstentionisme ou sa dispersion.

Ce n’est pas diffamer ce ministre de l’Intérieur que de suggérer ici que cette courte vue politique puisse ne recouvrer que l’étroite ambition de réussir un hold-up dans cette république où les fonctionnaires au pouvoir voient si facilement les millions pleuvoir autour d’eux.

C’est que s’attaquant aux plus pauvres des plus pauvres, et les persécutant aussi gratuitement, il en rajoute, le chien. – Ça, c’est une injure. Quoique mes amis anti-spécistes seront réellement scandalisés que je fasse porter à la gente canine l’abjection de cet individu.

Permettez que je m’en excuse vis-à-vis des anti-spécistes et des chiens, pas vis-à-vis du ministre.

Et que je m’en explique en toute franchise ici : oui, il s’agit d’une provocation, d’une provocation désespérée… On voudrait les attraper à la gorge, ces salopards. Et qu’ils osent venir débattre de leur politique devant les tribunaux ou bien où que ce soit. Mais qu’ils s’en aillent. On les a assez vus. La gauche n’a pas besoin de ces infiltrés d’extrême-droite – telle Calandra, la maire du XXème ou son maître Jean-Pierre Chevènement et feu François Mitterrand – que son âme ne repose pas en paix.

Il y a deux ans, quand Hortefeux-Sarkozy-Lambert – et l’inénarrable Voynet – inventaient la chasse sans fin, qui ordonne aux fonctionnaires de police d’empêcher à des femmes portant leurs enfants dans les bras de se poser ne serait-ce qu’un instant… ni sur un trottoir, ni dans un square… les roms avaient donc dû entrer dans Paris, quittant la Seine Saint-Denis, pour se retrouver poursuivis par les flics de Paris, pareillement, sans fin, jusqu’à ce qu’il n’y ait d’autre solution que de leur ouvrir le local d’une bibliothèque associative – ma bibliothèque, en fait – dans le XXème.

Certains y vivent encore, deux ans plus tard. D’autres s’étaient retrouvés sur ce terrain de la friche industrielle qui jouxte le Palais des expositions montreuillois. J’y étais, il y a un peu plus d’un mois, un matin où l’on craignait l’expulsion qui n’interviendra pas ce jour-là.

Et je l’ai vu, ce joli village. Certes les baraques n’étaient pas comme à Ris-Orangis des bijoux conçus par de brillants jeunes architectes. C’était de simples cabanes, mais relativement grandes, avec portes et fenêtres. Celle où j’étais reçu pour boire le café du matin comportait deux pièces, une chambre et une salle à manger. Il n’y faisait pas bien chaud, mais un poêle permettait de chauffer efficacement la chambre, la nuit.

Des vieux, des enfants, des adolescents, des femmes, des hommes, paisibles. Voilà ce que j’ai pu voir. Certes, c’est là le fond de la misère, mais ce sont des intérieurs qui s’aménagent tous les jours et deviennent même douillets à force. Des abris.

Ce jour-là, l’expulsion n’étant finalement pas à l’ordre du jour, le problème était celui du ramassage des ordures, qui venait seulement d’être institué par les services municipaux, après près d’un an d’abandon qui avaient réussi à faire du terrain un dépotoir. Du coup, depuis des semaines, le nettoyage s’était fait, jour après jour, et le terrain se trouvait de plus en plus joyeux sous le tardif soleil printanier.

Des citoyennes et citoyens de Montreuil avaient demandé, il y a à peine un mois, à la ministre du logement de procéder à une réquisition de cette friche, pour permettre qu’au cœur de la ville subsiste un village rom – lieu de paix et de tolérance.

La paix et la tolérance, voilà deux qualités que ni Valls ni Voynet n’ont assez de neurones pour comprendre.

Envoyer les flics sur des gens en paix au lieu de leur fournir l’eau et l’électricité, c’est tout ce qu’ils savent faire ces indécents démagogues.

Paris s’éveille

La friche, expulsée !

La friche rue de Paris où étaient installées plusieurs familles rroms a été rasée ce matin, les familles ont tenté d’occuper un autre terrain mais la police les en a chassé.

Un rassemblement s’organise actuellement devant la mairie de Montreuil.

Besoin de soutien.

Raser, un bidonville, lieu de vie somme toute ultra sommaire, sans proposer de solutions aux personnes est contraire à la loi... Mais pour les familles rroms que se soit un gouvernement de droite ou de gauche, on rase leur abris, détruit leur affaire les laissant dans le dénuement le plus complet.

Où iront dormit cette nuit les familles, les enfants qui tentent de suivre une scolarité comme c’est une obligation sur le territoire français ?

Combien encore de famille à la rue, sans solutions d’hébergements ?

Appel a toutes les personnes et associations qui viennet en aide aux sans logis, mal logés délogés !

[Source : collectif contre la xénophobie]

Des Roms expulsés à Montreuil

le 03.05.13 à 06h31

Ce fut un jeudi noir pour certaines familles roms. Vers 6 h 30, jeudi, la police a détruit les cabanes et expulsé une quarantaine de familles installées depuis deux ans sur un camp en face du Palais des Congrès de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Selon Saimir Mile, porte-parole de La Voix des Roms : «On ne sait pas s’il y a une procédure, une décision de justice à propos de ce terrain privé.»

Sur ce même lieu, un incendie avait ravagé dix baraques il y a une dizaine de jours. Vers midi, certains de ces Roms expulsés ont investi un terrain vide de Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Mais quelques heures plus tard, à 16 h 30, c’est de nouveau l’intervention des forces de l’ordre qui les poussent à revenir à Montreuil, cette fois devant la mairie, où ils s’apprêtaient à passer la nuit. «Une association de jeunes juristes Intercapan a commencé des démarches à la mairie pour des demandes de logement, poursuit Saimir Mile, qui a accompagné ces familles tout au long de cette pénible journée. On attend une solution, un lieu où ces personnes puissent vivre. »

[Source : 20 minutes]

Des dizaines de Roms expulsés d’un campement à Montreuil

le 02/05/2013 à 21:04

Une soixantaine de Roms, selon une association de soutien, a été évacuée jeudi matin d’un campement proche d’une friche industrielle après décision de justice "obtenue par le propriétaire du terrain", selon la mairie EELV.

Plusieurs dizaines de Roms ont été expulsés ce jeudi matin de leur campement de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Ils attendaient, en début de soirée devant la mairie, une proposition d’hébergement d’urgence, a-t-on appris de sources concordantes.

Ces personnes -une soixantaine selon une association de soutien- ont été évacuées au petit matin de leur campement, situé près d’une friche industrielle. L’évacuation fait suite à "une décision de justice obtenue par le propriétaire privé du terrain", a indiqué la mairie EELV de Montreuil dans un communiqué.

"Depuis plus d’un an, plus d’une centaine de [Roms] squattaient ce site dans des conditions de vie, de salubrité et de sécurité inacceptables, pour eux-mêmes comme pour les riverains", a-t-elle ajouté, rappelant qu’un incendie s’était déclaré dans le camp le 17 avril.

"Dans le respect des textes, des hébergements provisoires ont été proposés par la préfecture aux familles qui en ont fait la demande", a-t-elle ajouté.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a précisé qu’un "diagnostic social complet" avait été réalisé le 8 avril dans le campement et que "des capacités d’accueil en hôtel avaient été réservées" à destination de quelques familles le jour de l’évacuation. "Mais personne ne s’est manifesté au moment de l’opération", a-t-elle souligné.

Le Parti de gauche de Montreuil a pour sa part dénoncé jeudi dans un communiqué "le démantèlement des camps sans solution d’hébergement", qu’il qualifie de "vaste mascarade".

[Source : l’express]

Expulsés, des Roms veulent occuper une salle à Montreuil

3 mai 2013 à 00:34

Une soixantaine de personnes avaient été chassées d’un campement le matin même.

Des Roms expulsés jeudi matin de leur campement de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont tenté dans la soirée d’investir une salle municipale pour passer la nuit, a-t-on appris auprès d’associations et de militants locaux du Front de gauche, qui les soutiennent.

Ces Roms - une soixantaine selon une association de soutien - se sont d’abord rendus devant la mairie EELV de Montreuil pour demander un hébergement d’urgence, avant d’être évacués par la préfecture vers 22H, a indiqué à l’AFP l’association La voix des Roms.

Ils se sont ensuite dirigés vers une salle municipale, qui leur avait été ouverte par des élus de l’opposition, mais la police municipale leur a bloqué l’accès, a ajouté cette association.

Les représentants de la majorité EELV de la mairie de Montreuil étaient injoignables jeudi dans la soirée.

Les Roms ont été évacués au petit matin de leur campement, situé près d’une friche industrielle, à la suite d’«une décision de justice obtenue par le propriétaire privé du terrain», avait indiqué la mairie de Montreuil dans un communiqué. «Depuis plus d’un an, plus d’une centaine de personnes issues de la communauté rom squattaient ce site dans des conditions de vie, de salubrité et de sécurité inacceptables, pour eux-mêmes comme pour les riverains», avait-elle ajouté, rappelant qu’un incendie s’était déclaré dans le camp le 17 avril. «Dans le respect des textes, des hébergements provisoires ont été proposés par la préfecture aux familles qui en ont fait la demande», avait-elle précisé.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a expliqué à l’AFP qu’un «diagnostic social complet» avait été réalisé le 8 avril dans le campement et que «des capacités d’accueil en hôtel avaient été réservées» à destination de quelques familles le jour de l’évacuation. «Mais personne ne s’est manifesté au moment de l’opération», a-t-elle souligné.

Dans son communiqué, la municipalité de Montreuil souligne que «plus de 350 personnes (...) sont logées dignement, ont accès à un suivi sanitaire et social», notamment grâce à la construction dans la ville de «logements-passerelles», des conteneurs colorés où vivent des familles en attente d’un logement pérenne. «Mais pour que cette politique courageuse puisse perdurer (...) il est indispensable, pour préserver l’équilibre social de la ville, que tout soit fait pour empêcher la constitution de bidonvilles illégaux», précise la mairie.

[Source : AFP, Libération]

Pour mémoire :

Deux incendies dans des campements roms à Stains et Montreuil

Publié le 17.04.2013, 11h04

Deux bidonvilles roms du département ont été le théâtre d’incendies, dans la nuit de mardi à mercredi. Le plus important a touché un campement de Stains situé, avenue Nelson-Mandela, sans faire de blessé. 180 personnes, dont 20 enfants, ont dû être évacuées. Le feu serait parti d’une caravane vers 3 heures du matin et n’a été maîtrisé qu’à 6 heures. La moitié des 3 000 m2 du camp est partie en fumée.

Dans la même nuit, un incendie moins important s’est déclaré en plein centre-ville de Montreuil, sur une friche industrielle de la rue de Paris, sans faire de blessé. Des témoins ont vu de hautes flammes s’élever et des explosions retentir tandis que les occupants, dont plusieurs enfants, étaient évacués. Mercredi matin, les Roms avaient commencé à réinvestir les lieux.

[Source : LeParisien.fr]

A l’attention de
Madame Cécile Duflot
Ministre de l’Egalité des territoires et du Logement

Copie pour information à
Monsieur Alain Régnier
Délégué interministériel
pour l’hébergement et l’accès
au logement des personnes
sans abri ou mal logées

Montreuil, jeudi 28 mars 2013

Madame la ministre

Cette lettre a pour objet de vous alerter sur la situation de familles habitant un campement à Montreuil, au140 rue de Paris, où vivent une centaine de personnes. Selon les informations qui circulent parmi ses habitants, ce bidonville devrait être évacué le 14 avril par la force publique.

Ces familles sont arrivées sur ce terrain après de nombreuses pérégrinations, dans la même ville, dues à une série d’expulsions.

Il s’agit d’une centaine de personnes survivant depuis près d’un an dans des conditions contrevenant à tout exercice des droits humains : ni eau ni électricité, ni sanitaires. Ces conditions indignes découlent directement du régime infligé à ces personnes et qui est celui des démunis. Leur isolement est renforcé par le peu de diligence que mettent les services municipaux à traiter les dossiers les concernant (scolarisation, domiciliation, hygiène). Ce terrain souvent occupé, fera partie d’un projet de rénovation du quartier dans les années à venir, pour le moment ce projet n’est pas en phase de réalisation.

Une trentaine d’enfants en âge de scolarisation, une dizaine de personnes fragiles, malades, âgées, bébés et femmes enceintes… Des démarches ont été commencées par les familles et leurs soutiens pour activer leurs droits à la santé, à la scolarité, des solutions sont élaborées pour l’organisation du travail de ferrailleur, activités de recyclage, et autres projets… Mais sans réel accès à l’emploi, sans logement véritable, la réalisation des autres droits est quasi impossible.

Alors que demain ces familles vont se trouver privées du bidonville où ils parvenaient – ce qui tient du tour de force ! – à survivre dignement, nous vous demandons de veiller à ce que ces personnes puissent retrouver un toit. Un toit qui leur permette d’organiser leur existence en France. Un toit qui brise les engrenages discriminatoires, les réactions racistes, les exclusions, un toit qui protège les personnes et les projets de vie.

Nous vous signalons que ces familles se sont organisées pour défendre l’accès de leur campement aux bandes maffieuses dont les membres sont d’une dangerosité extrême surtout pour les femmes et les enfants. Comment se défendront-ils dans la rue si aucune solution n’est trouvée en application de vos engagements ?

L’urgence est réelle, comme à chaque fois que des familles sont mises en danger faute d’une application complète de la loi. C’est pourquoi nous vous demandons de mettre en œuvre une solution d’hébergement pérenne pour ces personnes, qui ont beaucoup de courage, qui s’efforcent de répondre le mieux possible aux demandes administratives, mais qui, attendent, attendent beaucoup trop, des réponses municipales ou gouvernementales qui se font attendre... beaucoup trop. A Montreuil, certes, quelques propositions de logement ont été faites à d’autres familles Rroms, mais souvent ces initiatives permettent d’opposer à d’autres un refus absolu de considération.

Il serait imaginable que ce terrain, sur lequel il y a une structure Eiffel, puisse être utilisé autrement que comme lieu d’expulsions programmées, et autrement qu’en bidonville. Des associations Rroms et sympathisantes désirent qu’un centre d’histoire, de mémoire et de culture Rrom existe enfin, ce lieu peut inspirer bien des architectes, les familles, voisines pourraient être associées à ce projet, si avec votre appui, une réquisition du lieu était enfin possible (comme le propose l’ordonnance de 1945 et ses mises à jour).

Depuis votre nomination – en cohérence avec un souci d’humanité et le programme annoncé par le président de la République – vous réfutez tout démantèlement de camps sans solution de relogement.

Nous comptons sur votre vigilance et votre présence en ce qui concerne la centaine de personnes vivant au 140 rue de Paris à Montreuil, leurs vies, leurs projets de citoyens européens, pour que puissent se maintenir les liens de voisinage qui se sont instaurés, dans l’espoir d’une vie vraiment meilleure, ensemble.

Inès de Luna et Marie-Geneviève Bellefin, Lutheuses de Rrue, association de femmes artistes - du comité de soutien du 140 rue de Paris : prisesdepensee@gmail.com

avec

Danielle Storper Perez, anthropologue et écrivaine, militante pour la paix et les droits des femmes

Yasmine Modestine, musicienne et comédienne

Jean - Marc Zelwer, musicien

Tiéri Briet, écrivain et éditeur

Catherine Raffait, sociologue

Valérie Morin, informaticienne, du comité de soutien du 140 rue de Paris

Esméralda Romanez, - Présidente of the fédération kale, Manouches, Romany, Sinté women à l’U.E - Fédération listée à l’ONU au bureau des discriminations - Membre du board au lobby européen des femmes - Présidente de l’association A.M.I.D.T, (association pour la Mémoire de l’Internement et de la Déportation Tsigane) - Présidente de l’association Samudaripen

[Source : prise de pensée]

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