[ [ [ Menace d’expulsion sur les coquetiers malgré une décision de justice en faveur (...) - Yannis Lehuédé

Alors que les familles qui occupent maintenant depuis plusieurs années le terrain des coquetiers à Bobigny, ont été mises à l’abris d’une expulsion le 2 juillet grâce au verdict du tribunal de grande instance de Bobigny ; le maire, Stéphane De Paoli a commis un arrêté municipal mettant en demeure les familles de quitter le terrain.
Hier vendredi 22 août les habitants du terrain -adultes et enfants- se sont regroupés devant la mairie demandant à être reçu par le maire qui les a ignoré.
Ils contestent cet arrêté qui sera examiné lundi 25 août à 14h30 au tribunal administratif et tous de rendront à 17 heures devant la mairie.
Le terrain des coquetiers abrite de nombreux enfants scolarisés qui espèrent encore cette année pouvoir faire leur rentrée scolaire.

Ci-dessous les communiqués du syndicat de la magistrature ainsi que de l’association La voix des rroms.

Vos infos. on août 23, 2014 at 13:51: site du collectif contre la xénophobiehttp://contrelaxenophobie.wordpress.com/

Le syndicat de la magistrature communique en réaction à l’arrêté de la mairie de Bobigny ordonnant l’évacuation du bidonville des Coquetiers au mépris de la décision du juge des référés de Bobigny du 2 juillet 2014.

Vacanciers, riverains, profitez paisiblement des dernières journées estivales : en votre nom et au prétexte de votre sécurité et de votre tranquillité, les autorités poursuivent sans vergogne le démantèlement des campements de roms.

Jusqu’auboutiste, la mairie de Bobigny ose même prendre le 19 août 2014 un arrêté d’évacuation du bidonville des Coquetiers au mépris de la décision du 2 juillet du juge des référés de Bobigny motivée par le respect des droits fondamentaux au logement et à une vie familiale reconnus par la CEDH dans sa décision Winterstein c.France…

La détermination politique est sans faille lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux bidonvilles roms : peu importe que la mairie ne destine ce terrain à aucun projet communal, qu’aucune solution globale et sérieuse de relogement ne soit prévue, que les motifs invoqués – insalubrité, présence de déchets, risques d’incendie – ne soient ni plus établis que devant le juge des référés de Bobigny, ni moins liés au refus de la mairie de respecter ses obligations en matière d’assainissement !

Pourquoi songer à se conformer à une décision de justice, ou à en faire appel quand on peut, par un simple arrêté, la contourner et ainsi bafouer les droits fondamentaux de ses occupants.

Car c’est maintenant une course contre la montre qui s’est engagée pour évacuer en évitant le contrôle d’un autre juge, le juge administratif …

Le Syndicat de la magistrature condamne avec la plus grande fermeté cette décision prise au mépris d’une décision de justice et dénonce ces municipalités qui, surfant sur les peurs et les fantasmes et ignorant les droits fondamentaux, mettent à la rue des familles entières, « coupables d’être roms ».

Syndicat de la Magistrature – 22/08/2014 14:30:00

…………….

Une soixantaine de Rroms se sont rassemblés aujourd’hui devant la mairie de Bobigny et demandé à être reçus suite à un arrêté municipal les mettant en demeure de quitter le terrain sur lequel ils habitent depuis des années, rue des Coquetiers. Aucune volonté de dialogue n’ayant été exprimée par la ville, ils reviendront plus nombreux, dès lundi 17 heures demander le retrait de cette décision qui va à l’encontre d’une décision du tribunal de grande instance de Bobigny. L’arrêté lui-même est contesté devant le tribunal administratif, qui l’examinera lundi 25 août à 14h30.

La voix des Rroms appelle le maire de Bobigny, Stéphane de Paoli, à retirer de lui-même cet arrêté et d’accepter le dialogue avec ces Balbyniens dont les enfants côtoient peut-être les siens à l’école.

Venus au rassemblement avec leurs parents, les enfants du terrain des coquetiers espèrent pouvoir retourner dans leur école en septembre

En juin dernier, la nouvelle majorité municipale de la ville de Bobigny avait demandé en justice l’expulsion en urgence des Rroms installés depuis des années sur une parcelle lui appartenant, rue des coquetiers. En appui de cette demande urgente, elle soutenait la dangerosité des lieux et de l’installation, allant jusqu’à utiliser la mort de la petite Melisa en février, lors d’un incendie dont les causes n’ont pas pu être établie par l’enquête de police.

Le Tribunal de grande instance de Bobigny avait rejeté cette demande d’expulsion par ordonnance du 2 juillet 2014, motivant sa décision par le fait que l’urgence n’était pas établie, que l’expulsion ne ferait pas disparaître le danger pour ces familles, – bien au contraire, – et surtout, que ces installations étaient protégées par la Convention européenne des droits de l’Homme en tant que domiciles des personnes qui y habitent.

Faisant fi de cette décision, de l’autorité de la justice, et même de la Convention des droits de l’Homme qui fonde la décision du tribunal, le maire de Bobigny souhaite passer outre tout ça, tel un khalife. Par arrêté municipal, il a mis en demeure les Rroms à quitter les lieux sous 48 heures. Ces derniers ont formé un recours devant le tribunal administratif, qui examinera la légalité de l’arrêté lundi 25 août à 14h30.

Des contacts ont aussi été pris avec la préfecture de la région Ile-de-France afin de trouver une issue logique à cette situation à la fois illogique et scandaleuse. Une soixantaine d’habitants de ce terrain se sont rassemblés aujourd’hui devant la mairie et demandé à être reçus, mais «il n’y avait personne pour les recevoir » selon l’agent de sécurité qui filtrait les entrées de la porte dérobée de la mairie, celle principale étant fermée et gardée par six policiers appelés en secours avec le message mensonger que des personnes voulaient entrer de force.

Ces Rroms sont citoyens roumains et bulgares, mais ils sont avant tout des balbyniens. Ils habitent sur ces lieux depuis des années. Leurs enfants vont à l’école du quartier, dont la directrice était là aujourd’hui avec ses élèves et leurs parents venus dialoguer avec leurs élus, absents ou braqués à l’intérieur.

Les Rroms ne quitteront pas Bobigny! La représentation de leur ville doit les entendre!

La voix des rroms, vendredi 22 aout 2014.

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