[ [ [ Un dimanche au CRA du Mesnil Amelot - Yannis Lehuédé

Cette semaine commence le deuxième procès des inculpés de Vincennes, jeudi
6 octobre exactement, à 13 h 30, au palais de justice de Cité (cour
d’appel pôle 2 chambre 9)

Depuis l’incendie du centre de rétention de Vincennes en juin 2008,
reconstruit par la suite, une autre grande prison pour étrangers à ouvert,
au Mesnil Amelot.

Dimanche 2 octobre 2011, nous étions une vingtaine à nous être dit qu’on
allait faire un parloir libre et une visite collective aux
prisonniers et prisonnières du nouveau centre de rétention du Mesnil
Amelot. Ce centre, dont le 2ème module a ouvert la semaine dernière, peut
enfermer 240 personnes. Il est situé dans un endroit isolé, à quelques
kilomètres de l’aéroport de Roissy, à la sortie du petit
village du Mesnil-Amelot, en bordure de champs. Suffisamment
inaccessible pour que peu de gens y aillent et soient en tout cas
obligés de « galérer » pour s’y rendre.

L’État, depuis plus de deux ans maintenant travaille à ce que la
solidarité à l’extérieur ne puisse pas être en contact avec
l’intérieur, voilà pourquoi nous ne pouvons plus faire d’appel public aux
centres de rétention, à moins d’être relégués à plusieurs
centaines de mètres, inaudibles et invisibles des retenus.

Au RER Roissy pôle il y avait des civils en faction qui guettaient les
arrivées des trains. Quelques kilomètres plus loin, au centre de
rétention, des barrières anti émeutes barraient la route et des flics
contrôlaient les gens qui voulaient passer par là. Dans le champ
gigantesque, derrière le centre il y avait des flics à cheval.

Les gens qui se dirigeaient à pied vers le centre pour la visite
collective ont du coup décidé de faire demi-tour pour revenir vers le rer
mais se sont très vite retrouvés encerclés. Après un contrôle
d’identité, les policiers les ont escortés jusque sur le quai du rer.

Plus tard, nous avons su qu’au centre de rétention, ce même après
midi, les retenus ont manifesté en essayant de communiquer d’un
bâtiment à l’autre, les flics les ont gazés pour les disperser.

Voilà, c’est vite résumé mais il est clair, et cela depuis longtemps, que
les centres de rétention sont l’un des sujets d’où peuvent partir des
luttes un peu larges, concrètes et difficilement maîtrisables. C’est cela
et les solidarités entre l’extérieur et l’intérieur que l’État veut
empêcher en envoyant ses flics au moindre soubresaut et en inventant des
histoires de mouvances préterroristes qui auraient la défense des
étrangers et les mouvements de sans-papiers comme terrain de prédilection.

[Source : rétention_l / Migreurop]

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