[ [ [ Récit d’un passager du Paris Bamako du 8 mars - Yannis Lehuédé

Quand nous sommes entrés dans l’avion il y avait les trois expulsés, ils
étaient attachés et ils criaient, nous avons demandé à voir le
commandant de bord, nous l’avons vu mais au début il n’a rien dit.

Les
policiers nous avaient distribué le papier qui dit qu’on doit rien faire
mais on en a pas tenu compte, on a dit qu’on le déchirerait en arrivant
au Mali parce que ce que faisait la police c’était pas normal.

Après ils
ont mis du tissus sur la bouche des expulsés pour les empêcher de crier,
et ils étaient violent avec eux, un des expulsés pleurait. On a dit au
commandant de bord qu’on ne partirait pas comme ça et que si l’avion
partait quand même il aurait beaucoup de problèmes lui et sa compagnie en
arrivant au Mali.

On a pas pris de photos parcequ’on avait quand même un peu peur.

Tous les passagers étaient solidaires, le personnel était aussi
globalement opposé à cette expulsion, une hotesse de l’air est même
partie en pleurant et n’est pas revenue.

On a beaucoup insisté auprès du
commandant de bord qui a fini par demandé aux policiers que les expulsés
descendent. Ils ont été débarqués. Puis l’avion est parti avec 1h30 de
retard.

En arrivant à Bamako, il y avait beaucoup de policiers français ce qui
est inhabituel, je pense que c’était pour protéger l’escorte des
expulsés mais comme ils n’étaient plus dans l’avion, il ne s’est rien
passé.

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