Hier à Rennes, fraternisation des chauffeurs de bus bloqués et des étudiants bloqueurs, face à l’intervention des CRS.... L’histoire est en ligne sur le site d’Ouest France et se termine par le départ en grève des chauffeurs que les gamins étaient venus bloquer...
4 h 30 du matin hier. Une cinquantaine d’étudiants et d’autonomes arrivent devant le dépôt de bus de la plaine de Baud, comme la veille. « On a fait des feux pour se réchauffer, certains jouaient au palet, d’autres du djembé. C’était une action pacifique », raconte Ella, étudiante en IUT carrières sociales à Rennes 1.
Seulement, la direction de Kéolis ne voit pas les choses ainsi. « En empêchant les bus de sortir, ils mettent la population dans l’embarras », explique Frédéric Mazeaud, directeur général. Il a donc pris la décision de demander à la préfecture « comment ils pouvaient rétablir la situation ».
9 h 30. « Les CRS sont arrivés : un bus, deux fourgons, des voitures banalisées. On est resté stupéfait. On n’était pas nombreux », explique Ella. « L’objectif était de libérer l’entreprise. On s’est présenté devant le groupe. On a fait les sommations réglementaires », indique le commissaire Emig. A ce moment-là, des conducteurs de bus s’interposent : « On ne pouvait pas laisser faire. Ça pourrait être nos gosses », explique Serge Boscherel, délégué CGT.
10 h. C’est la charge, à coup de gaz lacrymogènes. Une charge légère selon les CRS : « L’objectif, ce n’était pas d’être méchants. » Plutôt impressionnante pour les manifestants : « Ils ne peuvent pas faire dans la dentelle, c’est sûr. Mais on a eu peur. » Carrément inadmissible pour les conducteurs de bus présents : « Il n’y a eu aucune négociation, que des sommations. C’était violent. »
La situation se tend. Les conducteurs de bus se rangent du côté des manifestants et commencent les négociations avec ces derniers : « Vous allez partir la tête haute, lance un conducteur. En échange, on prend la relève du blocus. Pas un seul bus ne sortira aujourd’hui. »
Les conducteurs organisent une haie d’honneur [voir la vidéo ci-dessous] pour aider les étudiants à sortir sans problème. Peu de temps après, les CRS quittent les lieux : « Pour les conducteurs, c’est au directeur de l’entreprise de faire quelque chose », conclut le commissaire Emig avant de quitter les lieux.
12 h. Après une assemblée générale du personnel qui vient de décider qu’aucun bus ne sortirait du dépôt, la direction reçoit les représentants CGT. « Ces derniers expriment leur désaccord avec la charge des CRS », indique la direction, qui accepte que les bus ne sortent pas jusqu’au rendez-vous demandé par les syndicats avec Rennes Métropole.
15 h 30, à l’hôtel de Rennes Métropole, Serge Boscherel demande aux élus de recontacter la préfecture : « Le message serait de demander qu’il y ait des négociations avant toute intervention. »
Selon la CGT, « 69 arrêts de travail ont été déposé » hier. Une assemblée générale est prévue ce matin pour décider des suites du mouvement.
Source: indymédia-Auvergne