[ [ [ Pendant les vacances, la grève continue - Yannis Lehuédé

Ceux qui comptaient sur les vacances et le vote de la réforme des retraites par le Sénat pour enterrer le mouvement social en sont pour leurs frais. Certes, on est loin des files d’attentes interminables aux stations-service et des manifestations massives. Mais, et alors que le texte arrive dans la dernière ligne droite parlementaire – il devrait être définitivement entériné par l’Assemblée et le Sénat en milieu de semaine –, les syndicats ont d’ores et déjà programmé deux nouvelles journées d’action, ce jeudi 28 octobre et samedi 6 novembre. La grève ne fait pas relâche en dépit des vacances de Toussaint qui ont commencé vendredi. La CGT Cheminots annonçait hier à midi 19,5 % de grévistes. Un chiffre qui affecte peu le trafic TGV (8 trains sur 10 circulent ce week-end), mais beaucoup plus les réseaux TER, Transilien et Corail où un train sur deux seulement est prévu en moyenne.

MANIFS À AUCH, CASTRES, NARBONNE

En Midi-Pyrénées, les prévisions de trafic des trains express régionaux ne dépassaient pas les 30 % pour samedi et dimanche : « Les trains de nuit ne circuleront pas pendant le week-end », indiquait hier la SNCF, dans un communiqué. « Les liaisons TGV interprovince, transitant par ou ayant pour origine Toulouse ne seront pas assurées. » Sur les autoroutes des vacances, la quasi-totalité des 300 stations du réseau était normalement approvisionnée, alors que dans le même temps la production des 12 raffineries de France est toujours arrêtée [lire ci-dessous]. Le blocage des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) se poursuit pour le 27e jour. Quant au ramassage des poubelles, il n’est toujours pas assuré à Toulouse, Belfort ou Marseille : à Agen, 5 tonnes d’ordures ont été déversées dans les rues de la ville. Et on continue même de manifester, ici et là, pendant les vacances. À Auch, Castres et Narbonne, on a bloqué des routes ou défilé en centre ville pour demander le maintien de la retraite à 60 ans. Avec à chaque fois, la guéguerre des chiffres entre police et manifestants. De 350 à 700 personnes à Auch selon les sources, de 850 à 3 000 à Castres et de 400 à 1 500 à Narbonne.

Ni le vote de la réforme des retraites au Sénat, ni le début des vacances de Toussaint, n’ont mis un terme au mouvement social. Les syndicats appellent à une nouvelle journée d’action jeudi 28 octobre.

Soutien aux grévistes

À Toulouse, la CNT (Confédération nationale du travail) vient de mettre en place une caisse de solidarité « en soutien aux grévistes des raffineries et aux cheminots de la ville ». Une initiative qui n’est pas isolée. La CGT a ouvert un compte spécifique « CGT-Solidarité-Luttes-retraite ». La CFDT, fort d’un trésor de guerre de 100 millions d’euros amassé depuis 35 ans, pourrait aussi aider les grévistes syndiqués. Côté politique le Front de gauche collecte également. Enfin les particuliers s’y mettent, via le net. Un Basque de 25 ans a récolté 10 055 € sur son site de soutien (www.bizimugi.eu/grevesolidaire/). D’autres portails existent comme solidarites.soutiens.org, créé en 2009 par un collectif marseillais qui annonce avoir versé pour les luttes en cours plus de 11 500 euros.

La phrase humouristique du jour

« Sur les 300 stations d’autoroute, tout marche bien sauf pour 4 à 5 % d’entre elles qui attendent un approvisionnement dans la journée ». Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie. [Quant on sait que, sur l’ensemble du réseau, on compte toujours 1/4 des stations d’essence à sec...]

[Source : ladepeche.fr]

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