Quatre lycéens ont été interpellés, hier matin, lors de heurts avec la police au centre-ville de Montbéliard où la manifestation avait dégénéré.
La tension perceptible vendredi dans les rues de Montbéliard, qui avaient déjà été le théâtre de scènes que la police et la justice apparentent à de la violence urbaine, caractérisées par des jets de pierres sur les policiers et sur leurs véhicules, des dégradations de mobilier urbain, de voitures, de bus (notre édition de samedi) est montée d’un cran hier matin.
De façon tout aussi spontanée que la veille du week-end, des groupes d’élèves se sont attroupés vers 8 h aux abords du lycée Viette, dont l’une des deux entrées était bloquée et où une poubelle a été incendiée. Les policiers, en petit nombre aux abords de l’établissement, ont essuyé quelques jets de pierres sans riposter. Puis quelque 400 manifestants, parmi lesquels, d’après la police, environ 150 élèves venus d’Audincourt et de Valentigney, ont pris la direction du lycée du Grand-Chênois. Un semblant d’organisation de la manifestation a été tenté, en vain, par les élèves qui avaient reçu le soutien de quelques militants expérimentés de la CGT. Ils ont été débordés par la meute qui s’en est prise à une dizaine de véhicules garés devant l’établissement avant de prendre la direction du centre-ville.
C’est à l’entrée de la rue Cuvier piétonne, devant la gare de Montbéliard, que la police a pris la décision d’ordonner la dispersion des manifestants, dont certains grimpaient sur les voitures, d’autres crachaient et insultaient les policiers et leur jetaient des pierres. « Nous avons décidé de leur interdire l’accès de la rue piétonne. Les manifestants ont alors cherché le face-à-face avec le dispositif policier. Nous les avons dispersés en utilisant des petites cartouches de gaz lacrymogène », relate le commissaire central Christophe Charles.
Jets de pierre et outrages
« Nous leur avons dit que nous ne voulions plus les revoir en ville aujourd’hui », ajoute le patron des policiers montbéliardais, qui avait revêtu sa tenue et qui se tenait avec ses hommes aux abords du lycée Viette en début d’après-midi.
Mais la situation était calme depuis la dispersion du matin, qui s’est soldée par l’interpellation de quatre manifestants, dont un âgé de 18 ans, domicilié à Valentigney, qui sera jugé le 13 novembre prochain par le tribunal correctionnel de Montbéliard pour des outrages. Deux mineurs, âgés de 16 ans et de 17ans interpellés l’un pour outrage et l’autre pour jet de pierre, ont été remis en liberté rapidement. Seul un adolescent de 16 ans, à qui l’on reproche des jets de pierre sur les forces de l’ordre et des dégradations était toujours en garde à vue hier soir au commissariat de Montbéliard. Il devrait être déferré aujourd’hui devant le juge des enfants de Montbéliard.
En fin de journée, les policiers avaient enregistré huit plaintes pour des dégradations commises sur des véhicules de particulier et trois plaintes de la Compagnie des transports du pays de Montbéliard (CTPM), l’une pour le caillassage d’un autobus, hier après-midi, entre le lycée Viette et le lycée du Grand-Chênois et les deux autres pour deux abribus cassés en ville. Fort heureusement, on n’a déploré aucun blessé pour l’ensemble de la journée.
[Source : lepays.fr]