La Sorbonne a été occupée aujourd’hui, mercredi 3 novembre, par une cinquantaine de grévistes. L’action a commencé vers 16h30 par une assemblée générale, a continué par des tours d’information en amphis et salle de TD. À 19h, une cinquantaine de personnes se retrouve cour Saint Jacques ; l’occupation commence effectivement. Un communiqué est rédigé [voir ci-dessous], une banderole (“Sorbonne occupée, grève générale”) est attachée aux fenêtres donnant sur la rue Saint-Jacques, offrant une forte visibilité aux passants. Peu après, quelques soutiens (plusieurs dizaines) se rassemblent sous les fenêtres de la salle occupée ; plus tard, ils ravitailleront les occupants en nourriture et boisson, qui sont hissées dans la salle au moyen d’écharpes attachées entre elles.
L’occupation se déroule dans une bonne ambiance, jusque vers 23 heures où la police entre en Sorbonne afin d’évacuer les occupants. Les flics défoncent une porte pour entrer, cassant au passage la poignée et le montant. Les grévistes forment alors une chaîne humaine afin d’éviter les évacuations individuelles ; les policiers refusant une sortie collective, après plusieurs minutes, se saisissent du premier étudiant à leur portée, et, par une clé de cou, réussissent finalement à le séparer du groupe et l’emmènent. Clé de bras, de cou, placage contre le mur et étranglement (avec bien sûr le sarcasme habituel) semblent constituer la technique d’évacuation. Les étudiants sont alors évacués un à un (escortés en clé de bras par deux policiers jusqu’à la sortie) et voient leur identité relevée. Les violences policières ont été concrètes mais modérées. À minuit, tous les occupants avaient été sortis.
Les étudiants de la Sorbonne, suite à cette occupation de 5 heures la veille de la rentrée lycéenne, rappellent que le mouvement est loin d’être mort, contrairement à ce que laisse entendre la plupart des médias de masse. Ils regrettent, en outre, que seul BFM TV ait daigné se déplacer pour cette occupation, et que l’info ne fût relayée que par les sites d’information militants habituels.
Paris s’éveille
[19h] Début de l’occupation, après un “débrayage” des amphis.
[22h11] Les occupants de la Sorbonne appellent à un rassemblement sur la place de la Sorbonne dès maintenant pour les soutenir en vue d’une expulsion policière.
[23h00] Idem l’occupation tient toujours !
[23h15] Les flics sont entrés en Sorbonne et s’organisent pour évacuer les occupants.
[Vers minuit] Tous les occupants ont été évacués.
[20h48] Communiqué des occupants de la Sorbonne :
Nous, étudiants, occupons actuellement la Sorbonne pour contester la réforme des retraites et plus largement la précarité et le durcissement de nos conditions de vie : les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.
De plus, nous regrettons la répression policière, judiciaire et administrative qui s’abat sur les grévistes.
Nous pensons que des alternatives à la politique ultra-libérale de ce gouvernement sont possibles, nous appelons à la multiplication des initiatives à l’amplification de la mobilisation des lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs et retraités et plus largement à la grève générale par l’autogestion des luttes. Aujourd’hui rien n’est terminé, la mobilisation se poursuit plus déterminée que jamais : réapproprions-nous l’avenir.
[19h04] Occupation de la Sorbonne + Incinérateur de saintOuen
Les étudiants rassemblés en assemblée générale cette après-midi occupent actuellement la Sorbonne en opposition à la loi sur les retraites, entre autres.
Incinérateur de Saint-Ouen : Une trentaine de personnes encore sur le blocage dont une partie y passera la nuit. Besoin de monde, tôt, demain matin, pour prendre la relève, ravitailler, soutenir.
Mercredi 3 novembre 2010.