À Milan, le mercredi 12 mai, devait avoir lieu l’évacuation de plusieurs familles Rroms qui habitent dans le campement de la via Triboniano. La énième évacuation depuis trois ans avant l’évacuation totale prévue pour fin juin.
Cette fois, contrairement à l’habitude, un autre ton a été donné. Les centaines de flics et autres agents en tenue qui étaient présents autour du camp dès l’aube ont attendu que les enfants prennent les bus qui les emmènent à l’école puis ils sont entrés dans le camp pour faire leur sale boulot. Mais, ce mercredi, ce qui les attendait était un peu différent : voiture en flamme, barricades faites avec les poubelles et des bouteilles de gaz et toute la communauté du camp mobilisée pour ne pas les laisser faire.
Les flics ont du repartir et la préfecture a pu obtenir le démantèlement de la barricade seulement après que toutes les forces de l’ordre aient quitté le secteur.
Suite à cela, toutes les tentatives de division des médiateurs et autres gestionnaires de la misère humaine qui travaillent sur le camp, et qui depuis des années divisent les Rroms en essayant de faire en sorte que même ceux qui n’ont pas d’autre endroit pour vivre quittent le camp le plus tranquillement possible pour le 30 juin, ont échoué.
Ce jour là à Milan la peur a commencé à changer de camp ! Peut-être le début d’une nouvelle histoire après trois ans de persécutions, harcèlements et soumissions...
[Source : rétention_l]
ps:
Cette révolte n’est pas sans rappeler l’insurrection gitane du 16 mai 1945 que nous fêtons ce 16 mai 2010 devant la basilique de Saint-Denis.
Il s’agit de rendre hommage aux gitans prenant fourche et pioche pour résister aux SS qui planifiaient leur extermination dans les camps camp de Birkenau. Face à cette résistance, les SS reculèrent.
Et c’est au son des guitares et au pas des danseuses que cette insurrection a été célébré, pour rester debout face à l’adversité, comme ces gitans du camps de Milan qui refusent d’en être expulsé.