[ [ [ EXPULSIONS ARBITRAIRES et ARRESTATIONS - Yannis Lehuédé

Ce matin à l’aube, les huissiers accompagnés de la Police sont intervenus dans le foyer de travailleurs migrants du 84 rue du Moutier à Stains.

De manière illégale, en plein cœur de la trêve hivernale, alors que la neige tombait, ils ont expulsé 60 occupants du foyer. Ces occupants vivaient pour la plupart dans des chambres prêtées quelques semaines par une connaissance partie en vacances ou étaient hébergés par des frères, des pères, des oncles ou des cousins. La crise du logement actuelle contraint les plus pauvres à ce type d’habitat, il faut les reloger et non les expulser.

Après les opérations les habitants présents ayant un contrat de résidence ont reçu un laisser passer qui leur permettra de pouvoir accéder à leur lieu de vie. En effet, les accès du foyer sont actuellement et sûrement pour au moins une semaine, surveillés par des vigiles employés par l’ADEF.

Sans ce laisser/passer, impossible de rentrer dans le foyer.

Les habitants des foyers sont considérés comme des citoyens de seconde zone qui ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres.

Ils sont expulsés sans qu’aucune procédure judiciaire n’aient été lancé à leur encontre. C’est illégal !

Ils se voient privés de leurs droits de recevoir de la visite et de circuler librement. C’est scandaleux !

Lors des opérations de police de ce matin un certain nombre d’occupants ont étaient emmenés au commissariat et huit sont actuellement en garde à vue. Sans papiers, ils risquent la reconduite à la frontière. C’est inacceptable !

L’ADEF, entreprise gérante du foyer, est à la fois responsable des expulsions et complice des arrestations. Cette société refuse à ses résidents les droits élémentaires que sont la capacité d’hébergement et l’hospitalité.

Ces expulsions sont illégales, cette entrave à la circulation est illégale, et le commissaire a enfreint volontairement la loi, afin de stigmatiser encore une fois les travailleurs immigrés, de répondre aux grèves et luttes des sans-papiers, de faire passer ces derniers non pas pour des travailleurs surexploités en lutte pour le droit et la dignité mais pour de dangereux délinquants.

Nous devons nous mobiliser et affirmer notre solidarité pleine et entière aux habitants du foyer avec ou sans contrat et avec ou sans papiers.

Nous exigeons la réintégration immédiate des occupants dans leur lieu de vie, la levée du blocage de l’accès au foyer et la libération et l’arrêt des poursuites pour les gardés à vue.

RASSEMBLEMENT MARDI 7 DÉCEMBRE 18H DEVANT LA MAIRIE DE STAINS

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Collectif Pour l’Avenir des Foyers
copaf@copaf.ouvaton.org
8 rue Gustave Rouannet 75018 Paris
06 87 61 29 77

[Source : infozone]

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