[ [ [ Occupation de l’Église Saint-Joseph des Nations - Yannis Lehuédé

Sous la pression des rafles, en solidarité avec les sans-papiers de Mesnil
Amelot et pour la régularisation de tous les sans papiers, le 9 eme
collectif s’est réfugié à l’église russe située au 153 rue sainte Maur -
Métro Goncourt ou Belleville.

LE 9EME COLLECTIF APPELLE A LA LIBERATION DES SANS-PAPIERS A MESNIL AMELOT

LE 9EME COLLECTIF S’INQUIETE PAR RAPPORT L’ETAT DE SANTE DES GREVISTES DE LA SOIF ET DE LA FAIM A MESNIL AMELOT

Nous, sans-papiers, nous travaillons dans le bâtiment, les travaux
publics, la restauration et l’hôtellerie ..., nous effectuons les travaux
les plus pénibles et indispensables. Grâce à nous, les routes s’allongent,
les maisons s’élèvent, les plats chauds sont sur la table, le linge est
nettoyé...

Nous existons, mais les lois répressives qui se multiplient à des fins
électoralistes nous rendent invisibles.

Pourtant dans la rue nous devons raser les murs, nous défenestrer pour
fuir l’uniforme au risque de notre vie, vivre dans la crainte des rafles,
des centres de rétention, des expulsions...

Pourtant dans nos lieux de travail, nous devons baisser les yeux, subir
les salaires divisés par deux ou par trois, les accidents de travail,
d’être jetés dans la rue.... sans pouvoir nous défendre.

Pourtant nous participons à l’économie de ce pays, alors que la chasse
contre nous, contre nos enfants devient chaque jour plus sauvage.

Pourtant, nous sommes décrits comme « profiteurs » du chômage, des
allocations...

Alors qu’il s’agit d’un mensonge entretenu pour des raisons
politiques et économiques :

1) Il s’agit de diviser la population de pauvres, en mettant sur notre dos
la cause de leurs difficultés, voir le Ministère de l’identité nationale
de Sarkozy...,

2) Les patrons ont besoin d’une main d’œuvre docile, pas chère, à leur
merci, qui a peur de la police, exploitable et licenciable, qui n’a qu’un
seul droit : se taire et obéir...

Basta ! Nous ne voulons plus vivre dans l’humiliation, le mépris et la
peur. Nous voulons les mêmes droits que nos camarades avec des papiers.
Nous voulons compter sur leur solidarité, celle des syndicats, parce que
nous savons que le sort que nous réserve aujourd’hui le patronat sera le
leur demain si nous ne réagissons pas ensemble. L’esclavage sera pour tout
le monde.

Ici et là, nous commençons à sortir du bois, nous faisons grève, nous
occupons. Dans les conditions extrêmement difficiles, nous avons osé. Et
les grands patrons, les « donneurs d’ordre » ont du céder.
Et certains parmi nous ont gagné. Les patrons et les services de l’Etat
ont été obligés de les régulariser.

Nous avons le dos contre le mur, il ne nous reste que le chemin de la
lutte. De la pitié, de l’aumône nous n’en voulons pas. Nous voulons
garder notre dignité. Nous voulons gagner nos droits.

NON A LA POLITIQUE DES QUOTAS

NON A LA CHASSE A L’ETRANGER

REGULARISEZ MAINTENANT !

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Dernières nouvelles :

20h54 : Les policiers se préparent à entrée dans l’église...

20h30 : L’Eglise est bouclée par les flics, dont plusieurs représentamts en civil sont présents à l’intérieur.

Des discussion ont lieu à propos d’un rendez vous avec la préfecture
de police. Nous attendons une confirmation écrite. Le prêtre présent
est de plus en plus pressant pour que nous quittions les lieux...

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