[ [ [ Grève de la faim et de la soif des sans-papiers - Yannis Lehuédé

Les grèves de la faim et de la soif se multiplient sur le territoire belge. Certaines communes, touchées par le phénomène, ont fait savoir qu’elles rejetaient toute responsabilité en cas d’accident sur le plan humanitaire et médical.

Lors d’un point presse organisé à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), jeudi 17 juillet, les autorités communales de la Ville de Bruxelles, d’Ixelles et de Forest, ont indiqué qu’elles déclinaient toute responsabilité en cas d’accident humanitaire ou médical.

Elles estiment que la responsabilité, tant morale que pénale incombe aux autorités fédérales, et plus spécifiquement à la ministre en charge de la Politique d’asile et de la migration, Annemie Turtelboom (Open Vld).

Les communes réclament auprès du gouvernement un moratoire sur les expulsions des sans-papiers en attendant l’élaboration d’une circulaire établissant des critères clairs et objectifs de régularisation
Annemie Turtelboom pointée du doigt

Les différents intervenants n’ont pas épargné la ministre Turtelboom. « S’il faut une grève de la faim pour être régularisé, la ministre Turtelboom doit dire quel est le tarif en vigueur, en nombre de jours (de jeûne), pour l’obtention de papiers. C’est inadmissible, ne fût-ce que sur le plan humain », a commencé Philippe Brunelli (PS), le président du CPAS d’Ixelles.

« Nous sommes à la fois inquiets et heurtés par la politique de régularisation par la grève de la faim. L’attitude de la ministre Turtelboom est inadmissible. La ministre doit définir des critères de régularisation. Quand on est ministre, on a une charge. La ministre Turtelboom a une responsabilité », a continué le président du CPAS de Bruxelles-Ville, Yvan Mayeur (PS).

« Il existe un accord gouvernemental qui est clair. La ministre doit exécuter cet accord », a réagi pour sa part la bourgmestre de Forest, Magda De Galan (PS), qui a rappelé que le gouvernement décidait collégialement.

L’Université Libre de Bruxelles est occupée depuis le 7 avril dernier par une septantaine de sans-papiers en grève de la faim. L’ULB tolère actuellement cette grève, sans pour autant approuver ce type d’action. Elle pourrait par contre expulser les sans-papiers si ceux-ci reprenaient leur grève de la soif.

A l’église Saint-Curé d’Ars, à Forest, deux grévistes de la faim restent hospitalisés, mais l’un d’eux refuse tout soin médical, selon la bourgmestre. Une femme dont l’état de santé se dégrade sérieusement devra également être transportée très prochainement à l’hôpital.

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