[ [ [ Empêchés de dormir, tabassés, interdits de visites… - Yannis Lehuédé

À Vincennes, les détenus sont séquestrés, interdits de visite – y compris pour les familles inquiètes, dans le contexte des tensions de ces derniers jours. Y compris pour les militants qui viennent enquêter, puisqu’on ne peut pas compter sur la presse pour faire son travail. SôS Sans-papiers est parvenu toutefois à en savoir plus : c’est d’abord contre les réveils à coups de hauts-parleurs dans le CRA, deux fois par nuit, à 2 heures et 4 heures du matin, que les retenus se sont révoltés. Sauvagement tabassés pour oser réclamer le droit de dormir, les blessés refusaient d’être examinés par le médecin du centre, et demandaient à être hospitalisés – ce qui permettrait au moins de faire constater leur blessure dans un meilleur climat d’impartialité... Empêchés de dormir, tabassés, interdits de visites (alors que celles-ci sont un droit absolu lorsqu’on est "simplement" retenu)… Il y a là manifestement matière à une plainte pour traitements inhumains et dégradants. Encore faudrait-il pouvoir en prendre la mesure, et rassembler les plaintes. Une commission d’enquête est nécessaire. Des députés, autorisés à pénétrer dans tout centre de détention, pourraient, ainsi que certains l’ont déjà fait à de multiples reprises, prendre l’initiative d’une telle enquête. Au plus vite.

Ci-dessous, le communiqué de SôS :

URGENT !

Suite aux incidents survenus ce week-end et qui se poursuivent jusqu’à présent, SôS Soutien ô Sans-papiers a pris contact avec des retenus et nos militants se sont rendus ce matin à Vincennes afin de les visiter.

De manière tout à fait illégale et reniant tout droit aux retenus, la police a empêché les militants et les familles des retenus de pénétrer dans le centre afin de savoir ce qu’il s’y passait vraiment. Selon nos sources, suite à deux appels en pleine nuit, des émeutes ont eu lieu à Vincennes. Les retenus ne supportant plus d’être réveillés par haut-parleurs à deux heures ou quatre heures du matin se sont plaints et ont été battus. Comme le dit la préfecture, des sans-papiers blessés auraient effectivement refusé de voir le médecin du centre : ils demandaient à être transportés à l’hôpital.

Très inquiet du manque d’information qui arrive à filtrer du CRA de Vincennes, SôS Soutien ô Sans-papiers appelle les médias à enquêter afin de répondre aux questions qui se posent.

[Source : SôS Soutien ô Sans-papiers]

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