[ [ [ Vichy : récit à vif... - Yannis Lehuédé

« Dès le matin tous les trains en provenance de Paris sont bloqués... » « Trois hélicos quadrillent le ciel de Vichy... »

Voitures incendiées, barricades... « 20h00. Les hélicoptères viennent éclairer la foule... » « Les CRS commencent à tirer au Flashball... Des barricades sont formées pour se protéger des tirs. »

Description brute des événements de cette journée du 3 novembre.

Au départ de Lyon…

Le départ prévu aux « alentours » de 13h30 se fait en très forte présence policière ! Quatre ou cinq camionnettes de flics sont sur place.

Très vite l’ensemble des camarades qui ont prévus de se rendre à Vichy se voient dans l’obligation de se soumettre à des contrôles d’identités, fouilles, etc.

Le convoi est bloqué jusqu’à ce que toutes les personnes sur place se soumettent à ce contrôle, dont l’objectif est de trouver des prétextes pour bâillonner la contestation du sommet de Vichy !

14h30. Des journalistes sont sur place…

Un premier bus est « autorisé » à partir avec des contrôles et des fouilles modérés.

Au départ de Grenoble même refrain : vers 13h30, avant même que quiconque ne soit monté dans le bus, celui-ci est entouré par les flics, ainsi que toutes les personnes en partance pour Vichy. Les flics contrôlent et filment tout le monde (j’ai vu de loin, je ne sais pas s’il y a eu des fouilles, mais ça ne m’étonnerait pas). Pour une cinquantaine de personnes dans un bus, il y a une bonne vingtaine de flics, dont plusieurs membres de la Brigade Anti Criminalité (plus une voiture qui tourne avec une autre équipe de Bacqueux).

17h30. Tous les bus lyonnais sont arrivés à bon port.

À Vichy

Dès le matin tous les trains en provenance de Paris sont bloqués. Le bâillon « démocratique » se met en place…

14h40. Blocage des rues vers le parking universitaire de Vichy.

Manifestation sauvage entre la gare et l’hôtel de ville (entre 60 et 80 personnes).

Les mouvements sont sous haute surveillance policière avec la présence de trois hélicos qui quadrillent le ciel de Vichy, ainsi que plusieurs cars de CRS.

Environ 150 personnes viennent gonfler les rangs rue de Paris.

Les premières manifestations sauvages ont donné lieu à huit arrestations.

Manifestants interpellés par les forces de l’ordre, à Vichy. (AFP)

17h15. Les gens commencent à arriver. Les flics contrôlent au compte goutte.

18h15. Début de la manifestation. Environ un millier de personnes. Début assez calme. Quelques fumigènes sont lancés sous les slogans de « Des papiers pour tous ou tous sans papiers ! » « Sarko collabo ».

Les bus ne sont pas encore tous arrivés. Certains sont encore bloqués par les barrages policiers.

18h50. La manif gonfle (environ 1200 personnes). Toujours quelques fumigènes. Collages, graffitis, etc. L’ambiance reste calme.

19h00. L’ambiance monte d’un cran. Des gaz lacrymogènes sont lancés. Deux torches atterrissent près des CRS qui font un barrage. Les flics réfugiés derrières leurs barrières répliquent par des tirs de gaz lacrymo dans la foule : désorganisation du cortège.

19h15. Le cortège se réorganise. Les gens se réfugient du coté de la gare. Deux voitures sont mises en travers et incendiées entre la gare et le barrage de CRS.

19h45. Le cortège se trouve maintenant avenue de Gramont depuis plus de 30 minutes. Les flics font toujours barrage et balancent quelques lacrymogènes. Une mini barricade se forme et une nouvelle voiture est incendiée.

20h00. Les hélicoptères viennent éclairer la foule. Une arrestation a lieu, a priori un peu musclée.

Les flics font toujours face à la foule qui progresse difficilement.

20h45. Les hélicoptères sont toujours là. Le cortège est très dispersé, éclaté en petits groupes. Certains sont aux environs de l’espace Chambon. La BAC circule : plusieurs témoignages sur l’arrestation de deux personnes qui se trouvaient dans un groupe en retrait du cortège car ils aidaient une personne handicapée. Dans le groupe deux personnes portent un masque blanc. Les flics les arrêtent pour « portage de masque blanc interdit ».

21h15. Au moins une dizaine d’arrestations à Cusset a proximité de l’espace Chambon. Parmi les personnes arrêtées sept Belges, un Roannais et un Lyonnais.

Les hélicoptères filment toujours.

21h30. Espace Chambon : les CRS commencent à tirer au Flashball alors que le meeting était sur le point de commencer. Une trentaine de coups sont tirés. Des barricades sont formées pour se protéger des tirs.

22h00. La zone devant l’espace Chambon se vide. Certains ont rejoins les bus. Les flics ont reculé d’une centaine de mètres. Ils sont devant le portail. Deux barricades enflammées les séparent du reste des manifestants. Ils attendent… Le militant lyonnais arrêté a été relâché.

Source : Rebellyon


Des vidéos :

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/vichy/l_integration_sous_haute_surveillance_a_vichy_video_@CARGNjFdJSsEEhgEBho-.html

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/vichy/tensions_dans_la_rue_video_@CARGNjFdJSsEEhgFBRo-.html

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/vichy/la_manifestation_degenere_video_@CARGNjFdJSsEEhgGAB4-.html

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