LA COORDINATION 93 DE LUTTE POUR LES SANS PAPIERS
OCCUPE EN CE MOMENT
l’église Saint-Denis-de-l’Estrée à SAINT-DENIS (93)
EN SOUTIEN AUX SANS-PAPIERS GREVISTES DE LA FAIM DE LILLE
ET POUR LA REGULARISATION GLOBALE DE TOUS LES SANS PAPIERS
Aujourd’hui, mercredi 9 janvier, 69e jour de grève de la faim à Lille, 300 personnes de la Coordination 93 des sans papiers de Seine-Saint-Denis occupent en ce moment l’église Saint-Denis-de-l’Estrée à Saint-Denis (93) pour soutenir les grévistes de la faim de Lille.
Autre action du jour :
Ce soir à 18H à Paris
A l’appel du Mouvement « Faut-il mourir pour avoir des papiers ? »
Rassemblement devant le siège du Parti Socialiste
Comme chaque jour depuis le lundi 7 janvier et jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille
RDV à 18H - 10 rue de Solferino - Metro Solferino (Ligne 12)
PARTICIPANTS: 9e Collectif, ATMF, CNSP, CSP17 Saint-Just, CSP59, CSP75, CSP92, CSP VITRY, CSP93, Droits devant!, Mouvement « Faut-il mourir pour avoir des papiers ? » (FMAP), NPA... et tous ceux qui nous rejoindront.
Pour la défense des personnes étrangères privées de statuts et de droits
En faveur d’une régularisation globale de tous les sans-papiers
Communiqué de la Coordination 93 de lutte pour les sans papiers
CIRCULAIRE VALLS : UNE CIRCULAIRE POUR PRESQUE RIEN !
Parce que la circulaire ministérielle ne touchera qu’un nombre limité des personnes en situation irrégulière,
SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS EN LUTTE
POUR DEMANDER :
1. l’ABROGATION de toutes les INTERDICTIONS DE TERRITOIRE notifiées pour défaut de titre de séjour,
2. l’ANNULATION de tous les refus de titre de séjour,
3. le DROIT à LA « VIE PRIVEE ET FAMILIALE » POUR LES CELIBATAIRES, avec ou sans charge de famille,
4. la REGULARISATION de tous les membres de famille ayant un enfant né et/ou scolarisé en France,
5. la REGULARISATION pour TOUS les travailleurs/travailleuses sans papiers ALGERIENS ET TUNISIENS compris , car avec ou sans contrat ils/elles travaillent dans des conditions inacceptables toujours dans des secteurs où ils, elles ne prennent pas la place des français ou étrangers en situation régulière,
6. la REGULARISATION DE PLEIN DROIT pour tous ceux qui justifient de dix ans de présence en France ET par TOUT MOYEN sans ordre de valeurdes documents,
7. REGULARISATION de tous les étrangers malades
SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS GREVISTES DE LA FAIM DE LILLE
LE MINISTRE VALLS ET LE PREFET DOIVENT LES REGULARISER
LILLE : Rassemblement tous les jours 18H, Parvis de l’église Saint Maurice (rue de Paris)
PARIS : Rassemblement tous les joursà 18 heures, jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille, devant le siège du Parti Socialiste – 10 rue de Solferino – Metro Solferino (Ligne 12)
Appel à la mobilisation générale :
FAUT-IL MOURIR POUR AVOIR DES PAPIERS ?
Lundi 7 janvier sera le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille. Les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.
Or le gouvernement continue de jouer l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traitéEs dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.
Le Parti Socialiste de François Hollande, Emmanuel Valls et Martine Aubry doit agir maintenant pour la régularisation immédiate et sans condition des sans-papiers de Lille.
Signataires: Droits Devant!, Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Parti des Indigènes de la République (PIR), Union des Travailleurs Immigres Tunisiens (UTIT), Femmes plurielles, Sortir du Colonialisme (SDC), CSP59, Fédération des Travailleurs Africains en France (FETAF), Fédération SUD Éducation, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), l’Union syndicale Solidaires, comité de soutien marseillais aux grévistes sans papiers Lillois, Collectif de soutien au sans-papiers de Figeac, La Marmite aux Idées (Calais), les Amoureux au ban public, FSU 59/62, Fédération du Nord du Mouvement des Jeunes Communistes, Coordination Rhône-Alpes de soutien aux sans papiers, Centre d’Information Inter-Peuples ( Grenoble), 9ème Collectif, Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), CSP75, CSP92, CSP93, CSP 95, Association des Marocains en France (AMF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Fédération Tunisienne pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), UNI*T (Union pour la Tunisie), Front Uni des Immigrations et Quartiers Populaires (FUIQP), Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Collectif de Musulmans de France (CMF), Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), Gauche Anticapitaliste (GA), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Ras l’Front Isère, Force Citoyenne Populaire (FCP), Les Alternatifs, Forum Gardois des Migrants, Alternative Libertaire, DANSDI 37, l’association ALTER EGAUX (Laval), L’organisation OCML Voie-Prolétarienne/ Journal Partisan,
Pétition nationale
Faut-il mourir pour avoir des papiers ?
Nous soussignés, personnel médical et para médical, interpellons solennellement la préfecture du Nord, afin qu’une réponse positive soit donnée aux revendications des grévistes de la faim, toujours installés dans des conditions indignes, sur le parvis de l’église Saint Maurice à Lille.
Nous avons pris connaissance avec inquiétude du rapport du professeur Michel Roland et de deux de ses collègues.
Il met en évidence une perte de poids conséquente, une chute de la tension artérielle, et divers autres symptômes spécifiques aux personnes examinées.
La grève de la faim a de manière évidente commencé à avoir des répercussions physiologiques graves et qui peuvent s’accélérer encore, surtout au vu des conditions de suivi.
Nous ne pouvons évidemment pas faire référence à leur état psychologique, mais notre expérience nous permet de dire que seule une réponse positive des autorités administratives et particulièrement du préfet du Nord, arrivera à mettre fin à cette grève de la faim.
Car, ces sans papiers ont sans doute le sentiment de n’avoir plus rien à perdre et ce d’autant plus, qu’ils vivent des situations traumatisantes (expulsions..) et extrêmes (ils sont exposés au froid et à la pluie..).
Premiers signataires : Dr Karim Bedar, médecin - Dr Pascal Boissel psychiatre - Khira BOUGHAZI, infirmière - Dr M. Briffod, Médecin hospitalier retraité - Thérèse-Marie Cardon, ex infirmière au CHR de Lille - Magali Chelali aide soignante au CH de Valenciennes - Agnès Cluzel infirmière CMS (MRAP) - Dr Jean Cooren, psychiatre, Lille - Dr Paule Cooren-Delmas, Pédiatre Lille - Pierre Couchard - Céline Dallery, infirmière -Thierry Daviaud, infirmier.
pétition à signer en ligne :
http://secure.mrap.fr/Faut-il-mourir-pour-avoir-des.html
Lille, le 4 janvier 2013
Communiqué de presse
MOUVEMENT DU COMITE DES SANS-PAPIERS 59 :
MISE EN PLACE D’UNE MARAUDE SOCIALE ET POURSUITE DES ECHANGES
Le préfet du Nord a proposé qu’une nouvelle rencontre avec le comité des sans-papiers (CSP) du Nord soit organisée pour faire un point de situation à la suite de l’examen des dossiers déposés en préfecture, le mercredi 9 janvier, à 14h30, en présence de la Ligue des droits de l’Homme.
La préfecture et l’Agence régionale de santé ont par ailleurs mis en place une maraude sociale, assurée par la Croix rouge, permettant le suivi sanitaire des personnes se déclarant en grève de la faim et occupant le parvis de l’église Saint-Maurice. Celle-ci a débuté le 3 janvier à 17h30.
Le préfet appelle à nouveau ces personnes à cesser ce mouvement qui met inutilement en danger leur santé et leur vie.
Il est en contact permanent avec les élus et responsables associatifs accompagnant les étrangers en situation irrégulière qui ont relayé ses propositions destinées à permettre aux personnes concernées de déposer en préfecture un dossier dans le cadre de la circulaire relative à l’admission exceptionnelle au séjour du 28 novembre 2012.
[Source : z-pajol]
Plus personne ne peut nier les risques et la réalité de cette grève de la faim !
5 janvier
Pendant plusieurs semaines, l’attitude du Préfet du Nord a longtemps consisté à nier la grève de la faim entamée par les Sans Papiers depuis leur occupation le 02/11/12 de la Maison de la Médiation et du Citoyen.
Dans ses derniers communiqués de presse, la Préfecture du Nord déclare :
« Le préfet appelle à nouveau à la responsabilité de chacun et demande instamment aux personnes se déclarant en grève de la faim de cesser leur action qui met leur santé en danger » (déclaration du 24/12/12) et
« La préfecture et l’Agence régionale de santé ont par ailleurs mis en place une maraude sociale assurée par la Croix rouge, permettant le suivi sanitaire des personnes se déclarant en grève de la faim et occupant le parvis de l’église Saint-Maurice. Celle-ci a débuté le 3 janvier à 17h30.Le préfet appelle à nouveau ces personnes à cesser ce mouvement qui met inutilement en danger leur santé et leur vie. » (déclaration du 03/01/13)
La Préfecture du Nord sort ainsi du déni de la réalité de cette forme de lutte dans laquelle se sont engagés, comme dernier et ultime recours les Sans Papiers : la grève de la faim.
Pour autant, le discrédit sur la réalité de cette grève continue d’exister notamment au travers de certains qualificatifs comme « la présumée grève » ou encore des Sans Papiers « qui seraient en grève de la faim » et ceci a pour conséquence le maintien d’une surdité préfectorale aux revendications portées par cette grève de la faim mais aussi et surtout la mise en danger et le risques de séquelles irréversibles sur les états de santé de nos camarades Sans Papiers.
Les grévistes ont alors décidé de rendre public et de communiquer sur la réalité et la gravité de leurs situations médicales. Certains d’entre eux, compte tenu de la gravité de leur état de santé et ne voulant pas prendre le risque de séquelles irréversibles ont décidé de suspendre leur grève de la faim.
• M. A.F a suspendu sa grève de la faim après la publication par la Préfecture des différentes catégories présentes dans la liste portée par la grève. Malgré une hospitalisation du 24/12 au 31/12 dans le cadre de sa reprise d’alimentation, M.A a des œdèmes liés à son hypo- protéinémie. Il est avéré médicalement qu’en cas de dénutrition importante il y a gonflements des membres (cf PJ). Cet état de santé confère, de fait, la réalité de son jeûne depuis le 02/11/12 et vient mettre court aux sous-entendus fallacieux qui consistent à nier sa grève de la faim.
• Constatant une incohérence des propos et des troubles de la vision et de la conscience, pertes de mémoires fréquentes et inquiétantes (Z.A ne se souvient plus que son père est décédé alors qu’il l’est depuis 10 ans, il ne se souvient plus que sa sœur a donné naissance à un bébé il y a 9 mois, ne se souvient pas de ses neveux, nièces, des fois il oublie qu’il a été sous la tente …)
• Z.A est hospitalisé aux urgences de St Vincent alors qu’il a perdu 20kg. A son arrivée la prise de sang révèle une hyponatrémie à 126 mEq/l (taux de sodium extrêmement bas). Les risques sanitaires dans ce cas précis sont extrêmement dangereux. Z.A alerté par l’équipe médicale de l’hôpital acceptera d’être supplémenté par perfusion. A sa sortie, le lendemain, le 01/01/2013, et après perfusion, les indicateurs de sa prise de sang sont toujours en dessous de la normale. Z.A fait le choix de suspendre sa grève de la faim et compte tenu de la présence persistante des symptômes liés à son jeûne de plus de 60 jours (vomissements, troubles de la vision, troubles de la conscience) il demande ce jour à être de nouveau hospitalisé et perfusé. Là encore, la réalité de la grève de la faim ne peut être contestée.
• Depuis le 27/12/12, M. M.B présente une hypokaliémie avérée (Taux de potassium en dessous des normes) et une tension artérielle basse (hypotension). Ceci est là encore un signe visible de la grève de la faim et peut à terme entraîner des risques cardiaques irréversibles. Les derniers examens en date du 02/01/2013 montre une hypokaliémie toujours plus importante (3.1) et un début d’hyponatrémie. Une fois encore la réalité de cette grève de la faim est incontestable.
• Depuis le 20/12/12 M. S.K est hospitalisé. L’hôpital ne lui remet plus le résultat de ces constantes et analyses de sang. Le 21/12/12 les examens réalisés révèlent une hyponatrémie à 129 mmol/l et un taux de chlore à 89 mmol/l (taux de sodium en dessous de la normal et signe de déshydratation importante). Ces examens ont plus de 14 jours et S.K poursuit sa grève de la faim dans l’hôpital où il est hospitalisé.
• Le 3/1/2013, M. M.A se présente aux urgences de l’hôpital St Vincent alors qu’il ne supporte plus l’eau sucrée ni le thé (vomissements à répétition). La lettre de sortie du Docteur l’ayant examiné révèle une hypoglycémie sévère 0.44 (manque de sucre) et une bradycardie (pouls trop lent). Une hypoglycémie inférieure à 0.4 peut être mortelle. Qui peut, là encore, nier la réalité de cette grève de la faim et des réels risques encourus par les Sans Papiers ?
Malgré cela et conscient des risques encourus, M.A poursuit sa grève de la faim, je ne peux plus faire marche arrière dit-il.
Le CSP 59 vient de recevoir les résultats d’analyses et des examens médicaux des deux camarades grévistes expulsés en Algérie le 30/12/12.
Alors que la Cour d’Appel enjoignait une vérification de la compatibilité de leur rétention avec leur état de santé, qui ne sera pas respectée. Nous constatons à la lecture de leurs résultats la réalité d’une déshydratation importante, une hypokaliémie (taux de potassium trop bas) avérée et des troubles psychologiques induit par un « état dépressif réactionnel » (sic propos de médecin psychiatre ayant ausculté les deux camarades expulsés).
Les exemples illustrés ci-dessus font la démonstration patente de la réalité de cette grève de la faim et de l’irresponsabilité de la Préfecture du Nord et du ministre de l’intérieur qui refusent d’entendre les revendications portées par cette grève de la faim.
Le CSP59 le redit, Messieurs VALLS, Ministre de l’intérieur et BUR Préfet du nord, il est plus qu’urgent de prendre ici les mesures exceptionnelles liées à la situation exceptionnelle induite par des années de mutismes et d’humiliation préfectorale : la prise en compte des revendications portée par cette grève de la faim est nécessaire !
Lille le 4/1/2013
[Source : z-pajol]
Lille : nouvelle manifestation en soutien aux sans-papiers, avec Mgr Gaillot
05/01/2013
Un nouveau rassemblement à Lille a réuni environ 300 personnes samedi en soutien à des sans-papiers en grève de la faim depuis deux mois, en présence de Monseigneur Gaillot.
«J’espère que les derniers développements sont de bons signes et qu’ils iront dans le bon sens», a observé Roland Diagne, porte-parole du Comité des sans-papiers (CSP 59).
Une réunion était prévue mercredi à la préfecture pour «faire un point à la suite de l’examen des dossiers» de demandes de régularisation et une maraude sociale a été mise en place depuis jeudi soir avec la Croix-Rouge, pour un suivi social et sanitaire des grévistes de la faim.
Une quarantaine de personnes étaient toujours en grève de la faim, un mouvement commencé début novembre pour certains selon le CSP 59.
Samedi, le mouvement de protestation a reçu le soutien de Monseigneur Gaillot, qui avait commencé par rendre visite aux grévistes dans la matinée.
«J’avais appris à m’agenouiller devant Dieu, j’apprends maintenant à m’agenouiller devant des hommes», a-t-il déclaré. «Nous attendons un acte fort du préfet pour que ces jeunes arrêtent leur grève, avec une régularisation. C’est possible, cela s’est fait dans le passé», a-t-il ajouté, précisant tout de même qu’il n’était pas favorable au principe de la grève de la faim, même s’il respectait ce choix.
Les grévistes de la faim occupaient toujours samedi le parvis de l’église Saint-Maurice, de laquelle ils avaient été évacués le 21 décembre après l’avoir brièvement occupée.
[Source : AFP, La Voix du Nord]
Des sans-papiers en colère siègent devant l’AFP
le 08-01-2013
Les manifestants reprochent à l’Agence France Presse d’avoir mis en doute la réalité de la grève de la faim des sans-papiers de Lille.
Plusieurs collectifs de soutien aux sans-papiers se sont mobilisés, mardi 8 janvier devant le siège de l’AFP, pour être reçus par la direction.
Place de la Bourse, en fin d’après-midi, ils sont une trentaine à attendre calmement devant l’entrée du vaste immeuble qu’occupe la direction et la rédaction de l’Agence France Presse (AFP), première agence d’information française pour les médias du monde entier.
Une délégation de quatre personnes, membres de différents collectifs de sans-papiers et du mouvement lillois "Faut-il mourir pour avoir des papiers ?" a été reçue par le directeur général et le directeur France de l’AFP.
C’est une dépêche de l’Agence qui mis le feu le poudre. Datée du 03 janvier, l’article intitulé "Brève occupation de la mairie de Lille par des sans-papiers" relate la manifestation des quarante-deux sans-papiers en grève de la faim depuis 69 jours contre la circulaire Valls du 28 novembre qui durcit les critères de régularisation.
La dépêche de l’AFP évoque des sans-papiers qui "se disent encore en grève de la faim". Pour les soutiens, le terme ambigu sous-entend qu’ils ne suivraient pas vraiment cette grève.
"Ça nous a mis en colère parce-que la réalité c’est qu’il y a vraiment des gens en grève de la faim depuis 69 jours. Il y a un risque de drame d’un jour à l’autre." explique Saddock Guitoun, porte-parole du collectif "Faut-il mourir pour avoir des papiers ?".
Pour Bernard Pellegrin, directeur France de l’AFP contacté par "Le Nouvel Observateur", "Il n’y a pas eu de procès d’intention". "Nous avons lu la dépêche ensemble, et tout s’est bien terminé. La couverture de l’opération à la mairie de Lille ne visait absolument pas à dénigrer les grévistes" ajoute-t-il, en assurant que le bureau de Lille suivra naturellement tout élément nouveau, mais que les contestataires ne dicteraient pas non plus aux journalistes les évènements à traiter.
Car c’est en sus la sous-médiatisation de la grève de Lille que sont venus dénoncer les manifestants devant les bureaux de l’Agence parisienne. "La presse française ne parle pas du problème des sans-papiers. On fait des sitting, des manifestations, les médias viennent, disent qu’ils vont relayer l’information mais ça reste lettre-morte. Pourtant c’est un phénomène social qui existe, qui ne risque pas de disparaître", déplore Souleymane, sans papier originaire de Mauritanie, délégué de la Coordination Sans-Papiers de Paris (CSP 75).
[Source : nouvelobs.com]
Des sans-papiers en grève de la faim à Lille prennent à partie le PS
7.1.2013
Un mouvement de grève de la faim de sans-papiers démarré il y a plus de deux mois pourrait prendre de l’ampleur : leurs soutiens ont décidé, à partir de lundi 7 janvier, de se rassembler tous les jours, à 18 heures, devant le siège du Parti socialiste, à Paris. Une mobilisation délicate à gérer pour le PS, alors que le 28 novembre 2012, le ministère de l’intérieur a publié une circulaire censée faciliter les démarches de régularisation pour les étrangers en situation irrégulière.
Le mouvement est parti de Lille, le 2 novembre 2012, quand plus d’une centaine de personnes ont décidé d’entamer une grève de la faim afin d’obtenir des papiers en occupant une église. Après avoir investi le bâtiment pendant quelques heures, les grévistes en ont été expulsés. Mais depuis, ils campent sous une grande tente sur le parvis de l’édifice religieux et refusent de quitter les lieux tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.
Pendant plusieurs semaines, la grève de la faim de ces étrangers, principalement d’origine algérienne, n’a pas mobilisé au-delà de la métropole lilloise, théâtre régulier de manifestations de ce genre. Mais au fil des jours, leur situation a suscité l’intérêt d’organisations de défense des droits des étrangers comme le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ou le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). Le syndicat de la fonction publique FSU leur a emboîté le pas, suivi aujourd’hui par plusieurs partis du Front de gauche.
A l’origine, la mobilisation des sans-papiers de Lille fait suite à des crispations de longue date entre une association locale, le CSP 59 – qui soutient les grévistes – et la préfecture du Nord. En 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, le CSP 59, jugé trop radical, a été exclu d’un dispositif local qui permet aux associations de la région d’avoir rendez-vous une fois par mois en préfecture afin d’y faire passer un certain nombre de dossiers de régularisations.
Cette "exception lilloise", comme la qualifiaient les militants, avait été peu médiatisée. Le dispositif était parfois appelé "accord Delarue", du nom du médiateur qui avait été envoyé en 2004, du temps du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, pour déjà, à l’époque, mettre fin à une grève de la faim d’étrangers sans papiers.
Aujourd’hui, la direction du PS tente de relativiser la situation, estimant que c’est un "nano-événement qui ne mérite pas d’être monté en épingle". Le PS n’a, à ce titre, aucune critique à émettre concernant la politique d’immigration de Manuel Valls. "Le parti soutient totalement la politique du gouvernement en matière d’immigration", explique un proche du premier secrétaire, jugeant cette politique "équilibrée". "Il ne faut pas que les associations se méprennent, Manuel Valls ce n’est pas Claude Guéant !", ajoute-t-il.
A Lille, Martine Aubry, maire de la commune, très engagée en faveur des étrangers en situation irrégulière du temps où le PS était dans l’opposition, se tait depuis le début du mouvement. Les grévistes ont seulement pu rencontrer son premier adjoint, Pierre de Saintignon, le 3 janvier, après avoir brièvement tenté d’occuper les locaux de la municipalité.
Afin de déminer la situation, la préfecture du Nord a accepté d’examiner les dossiers des grévistes. Une maraude sociale a aussi été mise en place depuis le 4 janvier, avec la Croix-Rouge, pour leur suivi social et sanitaire, la quarantaine de sans-papiers qui restent encore en grève de la faim alternant les séjours à l’hôpital pour y être perfusés et les nuits sous tente. Le 30 décembre, la préfecture a toutefois éloigné vers l’Algérie deux des grévistes qui faisaient l’objet d’une obligation de quitter le territoire français antérieure à la mobilisation.
Au ministère de l’intérieur, où l’on a reçu une délégation d’associations, le 4 janvier, on explique que la feuille de route des régularisations reste la circulaire du 28 novembre. "Si on l’a publiée, c’est justement pour faire en sorte que les critères soient uniformes sur tout le territoire et mettre fin à l’arbitraire", explique-t-on.
La difficulté de ce texte est qu’il lâche surtout du lest sur la régularisation des familles. Or la plupart des grévistes de Lille sont des célibataires. Ces derniers, pour être régularisés, doivent justifier d’un emploi et apporter des fiches de paye. Mais là encore, la plupart sont employés au noir. "C’est impossible, comment voulez-vous qu’ils demandent cela à leur patron, estime Monseigneur Gaillot qui les soutient. Il faut absolument revoir cette circulaire."
[Source : Le Monde]
A Lille, les sans-papiers dans la tente de la faim
6 janvier 2013
Depuis le 2 novembre, ils sont encore 41 à ne plus s’alimenter pour réclamer leur régularisation.
«Je suis déterminé, et en même temps j’ai peur.» Hamid (1), 42 ans, ne boit plus que de l’eau et du thé sucré, et prend parfois un peu de sel. «On m’a dit que ça aidait à tenir.» Il a commencé ce matin son 62e jour de grève de la faim, et il a peur de séquelles, «endommager mes reins, ou déclencher un diabète». Avec lui, ils sont 41, dont six femmes, allongés sous une tente bleue devant l’église Saint-Maurice, dans le centre de Lille, à l’entrée d’une des rues piétonnes les plus fréquentées de France. Ils sont algériens, marocains, thaïlandais, guinéens, entre autres. Certains annoncent être à leur 66e jour sans manger. Toute la journée, des ambulances viennent en chercher certains pour quelques heures à l’hôpital, puis les redéposent devant la tente. Le plus âgé a 54 ans, le plus jeune 19. Ils demandent à la préfecture qu’elle régularise 161 sans-papiers lillois. Cette dernière a déclaré que 31 étaient inconnus, 37 non régularisables, 40 connus comme demandeurs d’asile, 44 étaient régularisables et 9 régularisés. Elle a accepté de recevoir une délégation mercredi, en présence de membres de la Ligue des droits de l’homme, dont Annick Batallan.
Dans la tente, vendredi, Hamid raconte. «Hier, je n’ai pas dormi, cette nuit non plus, malgré mes six couvertures. J’ai froid, à l’intérieur», dit-il en montrant son thorax. D’habitude, il fait les marchés pour gagner sa vie, au noir. «Payé 15 à 20 euros par jour.» Depuis son arrivée en 2001, il vit chez ses parents. «Mon père est en France depuis 1963. Enfant, je ne le voyais qu’un mois par an, pendant les vacances. Il est français, ma mère l’a rejoint, elle a une carte de résident. Je les ai rejoints ici sur un coup de tête.» Au Maroc, il travaillait «dans une usine de carrelage, pas déclaré», et sur les marchés le week-end. Ici, il n’a pas tout suite fait des démarches. «Au début, à Lille, quand je voyais la police municipale, j’avais peur. C’était maison-marché, marché-maison.» Ses parents sont venus le voir sous la tente mercredi, et lui ont demandé d’arrêter la grève. Il continue. «La grève de la faim, c’est interminable. Comme les Feux de l’amour.»
Actif à Lille depuis presque dix-sept ans, et encore plus depuis la campagne présidentielle, le Comité des sans-papiers du Nord a occupé tour à tour depuis janvier 2012 le siège lillois de l’UMP, la fac de droit, la direction du travail, l’antenne de l’Office de l’immigration et des locaux de la mairie de Lille. A chaque fois pour réclamer le droit de défendre les dossiers en préfecture au même titre que d’autres associations. En vain. Le 2 novembre, ils votent une grève de la faim. Ils passent trois semaines chez eux, puis investissent l’église réformée de Lille-Fives. Au bout de dix jours, l’église demande leur expulsion. Ils sont dispersés dans 13 hôpitaux, puis dans des hébergements d’urgence de la région. Dans les hôpitaux, on ne les garde pas s’ils refusent d’être alimentés. Quelques jours avant Noël, ils débarquent dans l’église Saint-Maurice de Lille. Expulsés dans la journée, ils s’installent sur le parvis, où ils ont passé Noël et le nouvel an. La veille de la Saint-Sylvestre, deux d’entre eux sont expulsés vers l’Algérie. L’un est hospitalisé, à Tizi-Ouzou, selon le Comité des sans-papiers. «Ça nous a porté un coup au moral», reconnaît Patrick Kantsa, 39 ans, un des porte-parole, ex-gréviste de la faim. Jeudi après-midi, des manifestants ont occupé simultanément le hall de la mairie à Lille et le siège du PS, rue de Solférino à Paris. Les premiers ont été reçus par Pierre de Saintignon, adjoint de Martine Aubry, et les seconds par le Premier secrétaire, Harlem Désir. Depuis, les sans-papiers ont obtenu ce rendez-vous après-demain en préfecture, et la Croix-Rouge passe tous les soirs sous la tente.
Une quarantaine a déjà arrêté la grève, explique Patrick Kantsa. «Certains se sont dit : "Je me bats pour obtenir des papiers, mais à quoi ça sert si je passe ma vie alité ?" L’objectif est de travailler et de construire une vie, pas d’avoir une maladie chronique.» Il fait partie des soutiens qui assurent une présence et se relaient jour et nuit, qu’ils aient des papiers ou pas. Après cinquante jours de jeûne, il s’est réalimenté petit à petit. Mais, entre les douleurs et les vomissements, il a eu l’impression d’être «plus mal que pendant la grève».
Les sans-papiers ont fait une demande prosaïque à la mairie : des toilettes, le temps de la grève. Laquelle refuse, arguant du fait que ça prolongerait, et donc encouragerait, le mouvement. «Cette forme de combat, nous ne voulons pas la cautionner, se justifie Pierre de Saintignon. Les personnes sont très fragiles, qui plus est dans des conditions de froid, de vent et de pluie.» Résultat, il leur faut taper à la porte de l’hôtel voisin, à celle du kebab ou uriner dans une bouteille, derrière la tente. Et la nuit, quand tout est fermé, regarder à gauche et à droite pour voir s’il n’y a pas de policier municipal à l’horizon, avant d’uriner contre un mur. Si on est pris, c’est 35 euros d’amende. «Quand on passe sa journée à boire de l’eau, il faut se lever toutes les deux heures», indique Ismahane, 24 ans. Allongée au milieu des femmes, à l’entrée de la tente, elle raconte avoir perdu 20 kg. Ancienne «manipulatrice en radiologie», en Algérie, elle dit manquer de potassium et craindre pour son cœur. Elle suce des berlingots de pansements gastriques pour éviter de vomir ce qu’elle boit. Elle n’a pas pris de douche depuis quinze jours. «On se lave et on se change dans les toilettes de l’hôtel, avec des lingettes que nous amènent des soutiens.» Parfois, elle va dans les toilettes du kebab, dans les odeurs de cuisine : «On se nourrit avec le cerveau.»
Maigre, les traits tirés, Mouloud Betriche, Kabyle, fait plus que ses 45 ans. Adolescent, il a fait de la prison politique en Algérie mais pense que ça ne suffit pas pour obtenir l’asile en France. Son père, aujourd’hui décédé, «est arrivé en France en 1929 et a combattu en 39-45». Il dit que ses parents sont morts, mais que ses neveux, ses cousins, ses amis sont ici. «Je n’ai plus grand monde en Algérie et suis tiraillé entre les deux pays. On devrait pouvoir faire des allers-retours.» S’il fallait recommencer la grève de la faim, il ne sait pas s’il aurait le courage. Elle a duré si longtemps qu’il ne veut plus «faire machine arrière». Juste avant de dire au revoir, il a envie d’ajouter : «Hollande, il ne faut pas qu’il oublie qu’il a été élu grâce à nous. Toute ma famille a voté pour lui. J’ai une belle-sœur qui avait voté Sarkozy au premier tour. Je l’ai convaincue de voter Hollande.»
[Source : Libération]
Communiqué d’EELV : Sans-papiers de Lille en grève de la faim : trouver d’urgence une solution
le 3 janvier 2013
Le 2 novembre 2012, à Lille, quelques 125 personnes sans-papiers ont entamé une grève de la faim afin de protester contre l’attitude de la préfecture du Nord qui refusait toute demande de régularisation et multipliait les arrestations. Deux mois plus tard, une cinquantaine de personnes sont encore en grève de la faim et mettent ainsi leur vie en danger, risquant d’ores et déjà des séquelles irréversibles sur leur santé.
Le 31 décembre, l’ambassade du Vatican à Paris a été occupée quelques heures par plusieurs dizaines de militants en soutien aux sans-papiers lillois avant d’être délogés par les forces de l’ordre. Ce jeudi 3 janvier, c’est le siège du Parti socialiste rue de Solferino à Paris qui a été occupé par des militants, de même que la mairie de Lille, en solidarité avec les grévistes.
Mais la préfecture du Nord et le Ministère de l’Intérieur continuent d’opposer une fin de non-recevoir à la revendication de régularisation de ces hommes et femmes qui ne s’alimentent plus depuis maintenant 63 jours. Le 31 décembre, deux des grévistes ont même été expulsés vers l’Algérie alors qu’ils en étaient à leur 59ème jour de jeûne, tant et si bien que l’un d’entre eux a du être hospitalisé d’urgence dès son arrivée à Alger.
Pour Europe Ecologie Les Verts, cette situation dramatique ne peut plus durer. EELV demande au gouvernement de trouver d’urgence une solution respectueuse des droits et de la dignité de ces personnes qui ne demandent que la régularisation de leur situation administrative. Il est inacceptable que des êtres humains, dont des femmes avec des enfants en bas âge, risquent ainsi leur vie et se voient opposer une fin de non recevoir et des mesures d’expulsion, dans la droite ligne du quinquennat Sarkozy.
François Hollande, durant la campagne présidentielle, bien qu’ayant refusé toute mesure de régularisation massive, avait pourtant promis de réparer les dégâts causés par la politique de son prédécesseur. Il semble aujourd’hui que, malgré le changement de majorité, les sans-papiers en France continuent d’être les instruments d’une volonté d’un affichage politique de fermeté, plutôt que du respect des droits humains.
EELV considère que la régularisation des sans-papiers est bénéfique pour les travailleurs migrants, mais aussi pour notre société et pour les pays d’origine. EELV soutient les revendications des grévistes de la faim et appelle à manifester le samedi 5 janvier à 15h à Lille.
Elise LOWY, Porte-parole
[Source : CSP59, z-pajol, eelv]
http://eelv.fr/2013/01/03/sans-papiers-de-lille-en-greve-de-la-faim-trouver-durgence-une-solution/
Communiqué :
l’AFP occupée par les soutiens aux grévistes à Paris !
Informez c’est Urgent !
Faut-il mourir pour avoir des papiers ?
L’information : c’est urgent !
Mardi 8 janvier, à 13h30, les militants des collectifs de sans papiers de la région parisienne et leur soutiens ont investi les bureaux de l’AFP à Paris.
Leur objectif : faire en sorte de développer l’information sur la réalité de la grève de la faim pour les 41 sans papiers Lillois qui jeûnent, aujourd’hui, pour le 68ème jour.
A la veille d’une rencontre extrêmement tardive, et sans aucune garantie, entre le Comité des Sans Papiers du Nord (CSP59) et Dominique BUR, préfet du Nord, l’urgence est à la diffusion de l’information tant sur la grève que sur le mouvement de solidarité qui se développe partout en France, avec les grévistes lillois.
Leur demande consistait à mettre immédiatement en relation directe et téléphonique des journalistes de l’AFP avec les grévistes de la faim.
Elle a été repoussée par la direction de l’AFP qui leur proposait d’échanger des numéros de téléphone pour, peut-être, convenir d’un RDV demain. Des vies sont maintenant en jeu d’une heure à l’autre, chaque jour de plus est un jour de trop !
Les militants ont donc décidé de rester sur place afin de convaincre les journalistes de l’urgence de la situation et de l’impérieuse nécessité qu’il y a à communiquer sans tarder sur cette lutte.
Les articles parus dans Libération et Le Monde hier participent d’une dynamique de diffusion de l’information qui doit se généraliser car les autorités semblent avoir besoin qu’on leur ouvre les yeux sur les responsabilités qui pourraient être les leurs en cas de drame.
Des rassemblements de solidarité se tiendront ce soir et demain dans plusieurs villes de France.
A Paris à 18h devant le siège du PS à Solférino. A Marseille, 18h au Vieux Port.
OCCUPATION EN COURS DU SIEGE DE L’AFP
13, Place de la Bourse 75002 PARIS
EN SOUTIEN AUX SANS-PAPIERS GREVISTES DE LA FAIM DE LILLE
ET POUR LA REGULARISATION GLOBALE DE TOUS LES SANS PAPIERS
Aujourd’hui, mardi 8 janvier 2013, 68e jour de la grève de la faim à Lille,
Une vingtaine de personnes occupent actuellement le siège de l’Agence France Presse AFP, place de la Bourse à Paris, en soutien aux grévistes de la faim de la CSP59 de Lille et pour la régularisation globale de tous les Sans Papiers.
Nous contestons la façon dont l’AFP rend compte de la grève de la faim des sans papiers de Lille : dans son traitement de l’information et sa couverture de l’événement, l’Agence France Presse minimise le mouvement et met en doute la réalité de cette grève, alors que les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.
Nous demandons à être reçus par le directeur de l’AFP à ce sujet.
Les personnes qui occupent l’AFP sont actuellement en négociation pour être reçus, mais la situation est très tendue. On leur oppose pour le moment une fin de non-recevoir.
Les grévistes de la faim de Lille mènent depuis 2 mois, désormais au péril de leur vie, un combat rigoureux contre l’aveuglement et l’entêtement du Ministre de l’intérieur et du Préfet de Lille, qui n’ont rien trouvé de mieux parmi les prudentes réponses à leur demande de régularisation, que d’expulser vers l’Algérie deux de ces grévistes de la faim en état plus que critique.
Nous nous insurgeons contre cette politique dite «appliquée avec humanité et fermeté» qui n’est que la poursuite sans courage de la politique d’immigration exclusivement restrictive et répressive du précédent gouvernement.
Nous ne l’acceptons pas, et cela d’autant plus qu’elle vient d’un gouvernement dit de gauche !
C’est pourquoi nous demandons expressément le règlement en urgence :
- de la situation des grévistes de la faim de Lille,
- le retour des deux algériens expulsés,
- la régularisation de tous dans les plus brefs délais.
Cette demande de la régularisation pour tous les Sans-papiers et migrants est aussi celle que les manifestants occupant le siège de l’AFP portent pour l’ensemble des Sans-papiers installés sur le territoire français.
RAPPELONS QUE LA CIRCULAIRE EMINEMMENT RESTRICTIVE DU 28/11/2012
LAISSE DE CÔTE LA MAJEURE PARTIE DES SANS-PAPIERS
Qui vivent en France depuis 5 ans et souvent depuis beaucoup plus longtemps,
Qui travaillent, mais dont l’employeur, pour différentes raisons, ne leur établit pas de promesse d’embauche,
Qui sont pour la plupart pères de famille mais qui n’ont pas fait venir leurs enfants en France,
Tous sont la proie du travail au noir et pourtant souhaitent en sortir et vivre dignement au grand jour,
Enfin régularisés!
PARTICIPANTS: 9e Collectif, ATMF, CNSP, CSP17 Saint-Just, CSP59, CSP75, CSP92, CSP VITRY, CSP93, Droits devant!, Mouvement « Faut-il mourir pour avoir des papiers ? » (FMAP), NPA, et tous ceux qui les rejoignent sur place actuellement,
BESOIN DE SOUTIENS !!!
L’AFP reçoit les sans-papiers et s’engage
Mardi 8 janvier, entre 15 et 16h, une délégation de soutiens aux sans papiers grévistes de la faim de Lille a été reçue par messieurs Bernard Pellegrin (adjoint au directeur de l’information de l’AFP) et Remi Tomaszewski (Directeur général de l’AFP).
La délégation a souligné le fait que la grève de la faim est encore, au 68ème jour de jeûne, remise en cause régulièrement dans les médias par des formulations du type " les sans-papiers qui se disent en grève de la faim ".
Messieur Pellegrin et Tomaszewski se sont engagé à :
- Un suivi immédiat par l’AFP de la grève de la faim sur place, à Lille.
- Relayer les enjeux et résultats de la rencontre prévue demain entre le CSP59 et le préfet du Nord, Dominique BUR, notamment si une conférence de presse s’organise à la sortie de la rencontre.
- De prendre connaissance et en considération les examens médicaux des grévistes de la faim fournis par le CSP59.
Infos de Lyon
7 Jan 2013
Chers camarades du CSP 59,
Nous voulons apporter par ce message notre soutien aux grévistes de la faim et à votre collectif 59.
Voilà ci-dessous quelques éléments de ce que nous avons entrepris bien tardivement à Lyon : un tract signé de nos deux organisations Voie Prolétarienne et UJCML + un appel à une action unitaire.
Lyon : Pour info, Ci-dessous tract diffusé par OCML-Voie prolétarienne et UJCML samedi 5 janvier place Gabriel Péri (Lyon) en attentant une initiative unitaire à laquelle nous avons appelé.
Depuis le 2 novembre 2012, des sans-papiers de Lille sont en grève de la faim
LE GOUVERNEMENT HOLLANDE CONTINUE CELUI DE SARKOZY, ET LA LUTTE POUR LES PAPIERS NE VA PAS S’ARRÊTER !
Voilà plus de 2 mois que des dizaines de sans-papiers de Lille se battent courageusement pour leur régularisation.
Ils ont entamé leur grève de la faim dans l’église réformée de Fives d’où ils ont été évacués par la police le 4 décembre. Chassés des hôpitaux, dispersés par le Préfet du Nord - Pas de Calais dans toute la région, brinquebalés de foyers en centres d’hébergement, ils sont depuis le 22 décembre réunis sous une tente sur le parvis de l’église Saint-Maurice de Lille au milieu du froid et de la pluie. Pour l’exemple, deux d’entre eux ont été arrêtés et expulsés en Algérie ce dimanche matin 30 décembre.
Les sans-papiers de Lille n’en peuvent plus de vivre et travailler en France sans aucun droit. Ils attendaient du gouvernement Hollande et de la Préfecture du Nord-Pas de Calais qu’ils prennent des mesures pour les régulariser et les soustraire à la surexploitation dont ils sont victimes. Il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre que le nouveau gouvernement ne prévoyait pas leur régularisation pour demain.
Hollande et Valls n’ont rien changé aux lois mises en place par les gouvernements de droite et de gauche d’avant : frontières toujours sous haute surveillance avec visas impossibles à obtenir, régularisations au compte-goutte, arrestations- mises en rétention- et expulsions comme avant, à quelques détails près pour les familles. La circulaire Valls parue le 28 novembre pose pour la régularisation des conditions impossibles à remplir, surtout pour les célibataires, et ceux qui n’ont pas 5 ans de présence en France.
Les sans-papiers de Lille posent le problème général du sort que le nouveau gouvernement de gauche réserve aux quelques centaines de milliers de sans-papiers vivant en France au vu et au su de tous : la même vie de précarité, de surexploitation, de peur, de discrimination, que sous Sarkozy.
Solidarité avec les grévistes de la faim de Lille !
Ils doivent être immédiatement régularisés !
Régularisation pour tous les sans-papiers !
Arrêt des expulsions ! Fermeture des centres de rétention !
Liberté de circulation et d’installation pour tous !
Paris : devant le siège du PS rue Solférino lundi 7/01, réussite du rassemblement de ce soir, 200 personnes devant Solférino, montre que le potentiel est la pour encore amplifier la mobilisation.
Vidéos de la manifestation du samedi 5 à Lille: