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Le 8 avril 2010, neuf migrants, dont trois Ghanéens et six Nigérians, sont arrivés au port de Napoli (Naples) cachés dans un container à bord d’un bateau battant pavillon Libérian parti de la Côte d’Ivoire (dont le capitaine est russe et l’armateur allemand). Le capitan du bateau a remis les migrants aux autorités en disant que avec les neuf personnes en plus à bord avait dépassé le nombre de personne avec qui il pouvait voyager. La police italienne a fait remonter les migrants tout de suite sur le bateau en les empêchant de descendre. La police déclare de leur avoir notifié un acte de refoulement le 8 avril. Aucune trace de cet acte n’apparait.
L’information de la présence des migrants a pu circuler pour le simple fait que l’arrêt du bateau bloquait les opérations de déchargement de la marchandise qui a provoqué la révolte des travailleurs du port. Les media ont repris l’info de la grève des travailleurs du port en donnant très peu d’importance au fait que la réelle cause était la séquestration de neuf migrants, potentiels demandeurs d’asile et mineurs, sur un bateau !
Une fois sortie l’info la seule médiation qui a accepté la police a été celle de faire descendre du bateau trois des cinq mineurs. Sans les trois le bateau aurait rejoint le nombre de personne à bord pour bouger.
Au lieu d’être amenés dans un centre d’accueil les mineurs ont été amenés directement à l’hôpital pour subir un test osseux. Vu que le test osseux relevé qu’ils étaient majeurs, sans aucun souci de l’énorme marge d’erreur de ce test, les policiers ont ramenés les trois jeunes sur le bateau !
La compagnie d’assurance du bateau a payé 400 000 euro pour le dommage du blocage du port (!) mais qui reste bloqué parce que les trois mineurs ont été ramenés au bateau (et à nouveau on dépasse le nombre maximale des voyageurs du bateau…)
Les militantes du réseau antiraciste napolitaine ont passée toute la nuit au port de la ville. Après des heures et heures de négociations ont eu la possibilité de faire salir à bord du bateau trois personnes (http://napoli.indymedia.org/node/12328). L’avocat du CIR, un des trois sali à bord du bateau, a pu avoir la délégation de signature des migrants.
Tous ont demandé asile.
Cinq se déclarent mineurs et ce qu’ils les ont vu mettent sérieusement en discussion les déclarations de la préfecture qui les considère majeurs (un a 14 ans).
Une fois descendu du bateau la délégation a demandé à la Préfecture de notifier les demandes d’asile. La Préfecture a pris temps en disant qu’ils l’auraient pu faire que le lendemain matin.
Le réseau antiraciste a décidé de rester à coté du bateau tout la nuit.
La préfecture face aux demandes d’asile et à la notification de présence de mineurs sur le bateau a fait descendre les migrants du bateau.
Le sit in du réseau antiraciste continue devant le bureau Immigration où sera décidé s’ils pourront demander l’asile en liberté ou seront mis dans un CIE.
Un doute reste: la fameuse procédure de refoulement que la préfecture dit avoir notifié et dont il y a pas de trace pourrait être la façon pour enfermer les migrants dans un CIE en attente de la réponse à leur demande d’asile...
Le jeudi 14 avril on découvre que la mairie de Naples ait proposé d’accueillir les migrants dans un CADA (projet sprar en italien) la préfecture a préféré décider de les enfermer au centre d’identification et expulsions de Brindisi (de l’autre coté de la péninsule italienne !) en attente de l’audition à la commission qui statue sur le statut de refugiés.
Le choix de la préfecture est celle de transférer donc des migrants qui ont déjà passées des jours et jours enfermés dans un container et puis sur un bateau, dans un autre lieu d’enfermement ; le CIE.
Les militantes du réseau antiraciste de Naples se sont opposées à la transfert des migrants au CIE. La police n’a pas hésité à les chasser à coup de matraques.
[Source : rétention_l]