Décédé le 21 juin au centre de rétention de Vincennes, la famille de Salem Souli en France n’avait pas était avertie. Depuis janvier une plainte a été déposée par Maître Lagrue, l’avocate représentant l’ex-compagne et le fils de Salem Souli.
Le QSP a réussi a joindre maître Lagrue pour qu’elle nous informe des démarches en cours dans cette triste affaire. Le 10 mars, la plaignante a été reçue par le commissaire. Elle a pu enfin connaître les résultats de l’autopsie, qui n’avait pas été rendue publique jusque ici.
Ni l’ex-compagne de Salem Souli, ni son fils n’avaient été prévenu par l’administration française de son décès au centre de rétention de Vincennes le 21 juin dernier. Ce n’est qu’en octobre qu’ils ont appris fortuitement la mort de Salem, âgé de 41 ans. Ils ont finalement porté plainte pour « rétention d’information, homicide involontaire par manquement aux obligations de sécurité, et omission de porter secours ». À cette plainte, se sont associées la CIMADE et la FTCR (fédération des Tunisien pour une citoyenneté des deux rives) qui se portent partie civile.
Nous avions rencontré en janvier, lors du dépôt de plainte, Damien Nantes de la CIMADE [ http://www.dailymotion.com/video/x87i2t_la-cimade-se-porte-partie-civile-af_news voir interview sur le site]. Par ailleurs la FTCR a de son côté relaté les faits dans un article reproduit sur ce site [dossier Salem Souli] et nous a appris que la dépouille de Salem Souli a été rapatriée en Tunisie cet été, et que la famille tunisienne avait elle, été tenue informée.
Ce n’est donc que ce 10 mars que le commissaire a reçu la plaignante et lui a fait part des résultat de l’autopsie.
Salem Souli serait décédé des suites de ses problèmes respiratoires. Problèmes dont, selon ses co-détenus il s’étaient plaint dés son arrivée au centre de rétention.
Par ailleurs, une infirmière a précisé que le médecin du centre aurait signé un certificat de non-compatibilité avec le retour, qui interdisait son expulsion de France. Tandis que son père confie que son médecin traitant aurait présenté « une demande aux responsables du CRA de Vincennes en vue de le transférer à un hôpital parce que sa détention dans une chambre sans aération ne correspondait pas à son état de santé ».
Ainsi malgré un dossier médical « prouvant qu’il a été hospitalisé pendant cinq mois », les responsables du centre n’auraient pas donné suite. Des accusations accablantes, dont on ne sait encore si l’administration aura à en répondre devant la justice. En attendant, l’enquête se poursuit...
[Source : QSP]