Comme quoi, Delanoë serait sensible à l’insulte… ou à la colère de ses associés écologistes ? Voilà qu’au premier round de la nouvelle occupation de la 3ème Kasbah, il fait profil bas, et promet de ne pas envoyer la police. Encore un effort et il pourrait devenir de gauche ! Malheureusement, on ne peut craindre là une hypocrisie de plus… Mais sait-on jamais ? À l’heure où la revendication démocratique monte, peut-être verra-t-on des politiciens, même de la pire espèce, s’amadouer ?
En attendant, ce qui compte, c’est que les tunisiens disposent d’un nouveau lieu, idéalement situé, en plein Belleville, pour s’organiser… et pour mettre en marche la Kasbah de Paris !
Paris s’éveille
Samedi 7 mai 2011
16h35
Les sans papiers Tunisiens occupent un gymnase rue de la Fontaine au Roi et ils appellent à les rejoindre.
Gymnase de la Fontaine-au-Roi, 100 rue de la Fontaine-au-Roi, Paris 11e, Métro Couronnes ou Belleville.
Merci de prévenir par un sms tous ceux susceptibles de venir et de faire venir du monde.
Rassemblement à 18h sur place.
17h09
Il y a un attroupement devant le gymnase où se tient un tournoi de tennis jusqu’à 18h30. Les frappeurs de baballe ont déclaré, dans leur grande mansuétude (!), que l’occupation ne leur posait pas de problème et qu’ils laissaient la place dès qu’ils avaient terminé ...
Une banderole est déployée avec un texte en arabe et en français : "ni policiers, ni charité, un lieu pour s’organiser".
Quatre agents de la sécurité de la mairie de Paris sont sur les lieux.
17h14
Exceptionnel ! Delanoë n’a toujours pas envoyé ses CRS !
17h31
La banderole est déployée.
Ce gymnase est situé dans un quartier populaire et de nombreux passants s’arrêtent et soutiennent les occupants. De nombreux soutiens sont devant le bâtiment.
Le responsable du gymnase a dit aux flics que tout se passait bien. Ceux-ci ont répondu qu’ils avaient prévenu la mairie. Un de ses responsables est attendu bientôt. Les occupants auront particulièrement besoin de soutien à ce moment-là.
18h28
Emmanuel Grégoire, chef de cabinet du maire de Paris est arrivé et discute avec trois sans-papiers délégués.
Présence policière : quatre policiers nationaux et quatre de la ville de Paris.
18h44
Emmanuel Grégoire et Laurence Lefèvre, directrice de la jeunesse et sports de la ville de Paris, discutent avec trois sans-papiers délégués de la situation.
La Mairie a dit qu’elle faisait tout son possible pour les aider contrairement à l’État, ajoutant qu’à Bolivar il y avait des problèmes de sécurité. Là, on peut négocier.
Les envoyés de Delanoë demandent un accès pour les agents de sécurité et de la jeunesse et des sports. Ils veulent bien aménager quelque chose mais dans les règles : il est interdit de fumer et boire. Et pour faire la cuisine ? Grégoire a répondu que la Mairie allait voir. À la question de savoir combien ils sont : les occupants ont répondu qu’ils étaient nombreux, beaucoup plus de cinquante. La Mairie a prétendu ne pas avoir de lieu pour accueillir autant de gens ; il lui a été répondu : "il faut trouver une solution".
Merci de venir montrer votre solidarité et d’apporter des produits de première nécessité : nourriture, vêtements, produits d’hygiène, etc.
La présence policière est inchangée.
19h15
La mairie pose comme condition que l’occupation soit limitée à 150 personnes présentes dans les locaux quelques jours le temps de trouver une solution de logement.
L’assemblée des occupants se réunit pour en discuter. Le risque que les propositions de la mairie divisent les occupants, comme avenue Simon Bolivar est plusieurs fois évoqué.
20h15
L’assemblée est terminée. Les Tunisiens ont décidé de rester.
La police appelle le quartier général pour indiquer que les sans-papiers sont soutenus par des "anarchistes".
Un élu du PCF, Jean Mermoz, est présent avec la délégation municipale qui affirme que les sans-papiers pourront "rester tranquille" cette nuit. Delanoë s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas d’intervention policière. Le directeur du gymnase et un autre employé municipal passeront la nuit sur place. Bolivar n’était, parait-il, pas assez équipé pour l’incendie, mais ici on ne peut pas fumer.
La Ville assure qu’elle va cette fois approvisionner en nourriture les occupants, sans doute demain par le truchement de l’association Aurore, et qu’elle proposera des solutions d’hébergement.
Ça ressemble, pour l’instant, à "la méthode Contassot", avec moins de moyens.
Les Tunisiens sortis nombreux du gymnase expliquant aux représentants de la Ville que si ce gymnase est trop petit, celle-ci peut leur en proposer un autre.
Pas mal de "frankouis" et autres "à papiers" ont rejoint le gymnase.
20h45
On apprend que sur sept sans-papiers enfermés au centre de rétention de Mesnil Amelot qui sont passés en audience à Meaux, six sont libérés, le maintenu en rétention fait appel.
à suivre...
[Source : hns-info]